Le quatrième Concile oecuménique en 451 proclame, en symétrie à celui d'Ephèse, qu'il y a véritablement en Christ deux natures une nature divine et une nature humaine - et non une absorption de son humanité dans sa divinité comme le prétend Eutychès d'Alexandrie.
Cette affirmation d'Eutychès correspond en fait à une remise en cause de la pleine humanité du Christ. Le Concile affirme que le Christ est pleinement homme et pleinement Dieu. Son humanité n'est pas "absorbée" par le divinité. L'unité des deux natures est « sans mélange, sans confusion, sans division et sans séparation » définition négative soulignant un mystère qui nous dépasse.
Les Pères conciliaires étaient plus de trois cent cinquante Pères, tous hellénophones. Le pape Léon le Grand y fut représenté par deux évêques et deux prêtres.
Pour des raisons culturelles et géopolitiques, les Eglises de nombreuses régions aux marges de l'empire romain se sont séparées alors de l'Eglise gréco-latine, refusant les décisions de Chalcédoine quand elles en eurent communication. On les appelle Eglises non-chalcédoniennes ou pré-chalcédonniennes. Elles se réclament de Cyrille d'Alexandrie* proclamant au 5ème siècle «une unique nature du Dieu Verbe incarné ».
La rupture est due à des raisons doctrinales, dues aussi aux ambiguïtés de traduction entre l'arménien et l'égyptien, le grec et le latin, tout autant qu'à de réelles divergences théologiques.
Les dialogues théologiques en cours éclairent cette constatation avec les Eglises copte * (=égyptienne), éthiopienne,* syrienne * dite jacobite, arménienne.* On les appelle improprement "monophysites". On parle également des Églises des 3 conciles.
Loin d'apporter une conclusion aux problèmes alors débattus, le concile de Chalcédoine s'est donc trouvé ouvrir une longue crise; elle remplit la fin du 5ème siècle, le 6ème tout entier et se prolonge bien au-delà.
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