Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
Les Églises orientales pré-chalcédoniennes
Assemblée spéciale pour le Moyen Orient
du 10 au 24 octobre 2010 à Rome

 



L'ÉGLISE COPTE D'ÉGYPTE
 


L’Eglise copte confesse la foi définie par les trois Conciles Œcuméniques de Nicée, Constantinople et Ephèse

L'Église copte est également connue sous d'autres noms :

Église copte orthodoxe
Église copte d'Alexandrie
Église orthodoxe copte
Église orthodoxe d'Égypte
Église orthodoxe égyptienne

Lors de l’invasion arabe (641 ap. J-C.), les musulmans ont utilisé le mot "guibte " ou " copte " pour désigner les Egyptiens, qui, à l’époque, étaient tous chrétiens; peu à peu, une identification s’est faite entre "copte " et "chrétien"

En réalité, le mot " copte " recouvre en fait de multiples concepts, il désigne les Egyptiens demeurés chrétiens après la conquête arabe et jusqu’à nos jours, mais aussi la langue, l’art et la civilisation de l’Egypte entre la fin de l’époque ptolémaïque et l’arabisation du pays, soit, environ, de 30 av. J-C. jusqu'au Moyen Age.

La langue copte, quant à elle, est née avant l’ère chrétienne: il s’agit de l’ancienne langue égyptienne utilisée avec ses caractères hiéroglyphiques mais transposée deux siècles avant notre ère en caractères grecs.  L’alphabet grec a remplacé les signes hiéroglyphiques pour donner les mêmes phonèmes.


 
Les origines
   
 


Dans le récit de la Pentecôte, rapporté par les Actes des Apôtres, 2, 6-12, la présence d’Egyptiens est explicitement mentionnée ; il s’agissait selon toute probabilité de juifs d’Alexandrie.

Car Alexandrie est, de très loin, la ville la plus importante de la diaspora juive. Tous les Juifs d’Alexandrie y parlent grec et c’est principalement à partir d’Alexandrie que des païens se convertissent,en très grand nombre, au judaïsme, ceci dès le 2ème siècle avant Jésus-Christ.  C’est sans doute pour aider au rapprochement des cultures que, dès le 3ème siècle avant Jésus-Christ, la Bible hébraïque est traduite en grec et reçoit le nom de « Septante » , du fait de la tradition associée à cette traduction.
 
L’Egypte a pu être ainsi christianisée très tôt, par ces juifs-helléniques qui, par les voies maritimes, commerçaient avec la Grèce (Corinthe) et l’Asie Mineure (Éphèse). Ils venaient en pèlerinage en Terre Sainte, avaient connu Jean le Baptiste , mais pas encore Jésus. (Actes 18.24), même si certains avaient voulu le rencontrer (Jean 12.22).

La Bonne Nouvelle leur sera apportée par l’Evangéliste Saint Marc, qui fut martyrisé à Alexandrie.

Les Actes des Apôtres (18.24) et saint Paul (1 Cor. 3.4) (18.24) nous parlent de cette jeune commnauté chrétienne , avec Apollos, ce qu’elle était et ce qu’elle vivait dans ses recherches doctrinales sur le Christ.



 
 
Histoire
 
 

Le christianisme arriva très tôt en Egypte. La tradition veut que St Marc soit l’évangélisateur de l’Egypte. Il aurait subi le martyre en 68 à Alexandrie. Dès le 2ème siècle, l’Evangile est traduit en copte et sa prédication se propage. Une partie de la communauté juive alexandrine se convertit au christianisme à cette époque.

Une intense activité intellectuelle caractérise les débuts de l’Eglise en Egypte. En l’an 180 fut ouvert le Didascalé, École appelée à un grand rayonnement. Clément d’Alexandrie et Origène en seront les maîtres les plus célèbres. La fin du 3ème siècle est l’époque des persécutions. Celle de Dioclétien en 284 fut si violente qu’elle marque le début de « l’ère des martyrs », et du calendrier copte de cette époque jusqu’à aujourd’hui. A cette époque se lèvent également les hautes figures d’Antoine et de Pacôme, pères du monachisme oriental.

  Artisan du concile de Nicée (325), Athanase devient évêque d’Alexandrie. Ce siège est alors le premier patriarcat d’Orient et le phare théologique de la chrétienté. Cyrille d’Alexandrie mènera le concile d’Ephèse (431).

