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Les Églises orientales pré-chalcédoniennes


L'ÉGLISE SYRIENNE ORTHODOXE    


Cette Église est née de l'Église d'Antioche, mais le concile de Chalcédoine (451) provoque une nouvelle rupture dans cette chrétienté qui se confondait avec les origines du christianisme. Persécutée, cette Eglise dut sa survie à l'action de l'évêque Jacques Baradée († 578), raison pour laquelle elle est souvent appelée "Eglise jacobite". Elle conserva les traditions syriaques occidentales héritées d'Antioche.

Pour mieux situer cette Église nous donnons en préliminaires, l'histoire de ce patriarcat d'Antioche et la situation des Églises qui s'y réfèrent :

L'Église syrienne - Les Églises syriennes en Inde.

Histoire
   
 


L'Eglise d'Antioche est la première Eglise apostolique organisée de l'histoire (Ac, 11,25-26). "Barnabé partit alors chercher Saul à Tarse. L'ayant trouvé, il l'amena à Antioche. Toute une année durant, ils vécurent ensemble dans l'Eglise et y instruisirent une foule considérable. C'est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de « chrétiens".

Au temps du Christ et des premiers chrétiens, c'était une ville industrielle, avec ses immenses jardins qui  s'étendaient jusqu'aux bords du fleuve Oronte. Ouverte sur la Méditerranée orientale, elle dépassait les 400 000 habitants alors. Elle pouvait rivaliser avec Alexandrie, d'autant que, ville-frontière et carrefour commercial, elle  était acquise à la civilisation et la culture grecques.  

Les chrétiens purent s'y enraciner très vite, et, de là, évangéliser l'Asie mineure et l'Europe. Les chrétiens purent s'y enraciner très vite, et, de là, évangéliser la Perse, l'Asie mineure et l'Europe.

Antioche est , très tôt, le siège d'un des patriarcats chrétiens d'Orient se réclamant de l'apostolat de Saint Pierre. Au début du 2ème siècle, l'Eglise d'Antioche est déjà organisée, nous le voyons avec avec saint Ignace son évêque depuis l'an 69.

Vers 270, les chrétiens d'Antioche se divisent tandis qu'avec les années, l'importance religieuse d'Antioche diminue progressivement, surtout lors de la naissance de Constantinople

 

Les grottes de saint Pierre

Au concile de Chalcédoine, le Corps du Christ, l'Église, se déchira. L'Eglise d'Antioche est peu à peu affaiblie par les hérésies arienne, puis nestorienne et monophysite, même si en 451, le vingt-huitième canon du concile de Chalcédoine, confirmait sa dignité patriarcale.

Au 4ème et 5ème siècles, l'École théologique d'Antioche participe aux controverses de l'époque, soutenant en particulier la nécessité d'une interprétation historico-littérale des textes de la Bible. Son principal représentant est Jean Chrysostome. C'est également dans cette École que Nestorius reçut sa formation. Elle fut une des grandes écoles théologiques des premiers siècles du christianisme et elle s'opposait à l'École théologique d'Alexandrie qui pronait une méthode allégorique.

Avec les Arméniens, les Syriens furent victimes du génocide turc de 1915. Une fois l'Empire disparu, les Syriens-orthodoxes établirent leur patriarcat à Homs, en 1924. Il est établi depuis 1959 à Damas.



 
Le Patriarcat d'Antioche
   
 


Avec le temps et les divergences théologiques et doctrinales, l'Église d'Antioche se scindera en plusieurs patriarcats :

- une Église hors du territoire romain, l'Eglise assyrienne de l¹Orient, qui refusa le concile d'Éphèse en 431 et qui est de théologie "nestorienne". En deux siècles sa juridiction s'étendit jusqu'en Chine et des stèles proches de Pékin en disent la vitalité. Le siège patriarcal est actuellement à Chicago.

- l'Église syrienne orthodoxe d'Antioche qui rejeta les décisions du concile de Chalcédoine en 451. Le patriarche syrien orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient réside à Damas.

- l'Église grecque-orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient qui adhéra au concile d'Éphèse en 431 puis à celui de Chalcédoine en 451 et qui resta dans la mouvance byzantine. Son siège se trouve à Damas.

Tout ou partie de ces Églises rejoignirent la Communion de l'Église romaine.

- 'l'Église grecque-catholique ou melkite, unie à Rome depuis 1724 et dont le patriarche d'Antioche des grecs-melkites réside à Damas.

- l'Église maronite, unie à Rome, dont la patriarche d'Antioche et de tout l'Orient des Maronites réside à Bkerké au Liban.

- l'Église syrienne catholique, unie à Rome en 1783 par l'archevêque d'Alep, ayant quitté l'Église syrienne orthodoxe appelée aussi "jacobite". Le patriarche catholique d'Antioche des Syriens réside à Beyrouth.

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La latinisation forcée qu'imposaitde plus en plus aux communautés malankares l'Église "portugaise" en Inde détermina la scission de l'Église des "Chrétiens de saint Thomas" qui se séparèrent de Rome pour rejoindre leur ancienne Église d'origine assyrienne.


