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Le Pape Pie XII et la shoah
Dossier info-catho 2009-DJC
 

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2010-01-10
UN JUGEMENT INHABITUEL SUR PIE XII

"Marianne", journal pourtant anti-clérical, corrige son jugement sur Pie XII en donnant place à l'un de ses chroniqueurs Roland Hureaux qui estime que, face à la Shoah, Pie XII a agi en homme responsable plutôt qu'en donneur de leçons ».

« Notre "une" du samedi 2 janvier ‘le pape qui garda le silence face à Hitler', qui traitait de la possible béatification de Pie XII, a fait réagir », note la rédaction de Marianne. « Y compris parmi nos chroniqueurs réguliers. Parmi eux, Roland Hureaux estime que, face à la Shoah, Pie XII a agi en homme responsable plutôt qu'en donneur de leçons ».

"Le célèbre regard immobile de Pie XII derrière ses lunettes rondes n’est pas celui d’un couard paralysé par la trouille, mais celui d’un homme totalement lucide sur l’ampleur de la catastrophe et pénétré de son immense responsabilité.

Dans cet article paru le 11 janvier, Roland Hureaux rappelle que les « chefs de l'Eglise catholique se situent du côté de l'éthique de la  responsabilité ». « Parce que, contrairement à ce que pourraient laisser penser certains, les bons chrétiens ne sont pas des adolescents attardés, et parce que l'Eglise catholique a des responsabilités effectives : entre 1939 et 1945, celle de millions de catholiques mais aussi de centaines de milliers de juifs réfugiés dans les institutions !»   

« Il y a une immaturité inouïe à imaginer que le pape aurait pu prendre la parole à tort et à travers sans se préoccuper d'abord de cette responsabilité », affirme-t-il.  

Selon le chroniqueur de Marianne, « rien ne permet de dire que, par rapport à telle situation, le pape aurait pu, en étant moins ‘prudent', améliorer la balance bien/mal ». « Il faut une présomption singulière à ceux qui n'ont pas vécu les mêmes événements, ni jamais exercé des responsabilités analogues,  pour porter des jugements péremptoires à ce sujet ».

« Comme le dit Serge Klarsfeld, une prise de parole solennelle lors de la rafle des juifs de Rome aurait sûrement amélioré la propre réputation de Pie XII aujourd'hui ». « Mais quel criminel aurait-il été s'il avait, pour forger son image devant l'histoire ou même préserver l'honneur de l'institution, sacrifié la vie ne serait-ce que d'un des milliers d'enfants  juifs réfugiés dans les jardins de Castel Gandolfo et de multiples couvents ! ».

Roland Hureaux estime ainsi qu'il aurait fallu « une singulière méconnaissance de ce qu'avait été le régime nazi pour imaginer que ce genre de proclamations aurait pu l'émouvoir ».  


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