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e 7 mars 2009, à l'occasion de sa venue pour l'inauguration de la chapelle du Saint-Sépulcre à Notre-Dame de Paris, le Patriarche Latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, s'adressait aux memebres de la Lieutenance de France du Saint Sépulcre, dont la vocation et les activités sont de se mettre au service des communautés chrétiennes et des diverses instances de l'Église en Terre Sainte. mars, à l'occasion de sa v
" Je suis honoré de vous rencontrer personnellement, heureux de vous confier quelques impressions personnelles sur la situation des Chrétiens de Terre Sainte, situation faite de préoccupations, mais aussi porteuse d’espoir.
Force et faiblesse.
Nous sommes une église consciente de sa force, consciente de sa fragilité et de sa faiblesse. Notre force vient de la conviction que notre présence en Terre Sainte est une vocation et une mission. Chaque mission requiert des sacrifices, se heurte à des obstacles. Malheureusement, certains de nos Chrétiens ne partagent pas cette vision des choses et préfèrent émigrer. Cependant, malgré les épreuves, nous ne sommes pas seuls dans cette aventure évangélique. Beaucoup d’amis, d’organisations chrétiennes humanitaires partagent nos soucis et nous viennent en aide ; c’est notre première force. Votre présence est déjà une preuve de ces amis.
Une autre force vient du fait que l’Eglise de Jérusalem a un caractère vraiment universel. Elle est l’Eglise-mère, où spirituellement tous les Chrétiens sont nés, comme le chante le Psalmiste : on appelle Sion ma mère, car en elle tout homme est né. Jérusalem est votre église, vous êtes citoyens spirituels de Jérusalem
Mais nous sommes aussi conscients de notre faiblesse. D’abord, nous, chrétiens catholiques, nous ne sommes pas la seule église sur le terrain. Il y a seize églises de rite catholique, cinq églises orthodoxes deux églises protestantes. Nous ne parlons pas en leur nom. Toutes ne partagent pas notre position. Ensuite, nous nous trouvons au milieu d’un conflit – et pour mieux dire des conflits – de nature avant tout politique, mais ayant des implications, des colorations religieuses, ce qui complique la situation, rend plus difficile la recherche des solutions, et quelquefois déforme la religion elle-même.
Les deux côtés d'un conflit.
L’Eglise, notre Église, votre Église, est présente des deux côtés du conflit : en milieu israélien, juif et en milieu palestinien musulman.
Notre présence chrétienne n’est pas toujours acceptée sans réserve, ni du côté israélien, juif, ni du côté palestinien musulman. Et pourtant, nous pouvons, nous devons être des médiateurs entre les deux camps, nous pouvons, nous devons travailler à la réconciliation mutuelle. Enfin, et c’est à la fois une force et une faiblesse, notre église en Terre Sainte a à faire face à une grande diversité, à la fois interne et externe ; non seulement parce que nos fidèles sont citoyens de divers pays, Israël, Palestine, Jordanie, Chypre, mais ils sont aussi insérés dans diverses cultures et milieux linguistiques, au sein desquels ils vivent en minorité, dans des sociétés qui n’ont pas les mêmes références religieuses
En parlant du conflit politique, nous avons trois ou quatre groupes. Nous avons une petite minorité juive convertie, qu’on appelle chrétiens d’expression hébraïque ; nous avons des Européens locaux à Jérusalem, pour raison d’études, de passage, de pèlerinage ; nous avons les Chrétiens de Jordanie, trois ou quatre groupes qui ne partagent pas la même sensibilité envers le conflit. De là ma difficulté, à moi, de parler, de faire arriver mon discours à tous, quand tous n’ont pas la même sensibilité. Chacun voudrait que le discours, que le Patriarche, que l’Eglise, que le Saint-Père soient de son côté. Un peu compliqué ! Un peu compliqué !
L’instabilité.
Le diocèse de Jérusalem s’étend sur plusieurs territoires : Jordanie, Palestine, Israël, Chypre. Evidemment, chacun de ces pays a son caractère propre, son contrôle propre. Mais il y a une condition générale, qui touche l’ensemble des peuples de ces pays, les Chrétiens en particulier. Il y a une chose commune à tous ces pays, qui s’appelle l’instabilité. En maniant le paradoxe, on peut dire que du point de vue politique, économique, social, l’instabilité est … l’unique chose stable. Or la stabilité est une des principales conditions préalables pour assurer l’avenir, non seulement des Chrétiens, mais de tous les habitants de ces pays. L’instabilité est le problème n°1 de tous les pays de la région. Les Chrétiens ont toujours été présents dans ces pays. Ils le sont, ils le seront, malgré toutes les difficultés de l’Histoire. Nous avons connu dans le passé des moments aussi difficiles, sinon plus difficiles que ceux d’aujourd’hui, et pourtant, nous sommes toujours là. C’est notre vocation, notre avenir.
