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La Semaine de Prière 2009 pour l’Unité des Chrétiens
 


QUELQUES DATES DE L'OECUMÉNISME EN 2008


Revenons en 2005 - A Sibiu en 2007 - Juillet 2008 Benoît XVI à Sydney - Septembre 2008 Benoît VI à Paris - Octobre 2008, le pasteur Kobia à la veille du synode des évêques - Octobre 2008 Le patriarche Bartholomée au synode des évêques.

LE POINT DE VUE PROTESTANT EN 2005
dans le journal Réforme - avril 2005

" Benoît XVI, comme Joseph Ratzinger, parle toujours de « communautés ecclésiales » (voir encadré) pour désigner d’autres Eglises chrétiennes, un point qui avait provoqué en l’an 2000 la colère des protestants. « Je ne pense pas qu’il revienne un jour là-dessus. C’est la lecture qu’il a faite de Vatican II qui, pourtant, n’avait pas établi de tableau synoptique des Eglises chrétiennes », estime un théologien catholique.

" Dans son soutien à l’œcuménisme, Benoît XVI envoie aussi un message « ad intra », surtout à destination des franges catholiques les plus conservatrices et les moins disposées au dialogue avec les autres confessions chrétiennes. Celles-ci escomptaient sûrement que le nouveau pape soit le champion de l’identité catholique. Benoît XVI les prend là à contre-pied. Surtout les intégristes tendance « Mgr Lefebvre », en rupture avec Rome, que certains, dans les rangs catholiques progressistes, voyaient déjà réintégrés dans le giron romain à la faveur de l’élection de Joseph Ratzinger. C’est désormais impossible ; le fossé est trop grand sur la question œcuménique. L’an passé, les lefebvristes avaient mené une virulente campagne contre l’œcuménisme, responsable, selon eux, de « l’apostasie silencieuse » de l’Europe en voie de déchristianisation.

" En mettant en avant la cause œcuménique, Benoît XVI a déjà commencé à retourner la situation en sa faveur. Est-ce l’état de grâce propre aux nouveaux dirigeants ? Quoi qu’il en soit, par ses racines allemandes et son passé d’universitaire, le nouveau pape a une longue pratique des milieux luthéro-réformés. « Il connaît bien les Eglises allemandes, les protestants, non seulement évangéliques, mais aussi les protestants historiques de son pays. Il a l’habitude d’une Eglise catholique mise en demeure de discuter avec d’autres, car les forces sont à égalité dans son pays. J’ai l’espoir que ce soit un élément important pour le débat œcuménique », estime la théologienne Elisabeth Parmentier, présidente de la Communion des Eglises protestantes en Europe (les 104 Eglises signataires de la Concorde de Leuenberg).

" Pourtant, Paolo Ricca, théologien protestant italien, constate que l’ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi n’est pas arrivé à comprendre de l’intérieur les protestants : « J’ai entendu Joseph Ratzinger dire, par exemple, que les orthodoxes avaient eux, au moins, gardé le monachisme. Le fait que le protestantisme ait éliminé les ordres monastiques est, à ses yeux, condamnable. Une remarque de ce genre révèle son incompréhension de ce que sont véritablement les protestants. Dans le christianisme, me semble-t-il, la question de savoir si on doit avoir ou non des moines doit demeurer ouverte. Jésus n’a pas créé de monastères. »

BENOÎT XVI S'ADRESSE AUX ÉGLISES
lors de la rencontre oecuménique de Sibiu en 2007
Un dialogue de vérité et de fraternité.

Dans un message aux participants du troisième rassemblement œcuménique européen en cours à Sibiu, le pape Benoît XVI met en avant deux éléments-clefs qu’il juge nécessaires pour faire avancer le processus œcuménique vers une unité pleine et visible des chrétiens : « le dialogue de vérité » et « la rencontre sous le signe de la fraternité ».

Pour lui, ces deux éléments, la vérité et la fraternité, ont besoin de l’ « œcuménisme spirituel », autrement dit de la conversion et de la prière commune pour l’unité.

Ce message était adressé au cardinal Peter Erdö, président du conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE) et au pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la conférence des Eglises d'Europe (KEK-CEC), fut porté à la connaissance et lu devant les quelque 2.000 délégués représentant les Eglises chrétiennes européennes, orthodoxes, protestantes, anglicanes et catholiques, réunis à Sibiu autour du thème « La lumière du Christ illumine tous les humains. Espoirs de renouveau et d’unité en Europe ».

Dans son message, l’évêque de Rome explique que « le vrai dialogue est présent là où se trouve la parole mais également là où se trouve l’écoute ; là où dans l’écoute a lieu la rencontre, dans la rencontre la relation et dans la relation la compréhension, vue comme un approfondissement et une transformation de notre être chrétien ».

