Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
Les Églises orientales catholiques
Assemblée spéciale pour le Moyen Orient
du 10 au 24 octobre 2010 à Rome

 
La Congrégation Pontificale pour les Églises orientales    

HISTORIQUE ET ÉVOLUTION

Quand une multitude de congrégations missionnaires venues d’Occident investissent le Proche-Orient, à partir du XIIIème, chacune, avec les meilleures intentions du monde, menait sa stratégie missionnaire, dans des régions peu connues dans les Universités d'Occident, à Paris comme à Bologne.

Dans ces régions de vieilles chrétientés, au-delà de Byzance, on connaissait surtout les Arméniens devenus proches par les Croisades et ce mystérieux "Royaume du Prêtre Jean" situé au-delà de l'Égypte. La conversion des hérétiques comme des musulmans étaient jugée quasiment impossible.

En Inde, à la suite de saint François Xavier, les jésuites surtout portugais découvrent des communautés chrétiennes fort anciennes et pensent que la latinisation témoignera d'un véritable progèes eclésial. Peu à peu mieux informées, ces missions reçoivent alors de Rome un objectif particulier : créer des Eglises orientales unies pour favoriser l’union des chrétiens.

S’il ne changera guère dans sa formulation, ce projet subira cependant des inflexions au cours du temps.

La "Congregatio de rebus Graecorum" créée en 1573 par le Pape Grégoire XIII donna naissance en 1599 la congrégation cardinalice "Super negotiis sanctae fidei et religionis catholicae". Ces deux institutions avaient pour tâche l'expansion de la foi catholique en Orient.

En 1622, cette dernière devint la "Congregatio de Propaganda Fide", dont une des branches reçue son autonomie, le 1er mai 1917, par le Motu proprio Dei Providentis du Pape Benoît XV, qui l'appela "Sacra Congregatio pro Ecclesia Orientali".

Le Pape Paul VI, avec la Constitution apostolique Regimini Ecclesiae Universae du 15 août 1967, transforma son nom en Congregatio pro Ecclesiis Orientalibus et plaça sous son autorité tous les catholiques orientaux, y compris les Latins du Proche-Orient.

UNE PRISE DE CONSCIENCE ROMAINE

Les intitulés ne sont pas sans signification. Ils dénient la conception qui juge que le monde ne doit être vu que de Rome.

Durant le pontificat de Pie IX, l’Eglise romaine est ainsi présentée aux Eglises orientales comme le modèle à suivre, même si la Congrégation de Propaganda Fide n’a eu de cesse de défendre le respect des rites orientaux. Elle s’appuyait sur une conception très restrictive du rite, réduit alors au seul rituel liturgique, ce qui en excluait de fait la discipline ecclésiastique ou l’organisation hiérarchique des Eglises orientales. Aux yeux du Saint-Siège, le rite latin demeurait de surcroît supérieur à tous les autres.

La disparition de cette conception sera le fruit de l’attitude nouvelle de Rome promue par Léon XIII, qui met l’accent sur la nécessité de respecter les Eglises orientales dans leur globalité pour les fortifier et en faire les artisans de l'unité. C’est par les Eglises orientales catholiques que les Églises séparées aux premiers siècles doivent rejoindre l’Eglise de Rome, « la mère et la maîtresse de toutes les Eglises ... qui n’est ni grecque, ni latine, parce qu’elle est universelle.»

Cette stratégie est explicitement formulée par la constitution Orientalium dignitas ecclesiarum promulguée par Léon XIII en 1894, et dont les différents points ont pour « but essentiel et prochain de conserver et de faire respecter en Orient l’antique discipline des catholiques, mais qui peuvent encore évidemment conduire au rétablissement de l’unité.

Actuellement ce Dicastère a reçu institutionnellement du Souverain Pontife le mandat de se mettre en liaison avec les Églises orientales catholiques pour en favoriser la croissance, en sauvegarder les droits, et maintenir vivants et intègres dans l'Église Catholique, à côté du patrimoine liturgique, disciplinaire et spirituel de l'Église latine, ceux aussi des différentes traditions chrétiennes orientales.

Les Patriarches des Églises catholiques orientales veulent plus de liberté vis-à-vis de Rome, d'autant qu'un code de droit canonique oriental a été créé, alors que de tels codes n'existaient pas.

LE STATUT ACTUEL

En 1993, Jean Paul II dans Pastor Bonus en a précisé les devoirs. Ils s'exercent ad normam iuris sur les éparchies (évêchés), sur les évêques, sur le clergé, sur les religieux et sur les fidèles de rite oriental, sur les facultés d'enseignement que les Congrégations pour les Évêques, pour le Clergé, pour les Instituts de vie consacrée, pour les Sociétés de vie apostolique et pour l’Éducation catholique ont respectivement sur les diocèses.

La Congrégation a une autorité exclusive sur les régions suivantes: Égypte et péninsule du Sinaï, Érythrée et Éthiopie du Nord, Albanie méridionale, Bulgarie, Chypre, Grèce, Iran, Irak, Liban, Palestine, Syrie, Jordanie, Turquie.

La Congrégation est composée d'un cardinal Préfet (lequel la dirige et la représente avec l'aide d'un Secrétaire) et de 27 cardinaux, un archevêque et 4 évêques, désignés par le Pape ad quinquennium. Sont membres de droit les Patriarches et les Archevêques Majeurs des Églises Orientales et le Président du Conseil Pontifical pour la promotion de l'unité des Chrétiens.

En considération de ses différents domaines de compétence propre, le Dicastère est assisté par un Collège d'une cinquantaine de Consulteurs qui fournissent un consultation spécialisée sur des questions particulières ou d'importance spéciale.

La Congrégation coordonne aussi l’activité de trois Commissions d'experts:

- la Commission spéciale pour la Liturgie, qui a pour but de mener le devoir que le Code des Canons des Églises Orientales confie au Saint-Siège en matière de liturgie dans les Églises orientales catholiques;

- la Commission spéciale pour les Etudes sur le chrétien de l'Est, qui a pour but d'étudier la proposition de documents et initiatives visant à faire connaître l’Orient au catholicisme occidental et de développer l’approfondissement du patrimoine des Églises Orientales;

- la Commission pour la Formation du Clergé et des Religieux, qui promeut la formation des étudiants orientaux à Rome ou ailleurs selon la tradition spécifique d'appartenance.

LE SOUTIEN DE TOUTE L'ÉGLISE

La complexité des Églises orientales, actuellement surtout en référence aux conditions géographico-culturelles et sociales dans lesquelles elles vivent, exige que la communauté catholique sache partager les biens qui peuvent aider les Orientaux à maintenir et développer les traditions les plus authentiques de leurs Églises selon l'enseignement du Concile Vatican II, la normativité du Code des Canons des Églises Orientales et les orientations des Souverains Pontifes.

Les interventions effectuées par la Congrégation en faveur du clergé et des fidèles catholiques orientaux à Rome et dans divers pays d'origine sont rendues possibles grâce aux disponibilités financières affectées à cet effet par le Saint-Siège, par les Agences internationales d'aide autres que privées.

La R.O.A.C.O. (Riunione Opere Aiuto Chiese Orientali) est un Comité qui réunit ensemble les Agences-Oeuvres de différents pays du monde, qui s'engagent à un soutien financier dans différents secteurs, de l'édifice pour les lieux de culte, aux bourses d'études, des institutions éducatives et scolaires à celles dédiées à l'assistance socio-sanitaire.

C'est ainsi que la R.O.A.C.O. est en relation avec l'organisme français l'Oeuvre d'Orient et avec les Chevaliers du Saint-Sépulcre.


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