Le concile de Chalcédoine (451) fut par contre un drame pour l’Eglise d’Egypte. Son patriarche Dioscore fut condamné. La hiérarchie se dédoubla. « Melkites » et « Jacobites », respectivement fidèles et opposés à Chalcédoine, s’affrontèrent pendant près de 300 ans.

La conquête musulmane, au 8ème siècle, mit fin à leurs querelles. L’Eglise non chalcédonienne était largement majoritaire. L’islam toléra plus ou moins son existence. Mais les chrétiens endurèrent brimades et persécutions, notamment sous le joug d’Al Hakim (10ème siècle) et sous celui des Turcs (1517-1811).

Diverses tentatives d’union avec Rome jalonnent cette période. L’union conclue au concile de Florence, en 1439, resta sans effet. A partir du 18ème siècle, l’Occident latin chercha plutôt à obtenir des conversions individuelles. Un patriarcat catholique fut érigé en 1899, supprimé peu après, et rétabli en 1947.

L’Eglise copte, de son côté, connut au 19ème siècle une véritable renaissance spirituelle et intellectuelle. Les effets de ce renouveau se font encore sentir. Le monachisme copte est en nette expansion.

 
 
La Didascalé
 
 

Née au cœur de ce centre culturel et religieux, l’Eglise qui sera appelée Eglise d’Alexandrie puis Eglise copte est donc très vite devenue, avec Antioche, l’un des grands centres chrétiens de l’Empire romain au cours des premiers siècles de notre ère.

Violemment persécutée sous Dioclétien (284 ap. J-C), et même au coeur de ces persécutions, elle devint le berceau des grands débats théologiques sur la formulation des différents dogmes chrétiens, avec Origène ou Clément d’Alexandrie.


Pour affermir la foi chrétienne face aux grandes institutions païennes d’Alexandrie (Muséon, bibliothèque, écoles philosophiques) et contre les systèmes religieux producteurs de " fausse gnose ", les évêques d’Alexandrie fondèrent la première "université " chrétienne appelée Didascalé.

L’École théologique d’Alexandrie joua un rôle déterminant dans l’expression de la théologie chrétienne. Parmi ses maîtres les plus éclatants, on peut citer les pères apostoliques Barnabas, Pantène, Clément, Origène qui s’y illustra avant d’être exilé à Césarée de Palestine. Héracléas, saint Denis le Grand et les saints évêques théologiens, Pères de l’Eglise, saint Basile le Grand, saint Grégoire
 

le Thaumaturge, saint Grégoire de Nazianze, saint Jean Chrysostome  ainsi que saint Jérôme et l’historien Rufin. Tous ils furent les élèves de la Didascalé d’Alexandrie.

 

 
Le monachisme
 


Le monachisme s’est développé en Egypte dès le début du  IVème siècle sous la forme érémitique avec Saint Paul de Thèbes (234-347), la forme anachorétique avec Saint Antoine (251-356) et la forme cénobitique avec Saint Pacôme (276-439) qui, le premier, institua la règle monastique laquelle, traduite par Saint Jérôme, servit de base à Saint Benoît.

Les paroles (apophtegmes) des moines de Scété nourrissent toutes les générations de chercheurs de Dieu.
Saint Eugène de Cloyma (Suez) fonda le monachisme en Mésopotamie et dans l’empire persan. L’Eglise d’Irlande compte parmi ses pionniers de la foi, sept moines égyptiens.

En 330, saint Jean Cassien érigea à Marseille deux monastères sur le modèle de ceux des déserts de Thébaïde et de Scété .

 



 
 
Une Église missionnaire
 
 


L'Occident comme l'Orient a bénéficié du rayonnement de l’Eglise d’Egypte et ceci dès le début du Christianisme. L’œuvre d’évangélisation commença en Haute-Egypte, à Assouan, puis atteignit le Soudan, l’Ethiopie, la Palestine, la Lybie, la Phrygie, le Sinaï et le Yémen.

Pantène fit œuvre missionnaire en Inde, envoyé par son évêque Démétrios. Saint Athanase envoya Saint Frumence fonder l’Eglise d’Ethiopie. Saint Front le premier évêque de Périgueux  fut  moine du désert de Nitrie, Saint Aphrodyse vint apporter d’Egypte la foi à Béziers, Saint Just, évêque de Lyon à la fin du IVème siècle se retira dans le désert d’Egypte pour terminer ses jours en anachorète.

Par l’intermédiaire de Saint Jean Cassien, des usages liturgiques égyptiens sont probablement à l’origine des anciens rites gallican et wisigothique.
 