...
« Le dialogue ne concerne donc pas uniquement la sphère du savoir ni ne dépend simplement de ce que nous sommes capables de faire. Il fait plutôt parler la personne croyante, voire même le Seigneur présent parmi nous »

Le pape rappelle dans son message un des passages-clefs du décret Unitatis Redintegratio sur l’œcuménisme, promulgué à l’issue du Concile Vatican II : « Cette conversion du cœur et cette sainteté de vie, unies aux prières publiques et privées pour l'unité des chrétiens, doivent être regardées comme l'âme de tout ... La prière pour l’unité permet aux chrétiens d’Europe de regarder d'un œil neuf le Christ et l'unité de son Eglise".

« La prière rend également capable d'affronter avec courage aussi bien les souvenirs douloureux dont l'histoire européenne n'est pas exempte que les problèmes sociaux de l'ère du relativisme aujourd'hui largement prédominante » (source : VIS)


BENOÎT XVI AUX JMJ DE SYDNEY

Lors de la rencontre œcuménique - 18 juillet 2008
L'Eucharistie au coeur de l'oecuménisme.

Lors de sa rencontre avec les représentants des différentes confessions chrétiennes, Le Pappe a rappelé la « diversité ethnique et religieuse » de l'Australie, et l'attachement du pays à la « liberté religieuse ».

Il a salué la signature, en 2004, d'une « Convention » par les membres du Conseil national des Églises en Australie : elle « reconnaît un engagement commun, expose des objectifs, admet des points de convergence, sans dissimuler les différences ».
Le pape encourage ces « résolutions concrètes en vue d'une coopération fructueuse » et la « discussion » sur les « divergences théologiques ».

Benoît XVI a aussi souligné l'importance œcuménique de l'Année Saint-Paul, « inlassable bâtisseur de l'unité au sein de l'Église primitive ». Le baptême, a rappelé le pape, en citant Paul et le concile, « est la porte qui nous fait entrer dans l'Église, ainsi que le « lien de l'unité » pour ceux qui, grâce à lui, sont nés de nouveau » et « par conséquent, le point de départ du mouvement œcuménique tout entier ».

Mais le sacrement vers lequel l'œcuménisme conduit, c'est l'Eucharistie :« La route de l'œcuménisme, en fin de compte, conduit vers une célébration commune de l'Eucharistie (cf. Ut unum sint, 23-24 ; 45), que le Christ a confiée à ses Apôtres comme le Sacrement, par excellence, de l'unité de l'Église ».

En citant le récit évangélique du Lavement des pieds : « Nous pouvons être sûrs qu'un jour une Eucharistie commune ne fera que renforcer notre volonté de nous aimer et de nous servir les uns les autres, à l'exemple de notre Seigneur ».

Il a encouragé « un dialogue sincère au sujet de la place de l'Eucharistie - stimulé par une étude renouvelée et attentive de l'Écriture, des écrits des Pères de l'Église et des documents des deux millénaires de l'histoire chrétienne (cf. Unum sint, 69-70) », de façon à « faire progresser le mouvement et à unifier notre témoignage au monde... La doctrine ne doit pas être considérée « comme une cause de division mais comme «une compréhension commune des mystères divins ».

Pour le pape en effet, vérité et charité marchent de pair : « le dialogue œcuménique progresse non seulement à travers un échange d'idées, mais en partageant des dons qui nous enrichissent mutuellement », et s'ouvrir pour « accepter les dons spirituels des autres chrétiens » ne fait qu'accélérer la « capacité de discerner la lumière de la vérité qui vient de l'Esprit Saint ».(source : VIS)

BENOÎT XVI A NOTRE-DAME DE PARIS
Lors de la rencontre oecuménique - septembre 2008
La Parole du Christ, source d'unité

« Avec une confiance indéfectible en la puissance de Dieu qui nous a sauvés ‘en espérance' et qui veut faire de nous un seul troupeau sous la houlette d'un seul pasteur, le Christ Jésus, je prie pour l'unité de l'Église .

Après avoir salué les représentants œcuméniques « avec respect et affection », le pape a ajouté que « la puissance de la Parole de Dieu est telle que nous pouvons tous lui être confiés, comme le fit jadis saint Paul, notre intercesseur privilégié en cette année ».

Le pape a rappelé que lorsque l'Apôtre des nations prenait congé des premières communautés chrétiennes il les confiait « ‘à Dieu et à son message de grâce' tout en les mettant en garde contre toute forme de division ».

« C'est le sens de cette unité de la Parole de Dieu, signe, gage et garante de l'unité de l'Église, que je demande ardemment au Seigneur de faire grandir en nous : pas d'amour dans l'Église sans amour de la Parole, pas d'Église sans unité autour du Christ rédempteur, pas de fruits de la rédemption sans amour de Dieu et du prochain, selon les deux commandements qui résument toute l'Écriture sainte ! » (source : VIS)

LE PASTEUR SAMUEL KOBIA AU SYNODE DES ÉVÊQUES
Message du COE - 8 octobre 2008
Rechercher l’unité visible, indispensable à la vie et à la mission

« La recherche de l'unité visible de l'Église est une dimension indispensable de la vie et de la mission de l'Église », affirme le pasteur Kobia dans son message à la XIIe Assemblée générale ordinaire du synode des évêques.

