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Les Eglises-Soeurs en dialogue
L'affirmation commune dite "de Porvoo".
13 octobre 1992

  


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Présentation générale de "l'affirmation commune de Porvoo"

Préface des co-présidents.

1. De profonds changements ont balayé l'Europe du Nord au cours de ces dernières années. De nouveaux liens, en nombre, se développent, dans le domaine du commerce, de l'éducation, du tourisme et lors de consultations sur des questions d'environnement, entre les régions Nordique/ Baltique et Britannique/Irlandaise. Dans le contexte de cette évolution rapide, les Églises Anglicanes et Luthériennes ont un rôle clé à jouer, et le présent rapport esquisse la vision de douze Églises, rassemblant 50 millions de chrétiens, entrant dans une communion plus étroite et partageant diverses formes de coopérations pratiques dans le cadre de leur mission contemporaine. C'est une source de grande joie de voir les courants anglicans et luthériens de la chrétienté occidentale, qui ont tant de racines communes et présentent tant de traits semblables, se redécouvrir en ce siècle et commencer à se rapprocher.

2. L'affirmation commune de Porvoo est le résultat de plusieurs influences majeures.

La première vient de la série de Conversations Théologiques tenues entre Anglicans et Luthériens dans la région Nordique/Baltique de 1909 à 1951 et des accords auxquels ces conversations ont abouti1 .

Deuxièmement, la connaissance mutuelle de ces Églises a été fortifiée par d'autres événements qui n'étaient pas directement liés à la question de l'unité ecclésiale, notamment la série des conversations théologiques Anglo-Scandinaves (commencées en 1929) et de conférences pastorales (commencées en 1978) qui se poursuivent encore.

Troisièmement un nouveau climat pour les débats théologiques est né des dialogues œcuméniques bilatéraux et multilatéraux des années 70 et 80, comme l'attestent les rapports suivants: Pullach 1973, Lima (BEM) 1982, Helsinki 1982, Cold Ash 1983, et Niagara 1988 . Ce dernier rapport, en particulier, éclaire de façon nouvelle de vieilles questions de foi et constitution.

3. L'incitation à poursuivre au-delà des premiers accords vint de l'initiative personnelle de de l'Archevêque Robert Runcie (Canterbury) et de l'archevêque Bertil Werkström (Uppsala), associée aux efforts de ces responsables qui ont assuré l'organisation préparatoire: le Chanoine Christopher Hill et le Chanoine Martin Reardon (Angleterre), avec le Doyen Lars Österlin (Suède) et le Prof. Ola Tjørhom (Norvège). Nous avons à leur égard une grande dette de reconnaissance: leur vision et leur détermination ont assuré que chaque pays participant donne une réponse positive.

4. Une impulsion supplémentaire vint de l'accord Luthéro-Episcopal de 1982 aux États-Unis et de l'Affirmation Commune de Meissen de 1988 entre l'Église d'Angleterre et les Églises Évangéliques de l'Allemagne de l'Est et de l'Ouest. Chacun de ces accords a conduit à l'hospitalité eucharistique réciproque, dans une certaine mesure à un partage du ministère ordonné, à l'occasion à des célébrations communes de l'eucharistie et à un engagement dans une vie et une mission communes. Des représentants d'églises engagés dans ces deux entreprises nous en ont rendu compte directement.

5. Quatre sessions plénières des Conversations Théologiques officielles se tinrent durant 1989-1992, entrecoupées de réunions d'un petit groupe chargé de rédiger des projets. Nous saisissons cette occasion pour remercier les membres de ce Groupe de Rédaction, notamment l'Evêque Stephen Sykes (Ely), l'Evêque Tord Harlin (Uppsala) et le Dr Lorenz Grönvik (Finlande), qui ont donné de leur temps sans compter pour faire face à ce travail supplémentaire. Nous souhaitons également exprimer notre reconnaissance à d'autres personnes: celles qui nous ont généreusement reçus durant nos rencontres; nos consultants et observateurs œcuméniques pour leurs encouragements délicats et leurs avis constructifs: Directeur Gunnel Borgegard pour son travail de coordination des traductions Nordiques; tous ceux qui ont permis de rendre ce rapport accessible dans d'autres langues; et les permanents qui nous ont aidés par leur compétence théologique et administrative: Dr Mary Tanner, le Révérend Geoffrey Brown, Mr Colin Podmore et le Révérend Kaj Engström.

6. L'objet de ces Conversations fut de progresser de nos accords parcellaires vers l'unité visible. En faisant la récolte des résultats des dialogues œcuméniques précédents, nous espérions exprimer une compréhension commune plus entière et résoudre les difficultés de longue date à propos de l'épiscopat et de la succession. Nous avons découvert que nous avions des histoires semblables et faisions face à des défis semblables dans la société contemporaine, et qu'il n' y avait pas de différences essentielles entre nous en matière de foi, de vie sacramentelle ou de ministère (chaque Église ayant déjà une structure épiscopale). Nous en sommes venus à la conviction que le chemin était maintenant ouvert pour considérer nos Églises , chacune avec ses caractères propres, comme des Églises sœurs. Le temps est mur pour nous rapprocher et mettre en pratique un accord qui touche de la même manière laïcs et clercs et pour accomplir notre commune mission.

