ANI - ETCHMIADZINE - GREGOIRE L'ILLUMINATEUR
- GREGOIRE DE NAREK - KOMITAS - MATENADARAN - MEKHITAR - MEKHITARISTES
- MESROP - VAGHARSHAPAT.
ANI
Située sur la rive droite de l'Arpachat, Ani est connue
depuis le 5ème siècle comme une forteresse arménienne.
Au Moyen Age, elle devint un grand carrefour commercial et
artisanal. Capitale du royaume des Bagratides au 9ème
siècle, elle connut son apogée à la fin
du 10ème et au début du 11ème siècle.
De merveilleux monuments, caractéristiques de l'apogée
de l'art arménien, en marquent la grandeur. Détruite
en 1064 par les Turcs, elle déclina à la suite
de l'invasion mongole du 13ème siècle. Elle
fut définitivement abandonnée en 1319 après
qu'un violent tremblement de terre en détruisit les
vestiges. Depuis la Première Guerre Mondiale, son territoire
se retrouve en Turquie. Ses ruines imposantes font l'émerveillement
des visiteurs qui peuvent s'y rendre.
ETCHMIADZINE
C'est le nom de la cathédrale que saint Grégoire
l'Illuminateur fit construite en 305 à Vagharshapat,
la capitale du royame des Arsacides, à 20km à
l'ouest d'Erevan. En arménien, cela veut dire "Le
Fils (unique - le Christ) est descendu." Depuis 1441
jusqu'à nos jours, c'est le siège du catholicos.
Le musée de la résidence patriarcale rassemble
des manuscrits prestigieux du 9ème et 10ème
siècle. Le catholicos Vazghen y a recueilli de nombreuses
oeuvres d'art religieux afin de les prémunir de la
destruction durant la période soviétique. Il
a fait réaliser un extraordinaire alphabet arménien
en lettres d'or serties de pierreries. Etchmiadzine abrite
une académie théologique qui ne s'est jamais
trouvée fermée, même durant la période
soviétique.
SAINT GREGOIRE L'ILLUMINATEUR (+ 325)
Evêque et confesseur, il est le véritable fondateur
de l'Eglise arménienne, même si une tradition sérieuse fait
remonter les premières communautés chrétiennes à l'époque
apostolique.
Ce qui s'appuie sur le fait que les soldats romains envahirent
le pays et que les marchands furent aussi les "transporteurs
de la foi", comme les lettres de saint Paul nous le disent
pour ses amis, fabricants de tentes à Corinthe.
Saint Grégoire était de la famille royale de Tiridate II.
Découvert comme chrétien, il connut d'abord près de quinze
ans de cachot, le "puits de Khor-Virab", mais à
la suite d'une maladie du roi, il revint en grâce auprès du
souverain, le convertit et c'est ainsi que l'Arménie fut la
première nation à donner la paix à l'Eglise et même à reconnaître
le christianisme comme religion d'Etat, 75 ans avant l'empire
romain.
Sacré évêque par le métropolite de Césarée de
Cappadoce, il sut instruire les prêtres idolâtres pour les
conduire au sacerdoce chrétien. Afin d'assurer la vie de l'Eglise,
il consacra évêque son fils Aristakès. Les Eglises arméniennes
fêtent saint Grégoire le vendredi de la cinquième semaine
de Pâques.
SAINT GREGOIRE DE NAREK (+ 1010)
Son père décidant lui-même de devenir moine, il confia
son garçon Grégoire au monastère de Narek, où il est
élevé par son grand-oncle. Passionné pour les études, le jeune
moine lit les Pères de l'Eglise arménienne ainsi que les traductions
des Pères grecs.
Des jaloux l'accusent d'hérésie. Pour lui tendre un piège,
on lui apporte un pâté, un jour de jeûne. Il rend la liberté
aux oiseaux cuits et ceux-ci s'envolent emportant avec eux
sa réputation d'hérétique. Sa renommée se répand. On lui demande
de nombreux écrits spirituels.
Actuellement encore, ses "Elégies sacrées" où s'exprime son
expérience mystique, constituent le principal livre de prière
de l'Eglise arménienne. Fête le 29 février.
