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Les Hussites et les Frères Moraves
ou les Frères Tchèques
 
Jan Hus et les Hussites    

JAN HUS (1369-1415) et LES GUERRES HUSSITES (1419-1436)

Prêtre tchèque, il prêche la réforme de l'Église un siècle avant Luther et meurt sur le bûcher. Sa mort déclenche une révolution religieuse, politique et sociale en Bohême et 18 ans de guerre.

Né en Bohême méridionale, étudiant pauvre à l'université de Prague, il est ordonné prêtre en 1400 puis devient confesseur de la reine de Bohême et doyen de la faculté de théologie de Prague.

Il décide de prêcher en langue tchèque et ses sermons rassemblent régulièrement plus de 3 000 personnes. Il entreprend de traduire l'Évangile en tchèque, ce qui contribue à fixer la langue littéraire tchèque.

Dans le même temps, il lutte pour que les Tchèques soient maîtres en leur patrie contre l'empereur, roi de Bohême et qu'ils puissent employer leur langue nationale dans la vie publique. Il incarne ainsi les aspirations des Tchèques.

Il s'élève contre le système ecclésiastique, prêche la réforme de l'Église et prône le retour à la pauvreté évangélique : l'Évangile est la seule règle et tout homme a le droit de l'étudier. Dans Questio de indulgentiis (1412) il condamne les indulgences.

Il admire les écrits de Wyclif et prend sa défense lorsque ce dernier est condamné. Il est excommunié. Prague, sa ville, est frappée d'interdit et il doit la quitter pour la Bohême méridionale où il prêche et écrit des traités de théologie.

En 1414, il est cité devant le concile de Constance et s'y rend, muni d'un sauf-conduit de l'empereur Sigismond. Il est cependant condamné pour hérésie et brûlé vif en 1415 et ses écrits sont brûlés. Le martyre de Jan Hus entraîne 18 ans de guerre en Bohême.

Les Quatre articles de Prague (1420) exposent le programme des hussites :

la communion sous les deux espèces,
la libre prédication de l'Évangile,
la confiscation des biens du clergé,
la punition des péchés mortels.

Devant les victoires militaires des hussites qui dominent toute la Bohême, l'Église va négocier un compromis avec les modérés : les « compactata » de Bâle (1433) qui accordent ce qui est courant maintenant : la communion sous les deux espèces, et la lecture en tchèque de l'épître et de l'Évangile.
En 1434 les Hussites modérés, qui ont accepté le compromis et se sont alliés aux catholiques,

Ceux qui ne se rallièrent pas à Rome, se fondirent parmi les protestants et donnèrent naissance à la branche des frères de Bohème ou frères Moraves. A ce moment-là, les deux tiers des Tchèques se rallient à la réforme luthérienne en reconnaissant en 1575 une confession inspirée de la Confession d'Augsbourg.

AU CONCILE VATICAN II

Durant le Concile Vatican II (1962-1965), le cardinal tchèque Josef Beran, réfugié à Rome à la suite des persécutions communistes, avait invité à combler le fossé qui s´était creusé entre l´Eglise catholique et la société civile à cause de la condamnation de Jan Hus.

Lors de son premier voyage en territoire tchèque, en 1990, Jean Paul II (1978-2005) avait évoqué une possibilité d´une révision du procès de Jan Hus et reconnu "l´intégrité de sa vie personnelle et son engagement en faveur de l´éducation morale de la nation". 9 ans plus tard, à l´occasion d´un congrès international sur Jan Hus, à Rome le pape polonais avait évoqué cette "figure mémorable" et son "courage moral".
"Je ressens le devoir d´exprimer mon profond regret pour la mort cruelle infligée à Jan Hus et pour la blessure qui suivit, source de conflits et de divisions, qui s´ouvrit si profondément dans l´esprit et dans le coeur du peuple Bohême", avait alors affirmé Jean Paul II.

Devant ceux qui travaillaient sur la figure de Jan Hus, le pape avait souhaité que ces études permettent de comprendre qu´une figure comme celle de Jan Hus qui a été un fort objet de contestation dans le passé, peut devenir, à présent, un sujet de dialogue, d´échange et d´approfondissement commun.


Les Frères moraves ou les Frères tchèques

Les frères moraves, fondés au XVème siècle dans le sillage de Jean Hus. Il est plus juste actuellement de les appeler « frères tchèques » ou, encore, « Unité des frères de la loi du Christ » pour traduire exactement leur nom.

En 1457 ou 1458, en marge de l'Église fondée par Jean Hus, des hussites modérés aux prises avec la papauté - une communauté de petites gens, paysans et artisans - font retraite à Kunvald, près de Zamberk, domaine des Podebrad, afin d'y vivre selon les préceptes de Pierre Chelcický (1390-1460), dont l'œuvre a été écrite en tchèque entre 1420 et 1440.

Chelcický se place dans la tradition hussite, condamnant la seigneurie et le servage au nom de l'égalité et de la justice sociale, exigeant une application rigoureuse des lois évangéliques ; mais, à la différence des hussites, il n'est pas un révolté : tout recours à la force et à la violence est pour lui péché.

Résigné à l'opposition irréductible entre le monde et le christianisme, le chrétien doit vivre hors de ce monde, demeurant un hôte et un étranger ici-bas ; il doit pratiquer la tolérance et ne désespérer de personne.

Lors de la Réforme, ce mouvement, l’Union des Frères ou bien Frères Tchèques, se rallie au protestantisme. Cette Église développa sa propre doctrine, voulant retrouver la fraternité des premiers chrétiens. Ils élisent leur clergé et rejettent la hiérarchie officielle, traduisent la Bible en langue vulgaire. Dans ce mouvement, on prône l’importance de l’éducation et l’on dénonce l’intolérance religieuse. Cette Église a actuellement environ 500 000 adeptes.

Contacts

Frères moraves

Église évangélique des Frères tchèques.
Jungmannova 9
BP 466 CZ 111 21 Praha 1
tél : 420-2 24 94 75 03 -fax : 420-2 24 94 85 56
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