Présentation
générale de "l'affirmation commune de Porvoo"
Préface des co-présidents.
1. De profonds changements ont balayé l'Europe du Nord au
cours de ces dernières années. De nouveaux liens, en nombre,
se développent, dans le domaine du commerce, de l'éducation,
du tourisme et lors de consultations sur des questions d'environnement,
entre les régions Nordique/ Baltique et Britannique/Irlandaise.
Dans le contexte de cette évolution
rapide, les Églises Anglicanes et Luthériennes ont un rôle
clé à jouer, et le présent rapport esquisse la vision
de douze Églises, rassemblant 50 millions de chrétiens, entrant
dans une communion plus étroite et partageant diverses formes
de coopérations pratiques dans le cadre de leur mission contemporaine.
C'est une source de grande joie de voir les courants anglicans
et luthériens de la chrétienté occidentale, qui ont tant de
racines communes et présentent tant de traits semblables,
se redécouvrir en ce siècle et commencer à se rapprocher.
2. L'affirmation commune de Porvoo est le résultat de
plusieurs influences majeures.
La première vient de la série de Conversations Théologiques
tenues entre Anglicans et Luthériens dans la région Nordique/Baltique
de 1909 à 1951 et des accords auxquels ces conversations ont
abouti1 .
Deuxièmement, la connaissance mutuelle de ces Églises a été
fortifiée par d'autres événements qui n'étaient pas directement
liés à la question de l'unité ecclésiale, notamment la série
des conversations théologiques Anglo-Scandinaves (commencées
en 1929) et de conférences pastorales (commencées en 1978)
qui se poursuivent encore.
Troisièmement un nouveau climat pour les débats théologiques
est né des dialogues œcuméniques bilatéraux et multilatéraux
des années 70 et 80, comme l'attestent les rapports suivants:
Pullach 1973, Lima (BEM) 1982, Helsinki 1982, Cold Ash 1983,
et Niagara 1988 . Ce dernier rapport, en particulier, éclaire
de façon nouvelle de vieilles questions de foi et constitution.
3. L'incitation à poursuivre au-delà des premiers accords
vint de l'initiative personnelle de de l'Archevêque Robert
Runcie (Canterbury) et de l'archevêque Bertil Werkström (Uppsala),
associée aux efforts de ces responsables qui ont assuré l'organisation
préparatoire: le Chanoine Christopher Hill et le Chanoine
Martin Reardon (Angleterre), avec le Doyen Lars Österlin (Suède)
et le Prof. Ola Tjørhom (Norvège). Nous avons à leur égard
une grande dette de reconnaissance: leur vision et leur détermination
ont assuré que chaque pays participant donne une réponse positive.
4. Une impulsion supplémentaire vint de l'accord Luthéro-Episcopal
de 1982 aux États-Unis et de l'Affirmation Commune de Meissen
de 1988 entre l'Église d'Angleterre et les Églises Évangéliques
de l'Allemagne de l'Est et de l'Ouest. Chacun de ces accords
a conduit à l'hospitalité eucharistique réciproque, dans une
certaine mesure à un partage du ministère ordonné, à l'occasion
à des célébrations communes de l'eucharistie et à un engagement
dans une vie et une mission communes. Des représentants d'églises
engagés dans ces deux entreprises nous en ont rendu compte
directement.
5. Quatre sessions plénières des Conversations
Théologiques officielles se tinrent durant 1989-1992,
entrecoupées de réunions d'un petit groupe chargé de rédiger
des projets. Nous saisissons cette occasion pour remercier
les membres de ce Groupe de Rédaction, notamment l'Evêque
Stephen Sykes (Ely), l'Evêque Tord Harlin (Uppsala) et le
Dr Lorenz Grönvik (Finlande), qui ont donné de leur temps
sans compter pour faire face à ce travail supplémentaire.
Nous souhaitons également exprimer notre reconnaissance à
d'autres personnes: celles qui nous ont généreusement reçus
durant nos rencontres; nos consultants et observateurs œcuméniques
pour leurs encouragements délicats et leurs avis constructifs:
Directeur Gunnel Borgegard pour son travail de coordination
des traductions Nordiques; tous ceux qui ont permis de rendre
ce rapport accessible dans d'autres langues; et les permanents
qui nous ont aidés par leur compétence théologique et administrative:
Dr Mary Tanner, le Révérend Geoffrey Brown, Mr Colin Podmore
et le Révérend Kaj Engström.
6. L'objet de ces Conversations fut de
progresser de nos accords parcellaires vers l'unité visible.
En faisant la récolte des résultats des dialogues œcuméniques
précédents, nous espérions exprimer une compréhension commune
plus entière et résoudre les difficultés de longue date à
propos de l'épiscopat et de la succession. Nous avons découvert
que nous avions des histoires semblables et faisions face
à des défis semblables dans la société contemporaine, et qu'il
n' y avait pas de différences essentielles entre nous en matière
de foi, de vie sacramentelle ou de ministère (chaque Église
ayant déjà une structure épiscopale). Nous en sommes venus
à la conviction que le chemin était maintenant ouvert pour
considérer nos Églises , chacune avec ses caractères propres,
comme des Églises sœurs. Le temps est mur pour nous rapprocher
et mettre en pratique un accord qui touche de la même manière
laïcs et clercs et pour accomplir notre commune mission.
