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08.10.02 - L'Eglise orthodoxe russe reste prudente.

L'Eglise orthodoxe russe demeure prudente face au projet de restitution des ses anciennes terres agricoles.

L'expérience passée, vécue dans divers pays, après des révolutions qui ont spoliées les terres de l'Eglise, démontre que ce retour en arrière peut être la cause d'un éloignement de toute une population qui, durant des années, a bénéficié de ces terres et les a fait siennes par le travail et l'amélioration qui en est résultée.

La commission à l'agriculture du Conseil de la Fédération de Russie, la Chambre haute du Parlement russe, envisage pourtant cette possibilité. L'idée de rendre à l'Église orthodoxe des terres agricoles qu'elle possédait avant la révolution bolchevique et qui sont estimées à quelque trois millions d'hectares a été lancée récemment par le président de la commission à l'agriculture du Conseil de la Fédération, Igor Starikov. Ce dernier a invoqué notamment les qualités de bons gestionnaires en matière agricole, manifestées traditionnellement par les monastères.

"Nous savons que durant les quatre-vingts dernières années, sur les terres qui nous avaient appartenu, on a construit usines, villages et maisons individuelles", a déclaré le métropolite Serge de Solnetchnogorsk, responsable de la chancellerie du patriarcat, au cours d'une conférence de presse à Moscou, le 31 juillet. "L'Église aborde cette question d'une manière prudente et ne veut heurter personne", a-t-il ajouté, tout en rappelant que l'Église orthodoxe est "sortie de la période soviétique avec pratiquement rien" et qu'elle souhaitait trouver des moyens matériels pour remplir ses missions en matière d'actions sociale, caritative, pédagogique et catéchétique.

Dans le même sens, le gouvernement russe se montre réservé face à cette proposition. Le porte-parole du gouvernement, Alexis Voline, a déclaré, selon l'agence Itar-Tass, que l'Église orthodoxe "ne pouvait prétendre à des privilèges économiques particuliers", même si elle représente la confession la plus importante en Russie. Il a observé aussi que "certains aspects des affaires de l'Église concernant le tabac et l'alcool ont posé ces dernières années beaucoup de questions qui n'ont pas été éclaircies jusqu'au bout".

Après la chute du communisme, le patriarcat avait obtenu certains privilèges fiscaux, ce qui l'avait conduit à entrer dans le capital de quelques sociétés d'import-export travaillant dans ces deux secteurs. (source : sop)

Pour plus d'informations : Service orthodoxe de presse



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