Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
Les Églises orientales pré-chalcédoniennes
Assemblée spéciale pour le Moyen Orient
du 10 au 24 octobre 2010 à Rome

 



L'ÉGLISE D'ÉTHIOPIE TEHAWEDO
 


L'Église copte d'Éthiopie, est une Église orthodoxe orientale autocéphale. Elle fait partie de l'ensemble des Églises des trois conciles. Son rite original est  le rite guèze (ou ge'ez), qui est d'ailleurs aussi celui de l'Église Tewadeho en Erythrée et de l'Église catholique en Éthiopie.

Le chef de l'Église porte le titre de Patriarche et Catholicos d'Éthiopie, archevêque d'Aksoum, et réside à Addis Abeba L'Église éthiopienne orthodoxe est appelée officiellement Église orthodoxe unifiée d'Éthiopie.

  Elle est aussi connue sous d'autres noms :
Église éthiopienne orthodoxe Tewahedo
Église orthodoxe éthiopienne
Église orthodoxe d'Éthiopie
Église copte d'Éthiopie

Addis-Abeba

Elle a longtemps vécu dans un grand isolement et a développé une spiritualité, une théologie, des usages liturgiques particuliers, très marqués par le modèle de l'Ancien Testament. Elle se réclame de la descendance du roi Salomon et de la conversion d'un eunuque, haut fonctionnaire de l'Ethiopie, par le diacre Philippe, qui le baptisa (Ac 8,29-40), après lui avoir démontré qu'une citation du prophète lsaie prenait son sens avec l'avènemenent de Jésus-Christ.


 
 
Histoire
 
 


Une tradition fait remonter l'évangélisation aux saints apôtres. Mathieu et Barthélémy. La naissance du christianisme est due à la consécration par saint Anathase d'Alexandrie de l'évêque Frumence pour l'Ethiopie. Frumence éduque le roi Ezana, qui est converti en 324. Cette Ethiopie chrétienne ou plus exactement le Royaume d'Aksoum, est l'une des quatre grandes puissances au monde avec la Perse, la Chine et Rome.

A son apogée, le royaume d'Aksoum (le mot Ethiopie apparaît dès le 4ème siècle) comprend l'Ethiopie, l'Erythrée, le Yemen, Djibouti et une grande partie de l'Arabie.

Mais elle connut un lent déclin dès le 5ème siècle. Les pays quittent le royaume. En 524, le roi d'Aksoum, converti au judaïsme est hostile aux chrétiens. A quelque temps de là, le Prophète Mahomet demande à Aksoum de protéger des Musulmans de La Mecque menacés. Ils y sont très bien reçus par le roi Armah. Il n'y eut pas alors d'implantation significative de l'Islam, sinon dans de petits royaumes bordant la Mer Rouge. D'autant que le roi d'Éthiopie doit composer avec eux qui contrôlaient les routes menant de la Corne de l'Afrique à la Mer Rouge.

Tout change quand le Négus, le "roi des rois" en langue guèze, restaure en 1270  la dynastie des Salomonides. Lui et ses successeurs attaquèrent les petits émirats musulmans des bords de la Mer Rouge, les jugeant menaçants.

Mais c'est aussi l'âge d'or de la civilisation chrétienne éthiopienne bien que, dès 1276, la Nubie chrétienne au nord se soit détachée du royaume et largement islamisée.

 

Procession de l'Épiphanie
1438 : une délégation éthiopienne est accueillie au concile de Ferrare-Florence.

Vint alors le voyage de Pero de Covilhao en 1487, envoyé par le roi Jean II de Portugal à la recherche du mystérieux " Prêtre Jean", que l'on supposait en Abyssinie. Il visita l'Arabie, l'Inde (Calicut, Cananor, Goa), puis les côtes orientales de l'Afrique.

En Abyssinie, il y fut bien accueilli par le Négus, mais se vit contraint de rester et il y finit ses jours . Les informations qu'il avait transmises au Portugal pendant ses voyages donnèrent la certitude de pouvoir doubler la pointe de l'Afrique et de parvenir dans l'Inde par cette route : il prépara ainsi l'expédition de Vasco de Gama.

