Flashpress


  La visite pastorale et le pèlerinage en Ukraine
    du pape Jean Paul II du 23 au 27 juin 2001


Samedi 23 juin : L'arrivée à Kiev.




Après avoir survolé la Croatie et la Hongrie à bord d'un
Airbus d'Alitalia, le pape Jean Paul II est arrivé samedi matin en Ukraine pour une visite de cinq jours. Dans son discours initial, il s'est efforcé immédiatement d'apaiser les tensions religieuses suscitées par son voyage en assurant qu'il n'était pas venu faire de prosélytisme.

Des groupes de fidèles, dont un bon nombre en habits traditionnels aux couleurs bariolées et aux longs rubans, sont venus accueillir Jean Paul II en agitant le drapeau bleu et jaune de l'Ukraine ou celui jaune et blanc du Vatican.

Mais il s'agissait avant tout d'un accueil officiel, mené par le président de la république d'Ukraine, Léonid Koutchma, par le corps diplomatique et par les autorités catholiques de l'Ukraine: les cardinaux Lubomyr Husar, archevêque majeur des grecs catholiques d'Ukraine accompagné de Mgr Wasyl Medwit, exarque de Kiev, Marian Jaworski, archevêque de Lviv des latins accompagné de Mgr Jan Purwinski évêque des latins à Kiev et le nonce apostolique en Ukraine, Mgr Nikola Eterovic.

Aucun représentant orthodoxe ne se trouvait à l'aéroport. Certains le rencontreront lors de la réunion avec le Conseil des communautés religieuses d'Ukraine. Les représentants de l'Eglise orthodoxe relevant de la juridiction de Moscou ont l'intention de boycotter cette rencontre où Jean Paul souhaite, selon ses propres paroles, "pouvoir saluer tous les responsables religieux."

Deux enfants vêtus de costumes traditionnels ont présenté au pape un bol contenant de la terre d'Ukraine et ainsi que l'offrande slave de pain et de sel. Le président ukrainien Leonid Koutchma a accueilli le souverain pontife, avant de le soutenir pour l'aider à marcher jusqu'au podium devant l'aéroport.

"Enfin, avec une joie profonde, je peux baiser le sol bien aimé d'Ukraine. Je remercie Dieu pour le cadeau qu'il m'a offert aujourd'hui", a déclaré Jean Paul II dans la langue du pays.

Pour sa part, le président Léonid Koutchma a accueilli Jean Paul II comme celui qui est "à la tête de l'Eglise catholique", mais aussi comme "la personne qui a été à l'épicentre de grands événements qui ont changé la face de notre monde".

... "Nous accueillons un champion des droits de l'homme, un ennemi des totalitarismes et des conflits fraternels" a-t-il affirmé. Le président Kuchma e enfin souhaité que cette visite de Jean Paul II puisse être l'occasion d'ajouter une pierre nouvelle à la construction européenne".


Dans sa réponse, le pape s'est présenté comme "pèlerin de paix et de fraternité. "Pèlerin de paix et de fraternité, je suis sûr d'être écouté avec amitié, même par ceux qui n'appartiennent pas à l'Eglise catholique et qui ont le coeur ouvert au dialogue et à la coopération. Je désire les rassurer, je ne suis pas venu avec des intentions prosélytes, mais pour témoigner du Christ et inviter les chrétiens de toutes les confessions à tourner leur regard vers lui".

Dans cet esprit, le pape a "particulièrement" salué les orthodoxes, "qui constituent la majorité des citoyens du pays". Il a ensuite souhaité "rappeler les périodes lumineuses que l'histoire des rapports entre Rome et Kiev a connu", mais aussi "les périodes tristes".

..."Devant le Seigneur, nous reconnaissons nos fautes. Nous demandons pardon pour les erreurs commises dans le passé ancien et récent et nous assurons à notre tour le pardon à ceux qui nous ont offensés".

..." Le "souhait le plus vif qui jaillit du coeur est que les erreurs du passé ne se répètent pas dans l'avenir. Nous sommes appelés à être les témoins du Christ et à l'être ensemble."

... "Le monde change rapidement, a-t-il enfin affirmé en évoquant la pleine communion entre les chrétiens, et ce qui était impensable hier apparaît à portée de main aujourd'hui".

A la fin des deux discours, plusieurs dizaine d'invités officiels et religieux sont venus saluer le pape, toujours assis sous la tente rouge bousculée par le vent. Jean Paul II est ensuite monté dans une voiture fermée pour se rendre à Kiev, et aux portes de la ville, devant l'Eglise grecque-catholique de Saint-Nicolas, il s'est arrêté pour réciter une brève prière et monter dans la papamobile afin d'être vu par les milliers de pèlerins qui, nombreux et parfois même en très grand nombre, occupaient les grandes avenues. Avant de se rendre au palais présidentiel où il doit rencontrer le président, Jean Paul II s'est arrêté pour un temps de repos à la nonciature apostolique.

Pour le texte intégral du discours du pape : Service de presse du Vatican