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05.09.02 - COE : Divergences et non rupture.

Une évêque luthérienne d'Allemagne quitte le Comité central du Conseil oecuménique des Eglises en signe de protestation contre les concessions faites aux orthodoxes.

Personnalité marquante du COE, Margot Kässmann, théologienne âgée de 44 ans, a démissionné du Comité central de l'organisation basée à Genève en signe de protestation contre les concessions faites aux orthodoxes. L'évêque luthérienne défend l'ordination des femmes et le maintien des "cultes oecuméniques" au COE.

Le Comité central du COE a adopté, lors de sa dernière réunion, des propositions visant à faciliter la participation des Eglises orthodoxes, qui considèrent le COE comme trop marqué par l'esprit protestant et occidental. Les propositions adoptées, portant sur des changements importants concernant le culte et la prise de décisions, visent à apaiser les tensions entre les membres protestants et orthodoxes de l'organisation.

Pour la majorité, il s'agissait de faire en sorte que chaque Eglise puisse être respectée dans son identité, sans être heurtée par des symboles, des images ou des rites auxquels elle ne peut adhérer. Margot Kässmann avait qualifié le rapport proposé de "document de la peur" et avait d'emblée menacé de quitter l'organisation si elle ne pouvait plus participer en robe pastorale à un culte oecuménique au COE.

Elle dit vouloir un "COE fort", mais, dans le même temps, elle fait remarquer que son efficacité est affectée par des tensions entre le protestantisme et l'orthodoxie. Elle va jusqu'à dire que s'il n'est pas possible de résoudre ces divergences, les Eglises protestantes et orthodoxes devraient envisager l'éventualité d'avoir des organisations mondiales séparées.

Même si Margot Kässmann a décidé de ne plus être membre du Comité central, elle a exprimé son désir de continuer à soutenir le COE, a précisé Kristine Greenaway. La démissionnaire dirige l'Eglise évangélique luthérienne du Hanovre qui compte plus de trois millions de membres, ce qui en fait l'une des plus grandes Eglises luthériennes au monde.

Son élection comme évêque de cette Eglise en 1999 avait fait d'elle la première évêque femme à siéger au Comité central du COE. Au moment de son élection, elle avait déclaré que l'Allemagne avait grand besoin d'un "renouveau spirituel" et pouvait s'inspirer d'autres formes d'expérience chrétienne dans le monde. Elle avait cité en particulier comme exemple la liturgie et les prières des Eglises orthodoxes. Dans une allocution au Comité central du COE en 1997, elle avait souligné que l'Eglise devait être "un espace sur où les femmes sont encouragées à parler et non réduites au silence".

Pour plus d'informations : Agence ENI



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