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Les Églises orientales catholiques

 
Leur témoignage et leurs difficultés
     
  Une attente : "Communion et témoignage. L’Église catholique au Moyen-Orient", tel est le thème de l'Exhortation Apostolique.

Ce fut d'abord un appel venant des communautés chrétiennes du Moyen-Orient et des Églises. N'oublions pas que c’est d’Irak qu’est venue, en janvier 2009, la demande d’un Synode sur l’Église au Proche-Orient, par la voix de Mgr Louis Sako, archevêque chaldéen de Kirkouk, alors en visite ad limina à Rome, avec des évêques chaldéens.

Et cet appel ne s'adressait pas qu'à Benoît XVI. Au travers du Synode des évêques, il s'adressait à chacun des chrétiens.
 
 
UN TÉMOIGNAGE DE FIDÉLITÉ A L'APPEL DU CHRIST
 

Une attente : "Communion et témoignage. L’Église catholique au Moyen-Orient", tel est le thème de l'Exhortation Apostolique.

Ce témoignage est à entendre, car il est fait de souffrance allant jusqu'au martyre, depuis des siècles et aujourd'hui encore. Mais il est réalisé dans une fidélité au Christ et à l'Église qui nous demande de réfléchir, comprendre, soutenir par l'action et la prière nos frères si souvent oubliés et que les événements du Proche-Orient nous imposent d'entendre ce qu'ils attendent non seulement de l'institution ecclésiale mais aussi de chacun des fidèles du Peuple de Dieu.

Les Églises catholiques orientales forment une des branches de l'Église catholique romaine. Mais elles ne sont pas seules au Moyen-Orient. Il y a aussi les Églises pré-chalcédoniennes, orthodoxes et protestantes. "L'Instrumentum laboris" rappelle que la dimension œcuménique est fondamentale pour que le témoignage chrétien soit authentique et crédible. « Qu’ils soient un afin que le monde croie » (Jn 17, 21).

Alors que l'énorme majorité de l'Eglise catholique est latine , et que l'énorme majorité des orientaux est séparée de Rome, ces Eglises font figure de double exception, voire d'aberration historique. Elles sont pourtant le signe concret de la possibilité de l'unité autour du Pape dans la diversité des rites et l'autonomie hiérarchique interne.

AUX RACINES DE L'ÉGLISE

Elles ont pour origine d'anciennes Églises qui remontent aux racines même de l'Église universelle des premiers siècles, mais qui au travers des siècles se sont séparées des unes des autres pour des motifs doctrinaux. Dans certains cas des motifs politiques parce que certaines se situaient hors de l'empire romain et même de l'empire perse.

Les Églises catholiques orientales, sans renier leurs traditions, leurs langues litugiques et leurs rites ont pour caractéristiques d'être restées ou d'être revenues dans la communion de l'évêque de Rome dont elles reconnaissent la primauté, sans utiliser les rites liturgiques latins, conservant leurs rites orientaux séculaires, copte, syriaque occidental, maronite, syriaque oriental, byzantin, arménien, guèze, même si leur rattachement à l'Église latine les a parfois plus ou moins latinisés.

Se placer dans la juridiction de l'Église de Rome avait l'avantage, pour les fidèles concernés, soit d'en faire des sujets à part entière dans les États catholiques tels que, pour les gréco-catholiques, (la Pologne ou l'Empire d'Autriche) où les orthodoxes étaient parfois considérés comme des sujets de second ordre, soit de se placer sous une protection européenne dans les États musulmans déclinants tels l'Empire ottoman.

DANS LA COMMUNION ROMAINE

Ces Églises catholiques orientales ont été fondées au Moyen-Orient, en Afrique du Nord-Est ou en Inde méridionale entre le XIIème siècle et le XXème siècle par détachement des Églises orientales non romaines dans un contexte global d'activité missionnaire, de propagande et d'influence diplomatique de l'Église catholique romaine latine.

Aujourd'hui, avec la diaspora des fidèles qui ont quitté leurs pays d'origine, elles sont également implantées en Europe occidentale, en Amérique latine ou du Nord, en Océanie comme dans les pays islamiques.

C'est pourquoi ces Églises ont été l'objet de débats, dans l'Église catholique où des conciles anciens et des déclarations vaticances jusqu'à la veille du concile Vatican II, n'acceptaient pas leurs spécificités, au nom de l'unité

Souvent aussi des Églises byzantines ou orientales, les appellent "uniates" et ces critiques portent sur leur identité, en particulier sur leur niveau d’autonomie, sur les conditions de leur formation et de développement, ainsi que sur la légitimité de leur "allégeance" à Rome.

Il nous faut revenir au Concile Vatican II pour nous réjouir de la communion de ces Églises: " Le Christ est le principe de l'unité de l'Église. C'est Lui qui réalise la diversité des grâces et des ministères. (Unitatis redintegratio.§3)

UNE ECCLÉSIOLOGIE EUCHARISTIQUE

Dans le domaine de l'ecclésiologie, l'Orient a beaucoup à dire à l'Occident, au sujet de la juste relation entre unité et diversité, comme dans le domaine de la conciliarité.

Autant d'ailleurs dans le domaine liturgique. Dans sa solennité de ses gestes et de ses textes, ce n'est pas une liturgie émotionnelle et individuelle (évangélique). Elle va plus plus loin que l'enchantement de la parole reçue. C'est déjà la liturgie céleste chantée par l'Apocalypse dans laquelle cette humanité assumée par le Fils de Dieu et associée à Lui à la vie de la Trinité est au centre de l'événement du mystère pascal qui ne se vit que dans l'Eglise, car il restera à jamais en Elle l'avènement de l'Amour vainqueur de la mort.

L'approche théologique de l'Orient, qui n'est pas scolastique mais liturgique et mystique, met plutôt l'accent sur l'unité du divin et de l'humain, et donc sur la transfiguration de l'humain, en Christ et dans les « mystères » de l'Eglise, par le feu, par les « énergies » de la divinité, alors que, pour sa part, le monde latin met davantage l'accent sur la dualité du divin et de l'humain.

Catholiques latins et Églises orientales se nourrissent de la même tradition, mais elles sont comme les deux faces d'une même médaille. Les catholiques par exemple sont plus investis dans le champ social, les orientaux plus tournés vers les réalités d'en-haut, privilégiant souvent l'être à l'agir. La théologie occidentale ne peut que s'enrichir en accueillant la richesse de l'Orient dans bien des domaines,

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