Notre avenir est dans les mains de Dieu. Mais cela ne veut pas dire que les Chrétiens doivent fermer les yeux sur les problèmes qu’ils rencontrent. C’est ici qu’intervient la responsabilité de la communauté internationale, qui devrait œuvrer avec beaucoup de sérieux, d’engagement, pour résoudre les problèmes dont souffrent ces divers pays. Dans ce conflit que nous vivons, dans ce conflit qui est notre pain quotidien, quel serait la recette ? Est-ce qu’il faut parler ? Est-ce qu’il faut dénoncer ? Est-ce qu’il faut se taire ? Est-ce qu’il faut aimer ? Est-ce qu’il faut haïr ?
Un conflit dramatique
En Terre Sainte, nous nous trouvons depuis soixante ans plongés au cœur d’un conflit dramatique. Soixante ans ! C’est un peu beaucoup ! En face de ce conflit, que devons-nous faire ? D’abord, nous devons parler, au nom de Dieu lui-même, Père aimant de tous les hommes, ses enfants ; au nom du Christ, qui, par la Sang de sa Croix, a tué la haine, a voulu rassembler les uns et les autres en faisant la paix (saint Paul aux Corinthiens). Parler ! Mais nous devons également parler au nom des hommes et pour les hommes, qui attendent une parole de nous. Comme c’est difficile de parler ! Et comment l’Eglise pourrait-elle rester silencieuse, en marge de tout ce qui arrive ? Bien entendu, l’Eglise ne joue pas un rôle politique direct, mais elle est une voix qui s’élève en faveur de la justice, de la paix, de la vérité, de la réconciliation et du pardon. Nous devons parler, sous peine d’être taxés de lâcheté ou de dureté du cœur.
La situation est tellement compliquée, que nous n’osons pas demander à nos amis occidentaux qui arrivent – souvent ils viennent chez nous. Tant de visites ! Tant de promesses ! Tant de rencontres ! – mais nous n’osons pas demander à nos amis occidentaux de se prononcer clairement, ouvertement car, ce faisant, ils risquent rien moins qu’un suicide politique. Nous sommes conscients, ils sont conscients. Et pourtant, il faudrait – il faudrait – en Occident oser parler, il faut oser parler de l’occupation injuste. Tous parlent des Territoires occupés, tous, même les journaux israéliens. Peu osent dire de qui ils sont occupés, par qui ils sont occupés. Peu osent parler de cette occupation injuste, parler des entraves opposées au libre mouvement, à la vie économique, à la vie religieuse, à la liberté religieuse, dans les pays et d’un lieu à l’autre. Il faudrait oser parler des arrestations arbitraires, assassinats ciblés, détentions abusives, sans procès. Guerre insensée de Gaza ! Punition collective, maisons démolies, pour raison de sécurité, qui ose parler ?
D’un autre côté, on ne peut tolérer les réactions ignobles, violentes, attentats commis par certains terroristes palestiniens, qui font des victimes innocentes dans la population israélienne. Mais qui aime, qui aime Israël ? Qui aime les Palestiniens, par amour ? Il faut oser parler ! Pas par haine, non, non ! Par amour, il faut oser parler. Une maman qui aime son fils, ses fils, doit avoir le courage de leur dire ce qui est mal, dans leur conduite, dans leur vie. Une maman qui aime doit parler
Etre profondément solidaire d’un peuple, ne veut pas dire se fermer aux autres. S’il est nécessaire de contredire l’une ou l’autre des deux parties engagées dans le conflit ou de leur déplaire, que ce ne soit jamais pour satisfaire l’une des parties uniquement.
Dans la situation aussi douloureuse, inextricable, que nous vivons, prononcer une parole est délicat ! Délicat parce que cette parole risque de compromettre notre présence et notre crédibilité ; parce que cette parole doit pouvoir être entendue des deux parties engagées dans le conflit, sans être récupérée par telle ou telle idéologie, qui voudrait que l’Eglise serve ses intérêts politiques ; parce que cette parole doit être inspirée par un souci authentique de la vérité, de la justice, de la paix pour tout le monde, loin de tout esprit partisan ; enfin parce que nombreux sont les gens, de part et d’autre, qui ne croient plus aux paroles. Les politiciens ont perdu toute crédibilité ; Soixante ans, c’est beaucoup ! Beaucoup de discours, beaucoup de rencontres, beaucoup de promesses, c’est beaucoup, c’est beaucoup !
Sur la question palestinienne en effet, il y a eu des discours sans nombre, des déclarations enflammées ; un flot de critiques, combien de résolutions internationales ! Mais pour quel résultat aujourd’hui ? Faisons le compte. Quel résultat ? Face à cette dévalorisation de la parole, il me semble que nous devons parler peu, faire davantage ; je devrais parler moins, aimer plus !
