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LES ACTUALITES RELIGIEUSES |
Préparer Noël, c'est transformer des journées tristes en instants féeriques plein d'espoir. A quoi les gaulois et les romains pensaient que leur célébration du " soleil invaincu " au solstice d'hiver, conjurerait les mauvais sorts apportés par l'imagination transie par le froid et la nuit. C'était conjurer la dégénérescence et la mort, par ce retour du soleil qui reprend vie . Le soleil se couche, il revient, vive le soleil et célébrons-le. L'on comprend alors qu'en étant dans l'ignorance du jour anniversaire de la naissance du Christ, l'Eglise en Occident a superposé à la fête païenne la naissance historique de " celui qui est la vraie lumière et qui illumine tout homme en venant dans le monde " (Jean 1.9) LA DATE DE NOEL La date de Noël n'a donc pas été choisie sur l'arrière-fond d'aucune tradition chrétienne, contrairement à Pâques qui est le temps qui commémore le mystère central du christianisme : la mort et la résurrection du Christ qui eut lieu au temps de la Pâque juive qui correspond à la libération des juifs d'Egypte. Dans le même temps, l'impulsion donnée à la célébration de la Nativité du Sauveur ne vient pas de la volonté de supprimer une fête païenne. Elle a été initiée par la foi des communautés chrétiennes d'Orient et d'Occident, à l'époque des grandes disputes théologiques à propos de la divinité du Christ. Certains la contestaient en affirmant qu'il était un être humain qui recevait des " qualités divines ". LES CONCILES Les premiers conciles œcuméniques (IVe siècle) ont alors explicité et réaffirmé la double nature du Christ en tant qu'homme et Dieu, en s'appuyant en particulier sur l'Evangile de la Nativité, sur la naissance virginale du Christ, en même temps qu'ils éclairaient la foi par les paroles du Seigneur à la veille de sa passion. La polémique contre Nestorius et Eutychès provoqua les grands conciles d'Ephèse et de Chalcédoine où fut solennellement proclamé le dogme des deux natures (divine et humaine) en l'unique personne du Seigneur Jésus et où, par conséquence, furent exaltées les gloires et les prérogatives de Marie, Mère de Dieu (Théotokos). Tout cela donna une vigoureuse impulsion à la piété catholique envers le mystère de l'Incarnation qui, en saint Léon le Grand et en saint Pierre Chrysologue, trouva les prédicateurs les plus enthousiastes. On a ainsi retrouvé l'importance de sa naissance et de la célébration de sa naissance, non pas comme un anniversaire, mais comme un mystère. Le choix d'une date en décembre est donc " second " par rapport à cette affirmation doctrinale fondamentale. Noël et Pâques célèbrent la pénétration de notre histoire par une autre dimension. La Résurrection est une brèche vers l'avenir, alors que l'Incarnation, la Nativité est l'ouverture de l'infini et de l'Amour sur notre histoire. L'AVENT EN OCCIDENT Dans l'Eglise latine, ce fut vers le milieu du V° siècle que, par contrecoup des hérésies de Nestorius, la commémoration de la naissance du Sauveur acquit une grande solennité. On la fit précéder d'une préparation ascétique aux fêtes de Noël, d'abord à Ravenne, en Gaule et en Espagne, dès la fin du 4ème siècle et au début du 5ème. D'une durée de trois semaines, elle est sans doute également liée à la préparation des baptêmes administrés alors à l'Epiphanie. Le concile de Saragosse en 380 la rappelle et prescrit aux fidèles d'être assidus à l'église du 17 décembre à l'Epiphanie. Ascèse, prière, assemblées plus fréquentes, telles sont les premières caractéristiques du temps de préparation à Noël, discipline qui se précise avec les années. Nous voyons saint Perpétue de Tours (+ 490) instituer un jeûne de trois jours par semaine allant de la Saint Martin à la Nativité. L'historien saint Grégoire de Tours (+ 594) en parle également et le premier concile de Mâcon (583) en rappelle même le déroulement. DANS LA LITURGIE DE ROME Dans la liturgie de Rome, l'Avent apparaît, plus tard, dans la seconde moitié du 6ème siècle. C'est un temps de préparation sans doute, mais il est sans considérations ascétiques. C'est davantage l'attente joyeuse de la fête de la Nativité qui se prolonge jusqu'au retour glorieux du Seigneur à la fin du monde. Les textes d'Isaïe et les paroles de saint Jean-Baptiste seront les grandes voix liturgique de l'Avent. En effet, on ne peut rien savoir avec précision des origines de l'Avent liturgique à Rome parce que le sacramentaire léonien (5ème siècle) a été mutilé dès son début, mais, sans grand risque de se fourvoyer, on peut soutenir que l'usage du patriarcat pontifical fut ici, comme dans bien d'autres circonstances, identique à celui de Naples ou de Ravenne. Le sacramentaire gélasien (7ème siècle) parle de cinq semaines. Les homélies de saint Grégoire le Grand (+ 604) indiquent quatre semaines pour le temps liturgique de l'Avent , mais sans l'observance d'un jeûne. Les quatre semaines du sacramentaire grégorien firent loi en France au 8ème siècle. Il est à noter que les formulaires des semaines préparatoires à Noël eurent quelque peine à trouver leur place dans le cycle liturgique annuel. Dans le sacramentaire gélasien du 7ème siècle, les oraisons et les antiennes de ce temps de l'Avent se trouvent alors à la fin du sanctoral. Il faudra attendre les 8ème-9ème siècles pour trouver les messes de l'Avent au début du cycle liturgique de Noël. LA PREPARATION DE LA NATIVITE EN ORIENT L'Eglise en Orient a plutôt vu dans l'Avent l'attente de la lumière qui va se lever. L'Avent byzantin tend donc surtout vers l'Epiphanie " fête des lumières " tandis que l'Avent latin tend surtout vers Noël, fête de la venue du Seigneur dans notre chair. Pour préparer la victoire de la lumière nous devons nous ouvrir de plus en plus à cette lumière net nous devons nous examiner nous-mêmes sous cette lumière intérieure. Nous devons laisser " la lumière qui est au fond de nous, guider nos actes quotidiens. Nous devons vivre dans une atmosphère de docilité, de vérité et de sincérité. Dans la liturgie byzantine, le dimanche qui précède, est celui de la commémoration de tous ceux qui, depuis Adam et Eve, les Premiers créés jusqu'à Joseph, le fiancé de la Mère de Dieu, ont annoncé la venue dans la chair du Fils de Dieu que ce soit par leurs oeuvres ou par leurs paroles. La liturgie unit ainsi tous les ancêtres selon la chair, en même temps que les Justes et les Prophètes, car selon les paroles du Seigneur lui-même :"Quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère et une soeur et une mère." (Matthieu 12. 49) Dans le rite chaldéen, et dans les rites syriens, les semaines qui précèdent Noël sont "les semaines des annonciations", l'Avent s'appelle "Saboura" ou l'annonce de la bonne nouvelle. Elles évoquent l'Annonciation à Zacharie, l'Annonciation à Marie suivie de la Visitation, la Nativité de Jean-Baptiste et l'Annonciation à Joseph. Sommaire de l'Avent Retour à la page d'accueil |