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Les Eglises-Soeurs en dialogue
Le dialogue entre l'Eglise catholique romaine et l'Eglise orthodoxe
Session de Baltimore.


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Dialogue entre l'Eglise catholique romaine et l'Eglise orthodoxe.

BALTIMORE
8e session internationale du dialogue théologique catholique-orthodoxe

La commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Église catholique romaine et l'Église orthodoxe s'est réunie du 9 au 19 juillet 2000 dans les locaux du séminaire catholique Mount Saint Mary à Emmitsburg, près de Baltimore (Maryland, États-Unis).

Quarante-six délégués, venus d'Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Bosnie, Chypre, Egypte, Estonie, États-Unis, Finlande, Grèce, Israël, Liban, Pologne, République tchèque, Roumanie, Russie et Turquie, dont des représentants de la plupart des Églises orthodoxes territoriales, ont pris part à cette session qui était placée sous la coprésidence du cardinal Edward CASSIDY, responsable du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, coté catholique, et de l'archevêque STYLIANOS d'Australie (patriarcat oecuménique), côté orthodoxe.

La rencontre qui avait pour objectif d'étudier les "implications ecclésiologiques et canoniques de l'uniatisme" s'est achevée sur un constat d'échec, les participants reconnaissant que l'uniatisme demeure un "obstacle à la poursuite sereine du dialogue". Aucun document final commun n'a été adopté, le "concept théologique à la base de l'uniatisme" persistant à faire problème aux yeux de nombreux orthodoxes.

Dans le communiqué publié en anglais à l'issue de leurs travaux, les participants à cette session indiquent que plusieurs documents de travail portant sur les "implications ecclésiologiques et canoniques de l'uniatisme" ont été étudiés. "En dépit du fait que les réactions aient été en règle générale positives", déclare le communiqué, les documents qui traitent des aspects théologiques et présentent les grandes lignes pratiques "ont suscité quelques réserves, parfois même une forte opposition, de la part de l'une ou l'autre partie". "Il a cependant été reconnu nécessaire de poursuivre la réflexion dans le cadre de la commission mixte dans le but d'aboutir à une compréhension commune de cette question épineuse". "Les discussions au cours de cette session ont été très enrichissantes, intenses et profondes.

Ont été abordées de nombreuses questions d'ordre théologique et canonique se rapportant à l'existence et aux activités des Églises catholiques orientales. Toutefois, dans la mesure où le but de la rencontre n'était pas de parvenir à l'élaboration d'une conception théologique globale de l'uniatisme, il a été décidé de ne pas rédiger de déclaration commune pour cette fois. Aussi, les membres [de la commission] feront un rapport à leurs Églises respectives dans lequel ils indiqueront comment surmonter cet obstacle à la poursuite pacifique du dialogue".

A ce propos, la commission souligne la nécessité d'approfondir l'étude des aspects théologiques, pastoraux, historiques et canoniques liés à la question de l'uniatisme. "En dépit de toutes les difficultés, [elle] espère qu'à travers ce processus de réflexion et de dialogue, il sera possible de développer ensuite son action en vue du rétablissement de la pleine communion entre l'Église catholique romaine et les Églises orthodoxes", indique en conclusion le communiqué.

Etaient représentés à la session d'Emmitsburg les patriarcats de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche, de Moscou et de Roumanie ainsi que les Églises de Chypre, de Grèce, de Pologne, d'Albanie, de République tchèque et de Slovaquie, de Finlande et d'Estonie. N'étaient pas représentés le patriarcat de Jérusalem qui a suspendu sa participation à ce dialogue ainsi que les patriarcats de Géorgie et de Bulgarie, qui se sont retirés du mouvement oecuménique. Le patriarcat serbe n'avait pas envoyé de délégués, sans indiquer les raisons de cette absence, quant à l'Église orthodoxe en Amérique, elle n'était pas invitée, son statut d'autocéphalie n'étant pas encore reconnu par l'ensemble des Églises orthodoxes territoriales.

Au cours de leurs travaux, les délégations des deux Églises ont assisté ensemble à des célébrations de prière dans la basilique catholique de l'Assomption et dans la cathédrale orthodoxe grecque, situées toutes deux à Baltimore. Initialement prévue en juin 1999 (SOP 239.23), puis reportée à cause de la guerre au Kosovo (SOP 240.22), la rencontre d'Emmitsburg est la huitième d'une série engagée en 1979 et qui a déjà produit trois documents communs.

Toutefois, depuis 1990, le dialogue est dans l'impasse à cause du contentieux lié à la résurgence des communautés catholiques de rite byzantin ("uniates") en Ukraine occidentale et en Roumanie, ainsi qu'à la façon dont se développent des structures ecclésiales catholiques en Russie, ce qui est dénoncé par les orthodoxes comme une forme de prosélytisme contraire à un véritable dialogue oecuménique fraternel.
Le document adopté lors de la dernière session de la commission, réunie au monastère de Balamand (Liban) en juillet 1993 (SOP 181.27), a rejeté l'uniatisme en tant que méthode d'unité et suggéré que les relations entre catholiques et orthodoxes s'inscrivent dans le concept d'"Églises-soeurs", mais ses conclusions n'ont pas été entérinées par toutes les Églises, notamment l'Église orthodoxe de Grèce et l'Église grecque-catholique de Roumanie.

Le terme d'"Églises-soeurs", appliqué aux relations catholiques-orthodoxes, vient d'être récusé aussi par une note de la Congrégation pour la doctrine de la foi, datée du 30 juin dernier, signée par son président, le cardinal Joseph Ratzinger, et approuvée par le pape Jean-Paul II.

Texte du Service orthodoxe de Presse - SOP.


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