L'Église de la Résurrection.
Notre Eglise de Jérusalem est l’Église du Calvaire. Hier, nous avons fêté la Chapelle du Saint Sépulcre à Notre-Dame. Jérusalem est l’église du Calvaire, mais elle est aussi l’église de la Résurrection, donc de l’espérance, surtout lorsque les espoirs humains se ternissent. Que le bon Dieu nous donne la grâce du discernement pour savoir nous taire quand il le faut, saisir le bon moment pour intervenir ! Ne jamais nous lasser d’aimer ! Dialoguer et faire dialoguer !
La lassitude est perceptible au sein de la population israélienne et palestinienne, et aussi de la communauté internationale. Pour pouvoir créer une atmosphère de dialogue, les deux parties doivent faire des concessions, changer de discours, de mentalité, prendre le risque de la confiance mutuelle, lutter contre la peur. Les deux parties doivent accomplir des gestes courageux, tracer la voie pour construire un avenir juste et responsable. Chaque partie est appelée à s’impliquer personnellement, courageusement dans un processus de paix, dont le fragile équilibre est sans cesse menacé par l’extrémisme nationaliste, le fanatisme religieux.
La Ville Sainte.
Il est temps de redonner à Jérusalem son caractère de ville sainte, demeure que Dieu a choisie pour parler à l’humanité, pour réconcilier les hommes avec Lui-même et entre eux. Il est évident que les moyens déployés jusqu’à présent de part et d’autre n’ont pas abouti à pacifier la région, mais ont au contraire exaspéré la rancœur dans les âmes.
La guerre de Gaza. Faisons le compte-rendu. Qu’est-ce que nous avons obtenu de cette guerre de Gaza ? Le chemin de la paix sera long sûrement, mais il peut déboucher. Seulement, le croyons-nous ? Voulons-nous vraiment la paix ? C’est la question. Est-ce qu’il y a une bonne volonté pour arriver à la paix ? N’avons-nous pas plus peur de la paix que de la guerre ?
En ce moment, c’est la paix qui me paraît être la nécessité la plus urgente, vitale. Sans la paix, rien n’est possible. Tant que cette région sera divisée par la haine et par les murs, rien de bon ne pourra se construire. Nous devons tous travailler à abattre les murs, les murs qui sont avant tout intérieurs. Jeter des ponts, délivrer les cœurs de la haine, montrer qu’il est possible de vivre ensemble dans la paix, la justice, la sécurité. Que chacun, mais que chacun, qu’il soit palestinien, israélien ou sympathisant de l’un ou de l’autre, ait l’honnêteté de reconnaître ses limites et ait l’humilité de s’ouvrir à la problématique de la partie adverse. C’est aussi cela entrer en dialogue et ne pas être esclave d’un parti pris quelconque, toujours réducteur. Il faut croire que la paix est possible, mais il faut la construire ensemble. Et les Chrétiens de Terre Sainte, vos amis, nos amis, les Chrétiens ont un rôle important dans cette marche vers la paix. Ce rôle n’est pas seulement un rôle de médiation : les Chrétiens doivent montrer l’exemple en faisant la paix entre eux. Dans un contexte de guerre, de désunion, comment espérer être crédible dans nos appels à la paix, si dans le même temps nous restons divisés entre églises et confessions chrétiennes ? Grâce à Dieu, grâce aux visites des Papes Paul VI et Jean-Paul II en Terre Sainte, nous avons de bons rapports entre communautés chrétiennes, mais chacun reste roi dans son église et dans son rite.
Notre identité !
L’état d’esprit de la communauté chrétienne en Terre Sainte, en Palestine surtout, et celui de toute la population – comme les autres communautés – subit les retombées de la situation générale. On perçoit un découragement certain. Les Chrétiens ne voient pas clairement leur avenir. Soixante ans de conflits ! Sans solution ! De là, l’émigration. Seule une situation de paix peut redonner espoir, espérance à ces Chrétiens, les encourager à rester sur place.
Malgré cette détresse, nous devons être fiers, fiers de notre identité de Chrétiens en Terre Sainte. Comme ici, vous, vous devez être fiers de votre identité, sans complexe. Sans complexe ! Nous sommes les descendants de la toute première église de Jérusalem, nous sommes les témoins vivants des événements du Salut. Nous entourons littéralement les Lieux-Saints de notre présence, de notre dévotion, de notre foi. Nous avons souffert au cours de l’histoire, pour préserver notre présence en ces Lieux-Saints. Plus que jamais, l’Eglise a et aura sa place en Terre Sainte, mais son avenir dépend en grande partie de la plongée dans la Foi, qu’elle est appelée à vivre.
Le dialogue interreligieux.