En 1632, il y eut un véritable conflit contre  la "latinisation forcée" des fidèles convertis par les missionnaires. Sous le Négus Yohanès (1667-1682), les rares Ethiopiens qui étaient demeurés catholiques durent réintégrer l'Eglise orthodoxe alors que, dans le même temps, la religion musulmane était définitivement acceptée.

1935 : les troupes italiennes envahissent l'Ethiopie.

1950 : L'Eiythrée est rattachée à l'Ethiopie par l'ONU, puis annexée en 1963

1974 : les Comités militaires du DERG qui éliminent le Négus. Menguistu prend le pouvoir en 1977. Collectivisation, distribution des terres et déplacement de populations et soutenue par les soviétiques et les Cubains l'armée éthiopienne part en guerre en Ogaden pour en chasser les Somaliens.

1993 : L'Erythrée choisit par vote son indépendance, il s'en suit une guerre avec l'Erythrée sur des problèmes de frontière


 
 
Rites et Liturgie
 
 


Au début du christianisme, c'est le pape d'Alexandrie qui nomme le chef de l'Eglise éthiopienne, l"Abouna".

Les Ethiopiens utilisent leur langue, sémitique, le guèze, actuellement langue liturgique et façonnent leur Eglise en dehors des querelles qui agitent les autres Eglises d'Orient. Proche parente de l’Église copte, l’Église d’Éthiopie n’en est pas une simple réplique. Si la langue liturgique est le guèze, certains hymnes  sont en amharique.

Plusieurs livres apocryphes sont reconnus comme inspirés et figurent dans le canon des Écritures : "Ascension d’Isaïe", "Livre d’Henoch", "Livre des Jubilés". Le canon biblique éthiopien compte 81 livres.

Pour célébrer l’Eucharistie, il faut cinq célébrants, dont deux prêtres. La messe éthiopienne, tout comme la messe copte, a la particularité d'utiliser beaucoup d'anaphores (prières eucharistiques). La plus répandue est celle de saint Hippolyte, dite "des saints Apôtres". On consacre, pour la liturgie eucharistique, un pain encore chaud.

  Elle a une liturgie qui lui est propre en particulier les danses sacrées. Ses ministères incluent des dabtaras (lecteurs-psalmistes, scribes et danseurs)

Il y aurait beaucoup à dire de l'extraordinaire inculturation dont l'Église d'Ethiopie a fait preuve. Fille de l'Église copte, elle s'est africanisée en profondeur, par ses rites, sa théologie morale, son exégèse...

De cette africanisation procède son souci de retrouver les valeurs pastorales de l'Ancien Testament, de relire avec sérieux la Loi de Moïse et de l'associer très concrètement à la vie chrétienne.

Dans le rituel, on trouve nombre d'aspects originels qui sont ceux des rituels juif et islamique.

C'est ainsi que chaque église se voit sacralisée par une réplique de l'Arche d'Alliance avec ses tabots, consacrées par l'Abuna, l'évêque métropolite. Le « tabot » planchette sacrée représentant les tables de la Loi, est conservé dans le sanctuaire.

Curiosité, bien des églises rurales ont une forme tout simple et sont rondes, avec le sanctuaire au centre.

 
église de village



 
 
Les dialogues oecuméniques
 
 


Elle est membre du Conseil œcuménique des Églises depuis sa fondation en 1948.

En avril 2008, le patriarche copte d'Égypte Chenouda III est venu à Addis-Abeba, marquant ainsi une phase importante dans les relations entre les deux Églises d'Égypte et d'Éthiopie. En effet en 1948, un agrément entre les Églises coptes d'Égypte et d'Éthiopie a mis en place un régime d'autocéphalie, les évêques éthiopiens obtenant le droit d'élire leur propre patriarche sans la validation du patriarche d'Alexandrie.

En 1965, Addis-Abeba accueillit les Assises des Églises orthodoxes orientales et, en 1997, la Conférence des Églises de toute l'Afrique (CETA) sur le thème :" Abattus mais pas détruits".