 
L'ÉGLISE SYRIENNE ORTHODOXE
   
 


C'est l'évêque d'Édesse, Jacques Baradée* qui, d'une certaine manière, précipitera la rupture, rupture suivie de timides tentatives de réconciliation. Malgré les persécutions menées contre les syriaques de Syrie et de Palestine, par l'empereur Justinien*, Jacques Baradée était soutenu par l'impératrice Théodora. Ordonnant évêques, prêtres et diacres, il constitua ainsi une hiérarchie parallèle dans la juridiction de l'Église d'Antioche au 6ème siècle, tout particulièrement en Mésopotamie.

Les contacts de l'Église syrienne avec les arabes commencèrent avec la conquête des territoires syriens par les musulmans arabes. Au 7e siècle, hostiles à la domination de Byzance, ses évêques favorisèrent leur entrée victorieuse des arabes musulmans en Syrie. Mais le beau temps fut de courte durée. Les nouveaux occupants ne respectèrent que partiellement les libertés promises aux chrétiens., même si dans l’ensemble, les syriaques eurent la vie plus facile que les autres.

La période la plus fructueuse fut celle des Abbassides* qui encouragèrent les traductions en arabe des ouvrages scientifiques et philosophiques des grecs. Les syriaques jouèrent ce rôle de pont en transmettant l’héritage grec aux arabes, et à travers eux, à tout l’Occident.


 
La Doctrine et Liturgie
   
 


La foi christologique de l’Église syriaque peut être résumée très brièvement de la manière suivante : "nous croyons en Dieu Trinité Père, Fils et Esprit-Saint, trois personnes en une seule "essence", un seul être".

"L’un de la Trinité, Jésus-Christ, s’est fait homme. Il est devenu une personne et une nature composée de la divinité et de l’humanité. En lui sa divinité est unie à son humanité. Cette union est réelle, parfaite, sans mélange, sans commixtion, sans confusion, sans altération, sans division, sans la moindre séparation. A cause de cette union, l’Église syriaque peut dire dans ses prières que Dieu incarné a été crucifié, a souffert et est mort dans la chair.

L'Église syrienne professe que l’Esprit de Dieu procède du Père seulement, comme il est dit en Jn 15,26

Elle ne reconnaît que les trois premiers conciles œcuméniques de Nicée (325), de Constantinople (381) et d’Éphèse (431). Elle rejette le concile de Chalcédoine.

Elle célèbre les 7 sacrements. Elle confère les sacrements de l’initiation ensemble. Dans les liturgies, elle a conservé le rite syrien pratiqué en langue syriaque (araméen occidental). Les lectures sont faites dans la langue locale.

 

La principale prière eucharistique est l’anaphore dite de St Jacques, qui est celle de Jérusalem-Antioche. Elle date du 4e siècle.

La « bêma », située au centre de l’église comme dans les synagogues, est l’autel de la Parole. On y lit les Ecritures Saintes. De nombreuses prières sont issus de la tradition juive et témoignent du fait que l’Eglise syriaque est en partie héritière des communautés judéo-chrétiennes.

QUELQUES PÈRES DE L'ÉGLISE SYRIENNE

On peut citer parmi les Pères syriaques, saint Ignace d'Antioche*, saint Aphraate, le Sage persan (346), et Saint Ephrem le Syrien (373), dont Benoît XVI donné la biographie et la pensée dans trois audiences générales de 2007.  Également : saint Sévère d’Antioche (538), et saint Jacques d’Edesse (708).


 
 
 Les dialogues oecuméniques
 
 


Le patriarcat syrien orthodoxe est entré dès 1955 au Conseil Œcuménique des Églises qui regroupe la plupart des Églises à l’exception de l’Église catholique.

A l’occasion des rencontres organisées à Adis Abeba en 1995, l’Église syrienne orthodoxe a ravivé ses contacts avec les autres Églises orientales (coptes, arméniens, éthiopiens) si proches d’elle par leur histoire et leur foi.

Avec l'Église catholique, des tentatives de réconciliation ont été nombreuses, en particulier pendant les Croisades. Puis, les papes de Rome dépêchèrent des émissaires, jésuites et capucins. Les projets d'union, de Lyon en 1245, puis de Florence en 1439 échouèrent.

En 1557, le patriarche Ignace Nemetellah opère un rapprochement avec Rome, mais il échoue également, alors que les missionnaires français affluent dans l'Empire ottoman.

Depuis le concile de Vatican II, l’Église catholique, tout en soutenant les communautés qui se sont déjà ralliées à elle, a cherché à dialoguer avec les autres Églises plutôt qu’à leur ravir des fidèles par la création d’Églises ‘intégrées’.

A l’invitation du pape Jean XXIII, le patriarcat syrien envoya un observateur au concile Vatican II

Avec le recul du temps et le dialogue, on a pu comprendre que les malentendus christologiques du 5ème siècle, sont dûs principalement à une différence de terminologie et à des modes d’expressions théologiques de l’époque. En effet, des dialogues théologiques non officiels ont été ouverts depuis les années soixante entre l’Église catholique romaine et l’Église syrienne orthodoxe, grâce à la fondation Pro Oriente.