 
Les usages liturgiques
 
 


L'Eglise d'Alexandrie, fidèle au principe orthodoxe de sanctification de la culture locale a conservé dans sa liturgie des éléments christianisés du culte pharaonique. Elle a su aussi garder des traditions exégétiques et cultuelles de la synagogue reçues de la communauté juive d'Alexandrie.

La liturgie est célébrée en bohairique, un des dialectes de la langue copte. Les lectures et certaines prières sont dites en arabe.

Les prières eucharistiques sont celles de St Cyrille (parfois appelée liturgie de St Marc), de St Grégoire de Nazianze et de St Basile.

La liturgie est célébrée en bohairique, un des dialectes de la langue copte. Les lectures et certaines prières sont dites en arabe.

Le pain levé, appelé Corban, préparé aussitôt avant l’eucharistie, est marqué de 13 croix qui symbolisent les 12 apôtres et le Christ.

Cinq jeûnes importants sont observés: le jeûne pré-Carême de Ninive, le grand jeûne du Carême, - le jeûne de la Nativité avant Noël, - le jeûne des Apôtres, après l'Ascension, - le jeûne de la Vierge, avant l'Assomption.
 

Le calendrier copte est l’héritier direct du calendrier de l’ancienne Egypte. Il commence en l’an 284, date d’intronisation de l’empereur Dioclétien, « le tyran » qui inaugura « l’ère des martyrs ». L’année copte débute à la date qui correspond actuellement au 11 ou 12 septembre du calendrier grégorien.

Le nouvel an copte, ou « Nairouz », était une fête traditionnelle en Egypte; on la célèbre à l’Eglise par une veillée de prière suivie à l’aube d’une liturgie, de 4 à 7 heures du matin, et d’homélies sur la place du martyre dans la vie des Coptes. Les mois coptes ont conservé
les noms égyptiens qu’ils portaient au premier millénaire av. J.-C.


 
Les coptes à Jérusalem

 

 
 


Selon la tradition copte, des membres de la communauté arrivèrent à Jérusalem avec Sainte Hélène, au 4ème siècle. Depuis le 13ème siècle, la communauté copte a un évêque à Jérusalem. Avec les Syriens et les Ethiopiens, ils font partie des communautés chrétiennes minoritaires qui ont un droit dans le St Sépulcre.

Ils disposent d’une petite chapelle accolée au chevet de l’édicule du Tombeau. Par une fente sous l’autel, on peut toucher le roc originel du tombeau. Un moine copte est là en permanence pour garder le lieu. Sur les toits du St Sépulcre, avant d’entrer dans la cour des Ethiopiens, se trouve le patriarcat copte. Sur la droite, une église où se réunissent les 1000 fidèles coptes de Jérusalem pour la liturgie.



 
 
A la recherche de l'Unité origines
 
 


Avec les Églises des trois Conciles dites Eglises pré-chalcédoniennes que sont l’Eglise arménienne apostolique, l’Eglise syrienne d’Antioche, l’Eglise éthiopienne, l’Eglise d’Erythrée et l’Eglise malankare syrienne, la pleine communion est naturelle.

Ces Eglises ont en commun la foi des trois conciles œcuméniques et la tradition apostolique. Elles acceptent pour les questions non réglées par les trois conciles le principe de la libre opinion selon la formule d'Augustin d'Hippone: "l'unité dans les choses nécessaires et importantes, la diversité dans les autres, la charité en toutes choses".

  Des accords de foi ont été signés entre les Eglises Orthodoxes byzantines et les Églises  orientales; les derniers en 1989, au monastère Amba Bishoï de Scété.

Avec l’Eglise catholique romaine, une " déclaration de foi commune " a été signée en 1973 entre les Papes Paul VI et Shénouda III.

Un dialogue d'information réciproque est également en cours avec les diverses Eglises protestantes et l’Eglise anglicane.

Précisons toutefois que, dans la mentalité copte, l’œcuménisme est envisagé avant tout comme une démarche spirituelle: il ne s’agit pas de rechercher une uniformité mais bien une union " sans mélange ni confusion ", par l’ouverture à l’autre, la fidélité à sa propre foi, et l’approfondissement spirituel dans la prière et la charité.