Ce dialogue se fait avec les Juifs et les Musulmans, qui constituent les deux religions majoritaires dans notre diocèse. En ce qui concerne le dialogue judéo-chrétien, je voudrais commencer par relever un élément positif : dans notre Patriarcat, un cours sur le judaïsme est donné dans un esprit très positif – sans que cela pose de difficultés – par un Juif, aussi bien dans notre Université de Bethléem, qu’à notre séminaire de Beit Jala. Moi-même, je préside un comité qui traite des relations judéo-chrétiennes, je participe à un Conseil des Institutions Religieuses, composé des chefs religieux chrétiens et musulmans. Nos relations avec la communauté musulmane ne datent pas d’hier, puisque nous vivons ensemble depuis treize siècles. Tout au long de cette période, la vie commune, les échanges quotidiens, nous ont unis à tous les niveaux : culturel, social, politique, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problème avec les Juifs ou avec les Musulmans.
Il ne faut jamais cesser de croire que la Terre Sainte est la terre des surprises. En témoignent – dans le sens de Dieu fait homme – la grotte de Bethléem, la Résurrection de Jésus, le matin de Pâques. La Terre Sainte reste celle de l’espérance contre toute espérance, selon l’expression de saint Paul.
L’émigration.
Le phénomène d’émigration ne date pas d’hier, ne touche pas uniquement la Terre Sainte, mais tous les pays du Moyen-Orient. Tous émigrent : les Juifs émigrent, les Musulmans émigrent, les Chrétiens émigrent. D’ailleurs, l’émigration est un phénomène humain, qui date de notre père Abraham. Mais quand un Chrétien est moralement obligé de partir – et comme nous sommes déjà une minorité – le départ d’un membre de cette minorité nous fait souffrir plus. Un Juif part, d’autres Juifs arrivent. Un Musulman part, d’autres Musulmans naissent. Mais les Chrétiens… nous sommes déjà peu nombreux ! Si je donne l’exemple de Jérusalem, nous sommes seulement dix mille Chrétiens : catholiques, protestants, orthodoxes ; dix mille dans une masse musulmane de plus de 150 000 et 455 000 Juifs. Sur 850 000 habitants, il y a dix mille Chrétiens à peine. On revient à prendre l’Evangile à la lettre : « Vous êtes le sel de la terre ! », la petite quantité.
Sur un plan d’aide matérielle économique, les églises-sœurs, l’Ordre du Saint Sépulcre, le Secours Catholique, d’autres organisations humanitaires ont fait un effort immense pour aider les Chrétiens à rester. Mille, mille, mille mercis pour votre solidarité spirituelle, morale et matérielle. Je dois dire un mot de l’Ordre du Saint Sépulcre, qui est plus sensible que jamais à nos peines, sensible à nos besoins, et j’en suis très reconnaissant. En particulier quant au soutien des écoles du Patriarcat, qui sont essentielles pour nous. Pourquoi les écoles sont-elles essentielles ? C’est grâce à ces écoles que nos paroisses vivent. C’est grâce à ces écoles que nos Chrétiens les plus démunis de nos villages de Jordanie, de Palestine, reçoivent une éducation religieuse, une vraie formation, ce qui leur permet de retrouver une confiance en eux-mêmes pour l’avenir et qui les prémunit de toute tentation d’émigration.
Tous nos séminaristes, prêtres et religieux sortent de ces établissements. Certes, ces écoles mobilisent un budget très lourd, mais leur existence est vitale. Et puis le fait qu’il y a dans nos écoles des orthodoxes, et 30% de Musulmans, fait de l’école un lieu de dialogue : dialogue de vie à travers les élèves musulmans ; et par un contact avec leurs parents.
J’en arrive à la conclusion. La Foi, la foi chrétienne reste la base de l’espérance de l’Eglise en Terre Sainte. Un jour, la justice et la paix l’emporteront. Nous aurons notre Résurrection. Nous aurons la paix et la justice. Un jour, les chefs politiques arriveront à comprendre le sens de cette terre bénie, choisie par Dieu, pour unir les hommes, à Dieu et entre eux.
Comme vous le savez, j’ai assumé la charge de Patriarche Latin de Jérusalem depuis juin dernier. J’ai commencé, je commence par regarder, écouter, rencontrer, mais surtout faire preuve de beaucoup d’amour. Il est vrai que les difficultés en Terre Sainte sont immenses. Il est vrai aussi que les attentes et les possibilités le sont aussi. Grâce à Dieu, il y a tant d’amis qui nous soutiennent dans leur prière, dans leur amitié, de leur solidarité, qu’il n’y a plus de place pour la peur.
C’est donc avec beaucoup d’optimisme et de joie que j’envisage l’avenir de la Terre Sainte. Merci pour votre attention et pour votre patience. Amen.
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