7.Ce but a paru tellement attreyant à des Anglicans et des
Luthériens de pays avoisinants que notre nombre a cru. Les
participants originels venaient de cinq pays nordiques (Danemark,
Finlande, Islande, Norvège et Suède) et de la Lettonie, d'Estonie
et d'Angleterre. Dès le début, et à toutes les étapes des
Conversations, nous avons pleinement informé des représentants
d'Eglises en Lituanie, ainsi qu'en Irlande, Ecosse et Pays
de Galles. Leur présence et leur pleine participation furent
encouragées par l'archevêque George Carey qui, avant sa nomination
à Canterbury, avait été l'un des premiers délégués anglais,
et chaleureusement saluées quand elles se produisirent. On
trouvera ci-dessous une liste complète des participants.
8. Le texte final fit l'objet d'un accord unanime le mardi
13 octobre 1992 a Järvenpää et reçut comme titre L'Affirmation
Commune de Porvoo d'après le nom de la ville de Finlande dans
la cathédrale de laquelle nous avions célébré l'eucharistie
le dimanche précédent. En vérité, l'esprit dans lequel Anglicans
et Luthériens partagèrent l'eucharistie et la prièr e du matin
et du soir tout au long de ces rencontres joua un rôle important
en nous acheminant ensemble, sous le regard de Dieu, vers
une manière commune d'envisager les choses.
9.En ce qui concerne la structure et le contenu de ce rapport,
nous avons les quelques observations suivantes à formuler:
Le chapitre 1 dresse le décor, du point de vue du passé et
du présent, et ancre fermement les discussions doctrinales
dans le contexte de la mission de l'Église. A cet égard il
emprunte le même itinéraire que le Rapport de Niagara.
Le chapitre 2 détaille notre accord sur la nature de l'Église
et le but de l'unité visible. Les § 20 et 28 sont de
grande importance pour le raisonnement ultérieur.
Le chapitre 3 recense rapidement les domaines dans lesquels
Anglicans et Luthériens partagent les mêmes convictions. Les
douze sections du § 32 s'appuient sur les accords doctrinaux
réalisés lors de dialogues antérieurs.
Le chapitre 4 commence par identifier dans le § 34 le
problème à résoudre le plus important: c'est à dire le ministère
épiscopal et son rapport avec la succession. Le rapport innove,
ainsi que l'annonce le § 35. Les sections qui suivent
méritent d'être soigneusement étudiées. Pour libérer nos Églises
de manières de voir limitées et négatives, ce chapitre décrit
une manière plus approfondie de comprendre l'apostolicité,
de la charge épiscopale et de la succession historique comme
"signe". Ce raisonnement théologique est lié, à nouveau, dans
le § 54 au contexte de la mission et ses conclusions
sont résumées dans les §§ 56-57. Étant donné que
cette partie du rapport est née de la réalité empirique de
la vie de nos Églises dans douze pays différents, nous renvoyons
le lecteur à la série des douze essais historiques sur l'Episcopat
dans nos Églises et à l'Introduction du Chanoine Christopher
Hill aux Essais sur l'Eglise et le ministère dans le Nord
de l'Europe. 3 En ce qui concerne la compréhension luthérienne
de l'ordination dans les Églises Nordiques et Baltes, les
lecteurs Anglicans trouveront une aide précieuse dans l'analyse
que fait le Chanoine John Halliburton des rituels d'ordination
en usage. En mentionnant ces écrits, nous ajoutons nos remerciements
aux auteurs et tout particulièrement au Chanoine Hill pour
son travail d'édition des Essais.
Le chapitre 5 contient au § 58 la Déclaration de Porvoo
qui sera soumise à l'approbation des autorités compétentes
de chaque Église. La clause b(v) stipule clairement que l'échange
de ministres ordonnés doit se faire "en accord, le cas échéant,
avec la règlementation en vigueur ".
Ceci implique l'acceptation réaliste de restrictions qui peuvent
exister dans chacune de nos communions, par exemple en ce
qui concerne le ministère des évêques femmes (et ceux qui
ont été ordonnés par elles) ou des femmes prêtres en certains
endroits, les exigences d'une connaissance suffisante de la
langue locale, les qualifications professionnelles appropriées,
la législation sur l'emploi, les engagements habituels etc…
10. Nous offrons maintenant ce rapport aux Églises participantes
pour qu'elles l'examinent.
Table
des matières
Préface des co-présidents
I. DRESSER LE DÉCOR
A - Une occasion nouvelle
B - Notre fondement commun comme Églises
C - Notre mission commune aujourd'hui
II. LA NATURE ET L'UNITÉ DE L'ÉGLISE
A - Le Royaume de Dieu et le Mystère et la Raison d'être de
l'Église
B - La nature de la Communion et le But de l'Unité
III. NOS ACCORDS DANS LA FOI
IV. L'ÉPISCOPAT AU SERVICE DE L'APOSTOLICITÉ
DE L'ÉGLISE
A - L'Apostolicité de toute l'Église
B - Le Ministère Apostolique
C - La Charge Épiscopale au service de la Succession Apostolique
D - La Succession Épiscopale Historique comme Signe
E - Une nouvelle étape
V. VERS UNE PLUS GRANDE UNITÉ
A - Déclaration conjointe
B - Célébration Liturgique
C - Un engagement Œcuménique plus étendu
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Le texte anglais est le texte définitif et
original qui seul fait foi. "The Porvoo Common Statement",
Council for Christian Unity of the General Synod of the Church
of England, London, 1993, Copyright © 1993.
Texte
intégral en français-
traduction de JP Monsarrat
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