KOMITAS (1869-1935)
Soghomon Soghomonian, qui prendra le nom de Komitas, lors
de son ordination, est né dans un petit village d'Asie
Mineure. Remarqué dès son enfance par sa voix
et ses dons musicaux, il est envoyé au séminaire
d'Etchamiadzin où il poursuit ses études religieuses
et musicales. Ses aptitudes exceptionnelles lui permettent
ensuite de compléter et de parfaite sa culture musicale
à Berlin.
De retour à Etchamiadzin, il commence un travail inlassable
de composition et d'harmonisation de trois mille chants religieux
et populaires qu'il recueille. Il composa également
une remarquable "messe". En 1915, il se trouve à
Constantinople.
Déporté, il revient sain et sauf mais sa raison
est à jamais ébranlée. Amené à
Paris en 1919 pour y consulter d'éminents neurologues,
il y restera interné jusqu'à sa mort en 1935.
MATENADARAN
L'un des principaux centres de gravité de la culture
arménienne, le Maténadaran, Institut des manuscrits
d'Erevan, abrite plus de 10.000 manuscrits de grande valeur.
Il est également le plus grand centre d'impression
des livres arméniens.
MEKHITAR DE SEBASTE (1676-1749)
Né à Sivas (Sébaste) en Turquie orientale,
il entra au monastère de la Sainte-Croix où
il fut ordonné prêtre en 1696. Après de
longues pérégrinations, il fit profession de
foi catholique à Alep, fonda en 1701, à Constantinople,
la communauté monastique des "Mékhitaristes"
et c'est à Venise qu'il meurt, dans ce monastère
qui est l'un des hauts-lieux de la Renaissance arménienne.
MEKHITARISTES
Ordre religieux arménien catholique que Mekhitar établit
en 1703 en Morée (Grèce) alors sous domination
vénitienne. En 1715, les mékhitaristes abandonnèrent
la Morée à la suite de la conquête turque
et s'établirent à Venise en 1717, sur l'île
de San Lazzaro. Ils adoptèrent la règle bénédictine.
Une branche autrichienne de leur Ordre fut officiellement
reconnue d'abord à Trieste en 1773, puis,déplacée
par Napoléon en 1810, elle gagna Vienne. Les Mékhitaristes
rendent de très grands services à la science
et à la culture arménienne. Leur bibliothèque
de Venise est l'une des plus riches en manuscrits arméniens
ornés de merveilleuses miniatures.
SAINT MESROP (360-400)
appelé également Mästoc'. Il est l'inventeur
de l'écriture arménienne. Ayant reçu
une excellente formation grecque, il fut d'abord fonctionnaire
civil puis moine, prêtre et missionnaire. Encouragé
par le catholicos Sahak le Grand et le roi d'Arménie
Vramsapuh, il créa l'alphabet arménien et participa
aux traductions et à l'élaboration de la littérature
arménienne qui s'en suivit. Il est sans doute l'auteur
du livre "La Doctrine de Grégoire."
PETITE ARMENIE
L'émigration qui suivit l'occupation des Turcs Seljoukides
conduisit nombre d'Arméniens à fonder ce royaume.
Le siège du catholicosat se transporta à Romqala
près d'Edesse. C'est alors qu'ils furent en contact
continu et amical avec les croisés de la principauts
d'Antioche. L'Eglise arménienne conclut même
une union avec Rome, mais cette union ne survécut pas
à la chûte du Royaume de Cilicie en 1375, sous
les coups des sultans du Caire. Son dernier roi, Léon
VI Lusignan, va mourir à Paris en 1393.
VAGHARSHAPAT
Située à environ 20km à l'ouest d'Erevan,
elle aurait été fondée en 163 ap. JC
par le général romain Statius Priscus. Vers
la fin du IIème siècle, elle devint résidence
royale et, quand le christianisme fut reconnu comme religion
officielle, saint Grégoire l'Illuminateur y éleva
la cathédrale d'Etchemiadzine, résidence des
catholicos avant 439 et depuis 1441. En 1945, le nom d'Etchamiadzin
s'est étendu à la ville de Vagarshapat.