Le code canonique oriental |
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DES DÉCISION SYNODALES À UN CODE CANONIQUE.
La création d'un code canonique oriental est relativement récente, car jusqu'au XIXème siècle chaque Église rattachée ou non était "gérée" par des canons qui lui étaient propres et que les Synodes adapateint à la spécificité de chacun comme aux évolutions sociales.
Il en était ainsi aussi bien dans les domaines liturgiques que dans dans celui du statut des prêtres, mariés ou non, des moines, des éparchies (évêchés), etc ...
Dans le contexte d'une unification des divers secteurs de la vie ecclésiale, c'est
Pie IX qui, le premier, s'est soucié de recueillir les canons des Églises orientales par une Constitution apostolique en date du 6 janvier 1862. Dans les mêmes perspectives, le concile Vatican I juge nécessaire de doter les Églises orientales d'un code complet et commun à toutes.
Respectueux des spécifiictés de chaque Église,
Léon XIII a la même préoccupation, et approuve les canons de plusieurs synodes orientaux : synode syrien de 1888, synode ruthène de 1891, synodes d'Alba-Julia des Roumains en 1882 et 1900, synode copte de 1898. Pie X approuve les canons du synode arménien de 1911.
Tous ces canons, unis à ceux du synode du Mont-Liban des maronites de 1736, approuvé en forme spécifique par Benoît XIV (bref* Singularis Romanorum, 11, septembre 1741), et du synode grec-melkite de 1835, constituent le patrimoine disciplinaire de toutes les Églises orientales.
UN OU DEUX CODES POUR L'ÉGLISE CATHOLIQUE ROMAINE
En Occident latin, la systématisation juridique a lieu sous l'impulsion du Pape Grégoire XIII, juriste de formation. Durant le concile de Trente (1545-1563), Pie IV créa une commission à cet effet et c'est Grégoire XIII, lui-même ancien membre de cette commission qui promulgua, en 1582, le Corpus juris canonici.
L'ère du droit canonique contemporain, s'ouvre, sous l'impulsion des Pères du concile Vatican I, à partir de 1904, et c'est finalement en 1917 qu'est promulgué le nouveau Code de droit canonique qui ne concerne que l'Église latine.
La codification du droit des Églises orientales est décidée en 1927 par Pie XI. La phase préparatoire envisageait une codification commune pour toutes les Églises romaines, latine comme orientales. Mais en 1930, Pie XI s' oppose au projet d'un code unique
Les délégués orientaux se réunissent pour la première fois le 7 mars 1930, décident de prendre le Code de droit canonique latin de 1917 comme base de travail. Les schémas rédactionnels successifs en sont marqués, malgré de nombreuses retouches.
L'annonce de la convocation du concile Vatican II par Jean XXIII (25 janvier 1959) et l'amorce du dialogue oecuménique avec les Églises orientales séparées interrompirent la codification en cours. Au terme du Concile force est de constater que le Code, en cours de rédaction, ne répondait plus aux nouvelles orientations conciliaires.
Les travaux sont repris à l'initiative de Paul VI et Jean-Paul II pourra promulguer le Code des canons des Églises orientales le 18 octobre 1990), qui est la première codification du droit des Églises orientales.
LE CODE ACTUEL
Le code actuel est commun aux vingt-et-une Églises orientales en pleine communion avec le Siège apostolique, c'est-à-dire : les Églises copte et éthiopienne (rite alexandrin), malankare, maronite et syrienne (rite antiochien), albanaise, biélorusse, bulgare, grecque, hongroise, italo-albanaise, melkite, roumaine, russe, ruthène, slovaque, ukrainienne, yougoslave (rite de Constantinople), arménienne (rite arménien), chaldéenne et malabare (rite chaldéen).
L'on parvient ainsi au terme de la mise à jour de toute la discipline de l'Église catholique, commencée en 1862 et promulgué à l'heure du concile Vatican II. Mais elle devra, un jour ou l'autre, être précisée car les situations des Églises orientales au sens du prochain Synode ne sont pas celles des Églises de tradition byzantine.
Le Code des canons des Églises orientales constitue, avec le Code de droit canonique de l'Église latine et la Constitution apostolique Pastor Bonus de juin 1988 qui réforma la Curie romaine, un unique Corps du droit de l'Église romaine.
Il ne peut être question de reprendre ici les 30 titres qui le constituent. Mais il est à connaître
plus particulièrement en ce qui concerne les droits et les obligations des Patriarcats, du pouvoir des Patriarches sur le territoire et hors de leur territoire (les diasporas), l'oecuménisme, etc... Il sera sous-jacent dans la pensée des participants au Synode d'octobre.
L’Institut Pontifical Oriental qui offre une formation théologique et spirituelle à environ 400 prêtres, religieux, séminaristes et laïques, est le seul au monde qui offre un programme académique qui enseigne le Code de Droit canonique des Eglises orientales,
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