7.Ce but a paru tellement attreyant à des Anglicans et des Luthériens de pays avoisinants que notre nombre a cru. Les participants originels venaient de cinq pays nordiques (Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède) et de la Lettonie, d'Estonie et d'Angleterre. Dès le début, et à toutes les étapes des Conversations, nous avons pleinement informé des représentants d'Eglises en Lituanie, ainsi qu'en Irlande, Ecosse et Pays de Galles. Leur présence et leur pleine participation furent encouragées par l'archevêque George Carey qui, avant sa nomination à Canterbury, avait été l'un des premiers délégués anglais, et chaleureusement saluées quand elles se produisirent. On trouvera ci-dessous une liste complète des participants.

8. Le texte final fit l'objet d'un accord unanime le mardi 13 octobre 1992 a Järvenpää et reçut comme titre L'Affirmation Commune de Porvoo d'après le nom de la ville de Finlande dans la cathédrale de laquelle nous avions célébré l'eucharistie le dimanche précédent. En vérité, l'esprit dans lequel Anglicans et Luthériens partagèrent l'eucharistie et la prièr e du matin et du soir tout au long de ces rencontres joua un rôle important en nous acheminant ensemble, sous le regard de Dieu, vers une manière commune d'envisager les choses.

9.En ce qui concerne la structure et le contenu de ce rapport, nous avons les quelques observations suivantes à formuler:

Le chapitre 1 dresse le décor, du point de vue du passé et du présent, et ancre fermement les discussions doctrinales dans le contexte de la mission de l'Église. A cet égard il emprunte le même itinéraire que le Rapport de Niagara.

Le chapitre 2 détaille notre accord sur la nature de l'Église et le but de l'unité visible. Les § 20 et 28 sont de grande importance pour le raisonnement ultérieur.

Le chapitre 3 recense rapidement les domaines dans lesquels Anglicans et Luthériens partagent les mêmes convictions. Les douze sections du § 32 s'appuient sur les accords doctrinaux réalisés lors de dialogues antérieurs.

Le chapitre 4 commence par identifier dans le § 34 le problème à résoudre le plus important: c'est à dire le ministère épiscopal et son rapport avec la succession. Le rapport innove, ainsi que l'annonce le § 35. Les sections qui suivent méritent d'être soigneusement étudiées. Pour libérer nos Églises de manières de voir limitées et négatives, ce chapitre décrit une manière plus approfondie de comprendre l'apostolicité, de la charge épiscopale et de la succession historique comme "signe". Ce raisonnement théologique est lié, à nouveau, dans le § 54 au contexte de la mission et ses conclusions sont résumées dans les §§ 56-57. Étant donné que cette partie du rapport est née de la réalité empirique de la vie de nos Églises dans douze pays différents, nous renvoyons le lecteur à la série des douze essais historiques sur l'Episcopat dans nos Églises et à l'Introduction du Chanoine Christopher Hill aux Essais sur l'Eglise et le ministère dans le Nord de l'Europe. 3 En ce qui concerne la compréhension luthérienne de l'ordination dans les Églises Nordiques et Baltes, les lecteurs Anglicans trouveront une aide précieuse dans l'analyse que fait le Chanoine John Halliburton des rituels d'ordination en usage. En mentionnant ces écrits, nous ajoutons nos remerciements aux auteurs et tout particulièrement au Chanoine Hill pour son travail d'édition des Essais.

Le chapitre 5 contient au § 58 la Déclaration de Porvoo qui sera soumise à l'approbation des autorités compétentes de chaque Église. La clause b(v) stipule clairement que l'échange de ministres ordonnés doit se faire "en accord, le cas échéant, avec la règlementation en vigueur ".

Ceci implique l'acceptation réaliste de restrictions qui peuvent exister dans chacune de nos communions, par exemple en ce qui concerne le ministère des évêques femmes (et ceux qui ont été ordonnés par elles) ou des femmes prêtres en certains endroits, les exigences d'une connaissance suffisante de la langue locale, les qualifications professionnelles appropriées, la législation sur l'emploi, les engagements habituels etc…

10. Nous offrons maintenant ce rapport aux Églises participantes pour qu'elles l'examinent.

Table des matières

Préface des co-présidents

I. DRESSER LE DÉCOR

A - Une occasion nouvelle
B - Notre fondement commun comme Églises
C - Notre mission commune aujourd'hui

II. LA NATURE ET L'UNITÉ DE L'ÉGLISE

A - Le Royaume de Dieu et le Mystère et la Raison d'être de l'Église
B - La nature de la Communion et le But de l'Unité

III. NOS ACCORDS DANS LA FOI

IV. L'ÉPISCOPAT AU SERVICE DE L'APOSTOLICITÉ DE L'ÉGLISE

A - L'Apostolicité de toute l'Église
B - Le Ministère Apostolique
C - La Charge Épiscopale au service de la Succession Apostolique
D - La Succession Épiscopale Historique comme Signe
E - Une nouvelle étape

V. VERS UNE PLUS GRANDE UNITÉ

A - Déclaration conjointe
B - Célébration Liturgique
C - Un engagement Œcuménique plus étendu


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Le texte anglais est le texte définitif et
original qui seul fait foi. "The Porvoo Common Statement", Council for Christian Unity of the General Synod of the Church of England, London, 1993, Copyright © 1993.

Texte intégral en français
- traduction de JP Monsarrat



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