 

L’actuel patriarche Zakka Ier se rendit au Vatican pour rencontrer le pape Jean-Paul II le 23 juin 1984. Des accords théologiques et pastoraux ont été signés. Jean-Paul II, à son tour, lui rendit cette visite en rencontrant le patriarcat syrien orthodoxe à Damas, en mai 2001.

En l’an 2003, on a franchi une étape importante dans le dialogue théologique œcuménique par la mise en place d'une commission théologique de dialogue entre l'Église catholique et les Églises orientales non chalcédoniennes, c’est-à-dire les syriens, les coptes, les arméniens, les éthiopiens, les Églises indiennes de Malankare.

" Un grand nombre d'entre vous proviennent du Moyen-Orient et des pays avoisinants. Prions ensemble pour que cette région soit préservée de la menace de la guerre et de violences supplémentaires. Puissent vos efforts oecuméniques être toujours orientés vers l'édification d'une "civilisation de l'amour", fondée sur la justice, l'amour, la réconciliation et la paix."

 
 
La situation actuelle
 
 


Au Moyen-Orient, son berceau, en Syrie, outre le diocèse du patriarcat, les quatre évéchés comptent environ 250.000 fidèles; les trois diocèses en Irak, 40 à 50.000 fidèles); la Turquie compte 17.000 syriens-orthodoxes et quelque 15.000 fidèles à Istanbul.

Actuellement,  il y a en dehors des terres orientales il y a environ 150,000 syriens-orthodoxes, dont 50.000 en Amérique du Nord (deux diocèses) et en Amérique latine (un diocèse), et 50.000 en Europe occidentale dont les deux tiers en Suède (un diocèse) et en Allemagne

Si l'on tient compte, selon les statistiques fournies par l'Église syrienne, des 4 millions d'indiens membres des Eglises malankares de "rite jacobite", les Syriens-orthodoxes, sont près de cinq millions.


 
LES ÉGLISES SYRIENNES EN INDE    
 


Au milieu du 17ème siècle une grande partie des "Chrétiens de Saint Thomas" (Indes) latinisés par les Portugais rompirent avec la hiérarchie catholique et bien qu'ils fussent auparavant liés à l'Eglise assyrienne de Mésopotamie, c'est au Patriarche syrien orthodoxe qu'ils préférèrent s'adresser pour obtenir un évêque.

Elle connait deux juridictions depuis 1912. A cette date existait au sein de l'Eglise syrienne orthodoxe des Indes une vive dissension entre un parti favorable à l’autocéphalie complète et un autre partisan de l'union avec le Patriarcat syrien d'Antioche.

Après des litiges sans fin, notamment devant les tribunaux, des réconciliations passagères et des tentatives de compromis, la rupture a été aggravée lorsqu'on 1975, le patriarche syrien d'Antioche a excommunié le catholicos de l'Eglise autocéphale et lui a opposé un catholicos uni au Siège d'Antioche.
 

Le patriarche de cette Église autocéphale est S.S. Mor Moran Baselios Mar Thomas Mathews II, Catholicos de l'Orient et du Trône apostolique de Saint Thomas, Métropolite de l'Eglise malankare orthodoxe, élu en 1991. Nombre de fidèles: 2.500.000, 30 diocèses, 33 évêques, 1700prêtres. deux diocèses en diaspora aux USA).

Le catholicos de l'Eglise syro-malankare orthodoxe, unie au Siège d'Antioche est .  S.B. Mor Baselios Thomas I, Catholicos de l’Église syro-malankare orthodoxe, élu en 2002.  Au Kérala (Inde) et en diaspora (un diocèse au Canada), cette Église compte environ 1 million de fidèles.

Le Saint-Siège conduit un dialogue parallèle avec les deux entités orthodoxes malankares, centré sur l'histoire de l'Eglise en Inde, l'ecclésiologie et le témoignage chrétien.

 
Les adresses    
 


Église syrienne orthodoxe


Sa Sainteté Ignace Zakka I Ivas
Patriarche Orthodoxe Syrien d'Antioche et de tout l'Orient

Patriarcat d'Antioche et de tout l'Orient
PO Box 22260 Bab Tooma - Syr -Damas - Tél : + 963/ 11 - 43 59 18 - fax : + 963/ 11 - 43 24 00
http://www.syrianorthodoxchurch-india.org

Eglise malankare orthodoxe syrienne

Sa Sainteté Moran Baselios Mar Thoma Mathews II
Catholicos de l'Orient et catholicos du Trône apostolique de St Thomas.

Catholicate Palace -
Devalokam - IND-686038 Kottayam -  Kerala
Tél : + 91/ 481 - 57 85 69

Eglise syro-malankare-orthodoxe

S.B. Mor Baselios Thomas I,
Catholicos de l'Orient et de  l’Église malankare-syrienne-orthodoxe

Catholicate Aramana
IND-686661 Muvattupza - Kerala
Tél : +91/484 - 74 01 72 - fax : 73 02 41

 
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