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LES ACTUALITES RELIGIEUSES |
Les icônes de la tradition orientale de l'Eglise nous réconcilient d'emblée avec la fête de Noël et nous fait oublier l'excitation qui l'accompagne. Il y règne une telle paix, une telle harmonie ; tout est en fête, c'est-à-dire dans la joie. Les astres rayonnent dans les cieux, les rochers s'ouvrent pour accueillir leur Créateur, les animaux sont pacifiés, les bergers partagent leur joie avec les anges, les mages galopent joyeusement vers la découverte de la Vérité révélée par l'étoile. Tout baigne dans la lumière, une lumière d'un éclat tout particulier. Selon les iconographes quelques détails expressifs peuvent varier, selon qu'elles sont de Novgorod ou d'Andreï Roubiev. A part le bain de l'enfant, détail très humain sur l'accouchement, et l'affairement inévitable autour d'un nouveau-né, l'iconographe est très fidèle à l'esprit de l'Évangile. Tout d'abord le doute de Joseph sur la virginité de Marie et l'origine divine de Jésus. Dans le bas de l'image Joseph est assis accablé, la tête dans les mains, il est tenté par le démon du doute, sous l'aspect d'un vieux berger. (Saint Joseph ne sera pas le seul dans l'histoire de l'humanité à douter de ce mystère, trop grand pour l'entendement humain.) Puis nous voyons ces personnages de haut rang que sont les mages à la recherche du Roi des Juifs. Ils représentent les maîtres de la science antique. Ils sont enseignés par les astres et, grâce à une étoile, ils prennent la route à la recherche d'un roi qui vient de naître et trouvent un enfant couché sur la paille. Dans certaines icônes, ils viennent directement, selon d'autres, ils font un détour par delà une montagne. S'il a fallu aux savants une longue recherche pour arriver jusqu'à Dieu, les bergers, eux, ont reçu la Bonne Nouvelle directement des anges, sans transition ni préparation. L'évangéliste ne mentionne pas l'âne et le bœuf. La logique supplée au récit : Joseph pour voyager avait un âne et la crèche était remplie de foin pour nourrir les bêtes. L'iconographie de Noël fait référence à la prophétie d'Isaïe : " Le bœuf reconnaît son bouvier et l'âne la crèche de son maître, Israël ne connaît rien, mon peuple ne comprend rien. " (Isaïe 1, 3.) Devant la grotte, Marie est allongée dans la position habituelle d'une jeune accouchée. Sa silhouette est monumentale, elle tient une grande place dans la composition de l'icône; cela exprime l'importance de la Vierge dans le mystère de l'Incarnation : Marie, par la naissance de son Fils, devient Mère de Dieu, Théotokos. Fréquemment, elle tourne le dos à l'enfant. Dans certaines icônes, regarde avec compassion Joseph, qui est dans le doute et à travers lui l'humanité tout entière plongée dans les ténèbres de l'ignorance. Sa main semble désigner le nouveau-né, par ce geste elle guide tout homme vers le Fils de Dieu. Dans d'autres icônes, elle est en méditation " Marie conservait cela dans son cœur. " (Luc 2. 19). Enfin toute la composition picturale est centrée sur la grotte, vers elle tout converge. C'est comme une spirale dont le point central serait ce trou sombre d'où luit la Lumière. Jésus est là, comme s'il était issu de la terre elle-même. Cette image nous donne le vrai sens de l'Incarnation. Lorsque Adam a été créé, il a été tiré de la terre, aujourd'hui - le second Adam - le Christ, recrée l'homme dans sa personne. Le Fils de Dieu a pris notre condition humaine : il est né de la terre et retournera à la terre, lors de son ensevelissement : " Le premier homme, issu du sol est terrestre ; le second homme, lui, vient du ciel... Et de même que nous avons revêtu l'image du terrestre, il nous faut revêtir l'image du céleste" (1 Corinthiens 15, 47,49). Sommaire de l'Avent Retour à la page d'accueil |