AVEC LES ÉGLISES ORTHODOXES BYZANTINES

En 1959 le Patriarche Oecuménique de Constantinople Athénagoras lors d'une visite en Egypte affirma "l'entière orthodoxie" de l'Eglise copte et en 1965 le Conseil Oecuménique des Eglises organisa les premières rencontres. Après presque trente ans de rencontres d'abord non-officielles puis officielles, des accords de foi furent enfin signés entre les Eglises Orthodoxes byzantines et les Eglises Orthodoxes orientales en 1989, au monastère Amba Bishoï de Scété en Egypte et en 1990, au Centre du Patriarcat Oecuménique à Chambésy en Suisse.

Ces déclarations communes constatant l'identité de foi se résument très bien dans les extraits suivants: "Nous reconnaissons les uns chez les autres l'unique foi orthodoxe de l'Eglise. Quinze siècles de discordes ne nous ont pas égarés de la foi de nos pères. Sur l'essentiel du dogme christologique, nous nous sommes trouvés en plein accord. A travers les terminologies différentes utilisées par chacune des parties, nous avons aperçu l'expression de la même vérité. »

" Nous reconnaissons les uns chez les autres l’unique foi orthodoxe de l’Eglise. Quinze siècles de discordes ne nous ont pas égarés de la foi de nos pères. Sur l’essentiel du dogme christologique, nous nous sommes trouvés en plein accord. A travers les terminologies différentes utilisées par chacune des parties, nous avons aperçu l’expression de la même vérité".

 " Notre accord mutuel n’est pas limité à la christologie, mais embrasse toute la foi de l’Eglise une et indivisible des premiers siècles".

AVEC L’ÉGLISE CATHOLIQUE ROMAINE

Paul VI reçut le 5 mai 1973, le Pape d'Alexandrie et Patriarche de l'Église de la prédication de saint Marc, qui a été son hôte du 4 au 10 mai. C'était la première fois qu'un chef de cette Église venait à Rome depuis le Concile de Chalcédoine (451).

Cette déclaration commune marque une étape importante du dialogue œcuménique. Elle lève définitivement et officiellement l’ambiguïté du terme "monophysisme " appliqué de façon erronée à la foi des chrétiens coptes, les deux Eglises réaffirmant l’incarnation divine de Jésus-Christ."

Pour l’essentiel de la foi, les deux Eglises sont extrêmement proches: le canon des Ecritures, la succession apostolique des évêques, les sacrements et la liturgie, malgré des différences de rites, sont fondamentalement les mêmes; la vénération de Marie comme Mère de Dieu, sa virginité, son Assomption, la Communion des saints sont autant d’articles de foi communs.

Cependant des divergences subsistent, qui font actuellement l’objet d’études bilatérales; l’Eglise copte, de même que les Eglises orthodoxes issues de Byzance, s’interroge sur la manière de penser et d'exercer la primauté par l’évêque de Rome; selon l’interprétation copte, la phrase du Christ " Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise « 

L’Eglise copte proclame  selon la Parole du Sauveur en Jean 15, 26 que le l’Esprit Saint procède du Père, (le concile de Nicée a repris l'énoncé dans sa confession de foi).  Elle s'interroge sur les dogmes romains du purgatoire, et l’Immaculée Conception, de l'infaillibilité du pape romain. 

 
 

---------------------------------------------------------------------- LE PATRIARCAT D'ALEXANDRIE ----------------------------------------------------------------------

L'Église copte compte environ 12.000.000 de fidèles, dont 8 à 10.000.000 en Égypte.
Elle est présente en Australie, France, Allemagne, Kenya, Afrique du Sud, Royaume-Ini, Etats-Unis.

Patriarcat d'Alexandrie

Amba Rueiss Building Ramses Street,
Abbaseya, PO Box 9035 – Nasr City - ET Le Caire -
Tél : (+ 20) 2 - 285 78 89 - fax : + 20/ 2 - 283 66 91
http://www.coptic.net -
e-mail : cop@idsc.gov.eg

Sa Sainteté Shenouda III
Pape d'Alexandrie et patriarche du Siège de Saint Marc
 

Le patriarche copte est élu par 800 personnes, dont les ministres égyptiens. Trois noms sont retenus, un enfant tire au sort l’un des trois.

En France, existent  7 communautés coptes dont 4 dans la région parisienne, 1 à Marseille et 1 à Lyon

Eglise Copte Orthodoxe Ste Marie et St Marc
347 bis, Avenue de la division du Général Leclerc
92290 Châtenay Malabry
http://coptica.free.fr
Tél. : (+33) 01 46 31 45 26
Fax : (+33) 01 46 31 48 99 

 
Retour au dossier