Avec l'Église catholique - Entre le 13ème et le 18ème siècles, des tentatives de "catholicisation" ont été lancées. Les Ethiopiens "orthodoxes" y ont vu une atteinte à leur identité, leur indépendance, et ont refusé en particulier la latinisation des rites que voulaient leur imposer les Portugais.

L'Eglise Ethiopienne catholique est réservée ou discrète sur ces tentatives malheureuses qui ont creusé le fossé entre Rome et l'Ethiopie. Mais l'homme qui permit la création d'une Eglise copte catholique, le lazariste Justin de Jacobis, Abune Yakob (1800-1860), et qui est canonisé, a justement joué la carte de la culture éthiopienne, préconisant de conserver le rite alexandrin, dans la langue guèze.

La progression du catholicisme romain fut lente. Elle s'accéléra dans des conditions qui prêtent à confusion,et nourrissent maintes interprétations, puisque les prêtres italiens, accompagnant l'armée d'occupation italienne, en 1935, ont joué un rôle prépondérant. Mais politique et religion ne sont pas la même chose. Pie XI dénonça ce nationalisme.

Les Catholiques se défendent de tout prosélytisme à l'égard des Orthodoxes, et les relations sont maintenant pacifiées. Le rite est presque le même, et les Catholiques disent aspirer à l'unité, et avoir pour seule différence la référence au Pape et à son rôle de pasteur de l'Eglise universelle.

Jean-Paul II a reçu le patriarche Paulos à Rome, le 11 juin 1993 et exprimé des possibilités de rapprochement des deux Eglises : « Nos traditions ont diverses formulations pour dire l'ineffable mystère du Verbe fait chair.

" Nos deux Eglises confessent la distinction et l'union de l'humanité et de la divinité dans la personne de Jésus-Christ.

Nos deux Eglises ont la même foi en lui: la Voie, la Vérité et la Vie."


Le Pape reconnaît ainsi que les mystères de la foi peuvent êtres exprimés par des voies et manières différentes.
 

C'est ce qui ressort des entretiens bilatéraux. Le rapprochement souhaité nécessiterait-il que les textes liturgiques d'une antique tradition soient soumis à l'agrément romain ? Pourquoi l'Eglise romaine privilégierait-elle le modèle ecclésiologique de l'absorption ou même de fusion aux dépens d'une préférable communion avec l'Eglise tewahedo?


 
Situation actuelle
   
 


En trente-cinq ans, c'est-à-dire en une génération, le pays a connu un bouleversement historique. Jusqu'alors et depuis des siècles, l'empereur était la tête et le symbole de l'Eglise orthodoxe tewahedo d'Ethiopie qui possédait près d'un tiers des terres et de nombreux bâtiments.

La Révolution a tout balayé irrémédiablement, entraînant saccages, pillages, destructions. Tout a été nationalisé par le Derg, comité révolutionnaire de 1974, dirigé par Menghistu après 1977. La terre, les biens, les écoles - y compris les écoles catholiques - se sont vus transformes en biens d'Etat.

Même si plusieurs de ses propriétés et de ses écoles sont revenues à î'Eglise, tout est désormais différent. L'Eglise est devenue pauvre, comme le pays. Elle se remet aussi difficilement de la fermeture pendant dix-sept ans (jusqu'en 1991) de la plupart des séminaires et du délabrement des bâtiments laissés à l'abandon.

Pour une population de 74.188.932 habitants, l'Église d'Éthiopie compte 38,956,642 de fidèles, les Églises et communautés protestantes: 10,446,017, l'Église catholique : 550,000.

Sa diaspora se trouve au Soudan, à Djibouti, en Europe, aux USA et en Amérique latine. Elle y a huit diocèses dont un pour l'Europe à Londres, un aux USA, et un aux Caraïbes. Elle compte aussi plusieurs communautés organisées notamment à Abou Dabi, Dubaï, Sharjah, les Émirats Arabes Unis, à Bahreïn et au Qatar.


 
Adresses et contact
   
 


EOC Patriarchat
PO Box 1283 - ETH-Addis Abeba
Tél :( +251) 1/111989 - fax : (+251) 1 /551455
e-mail : webmaster@ethiopianorthodox.org
http://www.ethiopianorthodox.org

 
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