Citant la prière du Christ pour l'unité de ses disciples : « que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé » (Jn 17, 21), il a réaffirmé cette volonté d'unité : « Nous affirmons que la recherche de l'unité visible de l'Église est une dimension indispensable de la vie et de la mission de l'Église », voyant dans le thème choisi pour la XIIe Assemblée générale ordinaire du synode des évêques « la promesse d'un profond renouveau spirituel pour la mission de l'Église ».

« En centrant les réflexions et les esprits sur la parole vivante de Dieu, qui nous a été révélée dans l'incarnation de Jésus Christ, nous nous ouvrons à la présence du Dieu Trine et à l'énergie de l'amour divin par lequel le monde a été créé, nos péchés pardonnés et toute vie est soutenue ».

« C'est la parole vivante de Dieu qui construit l'Église et transforme les vies des personnes de manière à ce qu'elles deviennent des disciples visibles et crédibles du Christ par l'intermédiaire de la Sainte Eucharistie, de la méditation des textes bibliques et du témoignage quotidien des croyants dans leurs maisons, dans les rues et sur leurs lieux de travail ».

La force de transformation de la Parole de Dieu dans la vie du croyant qui « motive des gestes d'amour entre nous » a un caractère « central » pour la mission de l'Eglise dans son ensemble.

Il y a urgence pour un monde qu'il décrit comme « déchiré par les conflits et les guerres, divisé entre riches et pauvres et hanté par la haine et la violence collectives » qui attend l'espérance chrétienne - une allusion fraternelle à l'encyclique de Benoît XVI - " Dans Jésus mis en croix, nous voyons les souffrants de ce monde et leur désespoir. Dans le Christ ressuscité, notre espérance est réelle. Les conséquences mortelles du péché peuvent être surmontées. Dans cette "espérance nous avons été sauvés", et nous attendons impatiemment que non seulement nous mais tout le genre humain et toute la création soit "elle aussi libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu" (Rm 8, 21-24) ».(source : VIS)
Il assure ainsi le synode de ses prières et signe : « Votre humble frère dans le nom du Christ ».


LE DIALOGUE SANS PRÉCÉDENT DU PATRIARCHE OECUMÉNIQUE

vers le rétablissement de la pleine communion
Aux évêques réunis catholiques réunis en synode - 19 octobre 2008

C'était la première fois qu'un patriarche œcuménique était invité à intervenir au synode des évêques de l'Eglise catholique. Bartholomée Ier avait donc conscience d'accomplir un nouveau pas dans le chemin œcuménique. « Nous considérons cela comme une manifestation de l'œuvre de l'Esprit Saint qui conduit nos Eglises vers des relations plus étroites et plus profondes les unes avec les autres, un pas important vers le rétablissement de la pleine communion », a-t-il déclaré.

Sur le thème de « la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l'Eglise », il a entrainé les 400 évêques réunis dans la chapelle Sixtine dans une méditation recueillant la richesse contemplative de la tradition orientale du christianisme.

Le patriarche, vêtu de noir, avait pris place dans un fauteuil identique à celui du pape, a proposé trois points de méditation.
« L'Eglise chrétienne est avant tout une Eglise basée sur les Ecritures. Même si les méthodes d'interprétation ont pu varier selon les Pères de l'Eglise, selon les « écoles », selon qu'il s'agissait de l'est ou de l'ouest, l'Ecriture a toujours été accueillie comme une réalité vivante et non comme un livre mort. »

Puis il a expliqué comment « voir la Parole de Dieu », en particulier à travers « la beauté des icônes et de la nature ». « Chaque coup de pinceau de l'iconographe - comme chaque mot d'une définition théologique, chaque note de musique psalmodiée, et chaque pierre sculptée d'une toute petite chapelle ou d'une cathédrale magnifique - exprime la Parole de Dieu dans la création, qui loue Dieu en tout être vivant et toute chose vivante. »

Enfin dans un troisième temps, il a expliqué comment « toucher et partager la Parole de Dieu », en particulier à travers la « communion des saints et les sacrements de vie ». « La parole de Dieu s'incarne pleinement dans la création, surtout à travers le sacrement de la Sainte Eucharistie. C'est là que la Parole devient chair et nous permet non seulement de L'entendre ou de Le voir mais aussi de Le toucher de nos propres mains... Dans la Sainte Eucharistie, on voit et on partage la Parole en même temps qu'on l'entend. »

« Le défi qui se présente à nous est le discernement de la Parole de Dieu face au mal, la transfiguration du plus petit détail et point de ce monde à la lumière de la résurrection ».

Le pape a remercié le patriarche Bartholomée I, lui assurant que ses paroles feraient l'objet de réflexion pendant le synode
. (source : VIS)

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