19 octobre : La béatification
de Mère Teresa
La
biographie du site du Vatican.
" Par mon sang, je suis albanaise. Par ma nationalité, indienne.
Par ma foi, je suis une religieuse catholique. Pour ce qui est de mon
appel, j'appartiens au monde. Pour ce qui est de mon cœur, j'appartiens
entièrement au Cœur de Jésus."
Petite de stature, avec une foi solide comme le roc, Mère Teresa de
Calcutta, se vit confier la mission de proclamer la
soif infinie de l'amour de Dieu pour l'humanité,
en particulier pour les plus pauvres des pauvres, "Dieu aime toujours
le monde et Il nous envoie, vous et moi, pour être son amour et sa compassion
auprès des pauvres." C'était une âme remplie de la lumière du Christ,
brûlante d'amour pour lui et consumée d'un seul désir: "apaiser sa soif
d'amour et des âmes."
Cette messagère lumineuse de l'amour de Dieu est née le 26 août 1910
à Skopje, une ville située aux croisements de l'histoire des Balkans.
Cadette de Nikola et Drane Bojaxhiu, elle fut appelée Gonxha Agnès ;
elle reçut sa première communion à l'âge de cinq ans et demi et fut
confirmée en novembre 1916. Le jour de sa première communion, elle fut
remplie d'un grand amour pour les âmes. La mort soudaine de son père
quand elle avait environ huit ans, laissa la famille dans une condition
financière difficile. Drane éleva ses enfants avec amour et fermeté,
influençant beaucoup le caractère et la vocation de sa fille. La formation
religieuse de Gonxha fut soutenue par la paroisse jésuite très active
du Sacré Cœur dans laquelle elle était bien engagée.
A l'âge de dix-huit ans, poussée par le désir de devenir missionnaire,
Gonxha quitte sa maison en septembre 1928 pour rentrer à l'Institut
de la Vierge Marie, connu sous le nom de Sœurs de Lorette, en Irlande.
Là, elle reçut le nom de Sœur Mary Teresa, après Sainte Thérèse de Lisieux.
En décembre, elle part pour l'Inde, et arrive à Calcutta le 6 janvier
1929. Après avoir fait ses premiers vœux en mai 1931, Sœur Teresa fut
envoyée à la communauté de Loretto Entally à Calcutta et enseigna à
l'école de filles, Sainte Marie. Le 24 mai 1937, Sœur Teresa fit ses
vœux perpétuels devenant, comme elle disait, "l'épouse de Jésus" pour
"toute l'éternité." A partir de ce moment-là, elle fut appelée Mère
Teresa. Elle continua à enseigner à Sainte Marie et en 1944 devint la
directrice de l'école. Les vingt années de Mère Teresa à Lorette furent
remplies d'une joie profonde, elle était très pieuse, aimant profondément
ses sœurs et ses élèves. Remarquée pour sa charité, sa générosité et
son courage, sa résistance au travail et douée d'un talent naturel pour
l'organisation, elle vécut sa consécration à Jésus, au milieu de ses
compagnes, avec joie et fidélité.
Le 10 septembre 1946, en route pour sa retraite annuelle à Darjeeling,
Mère Teresa reçut dans le train son "inspiration", son "appel dans l'appel".
Ce jour-là, d'une manière qu'elle n'expliquera jamais, la soif de
Jésus d'aimer et sa soif pour les âmes prit possession de son cœur
et le désir de satisfaire cette soif devint la motivation de sa vie.
Au cours des semaines et des mois suivants, Jésus lui révéla, par des
locutions intérieures et des visions, le désir de son cœur d'avoir"des
victimes d'amour", qui "diffuseraient son amour sur les âmes." Il la
suppliait "Viens, sois ma lumière". "Je ne peux y aller seul." Il lui
révéla sa douleur devant la négligence envers les pauvres, son chagrin
d'être ignoré d'eux et son immense désir d'être aimé par eux. Il demanda
à Mère Teresa d'établir une communauté religieuse, les Missionnaires
de la Charité, dédiée au service des plus pauvres d'entre les pauvres.
Presque deux ans d'épreuves et de discernement passèrent avant que Mère
Teresa ne reçoive la permission de commencer. Le 17 août 1948, elle
se revêtit pour la première fois de son sari blanc, bordé de bleu et
passa les portes de son couvent bien-aimé de Lorette pour entrer dans
le monde des pauvres.
Après un stage de courte durée chez les Sœurs de la Mission Médicale
à Patna, Mère Teresa retourna à Calcutta et trouva un logement temporaire
chez les Petites Sœurs des Pauvres. Le 21 décembre, elle alla pour
la première fois dans les bidonvilles. Elle visita quelques familles,
lava les plaies de plusieurs enfants, prit soin d'un vieil homme malade
allongé dans la rue et d'une femme tuberculeuse mourant de faim. Elle
commençait chaque journée en communion avec Jésus dans l'Eucharistie
et puis elle sortait, le chapelet à la main, pour le trouver et le servir
dans"les rejetés, les mal-aimés, les négligés." Après quelques mois,
ses anciennes élèves la rejoignèrent une par une.
Le 7 octobre 1950, la nouvelle congrégation des Missionnaires de la
Charité était officiellement établie dans l'Archidiocèse de Calcutta.
Au début des années 60, Mère Teresa commença à envoyer ses sœurs dans
d'autres régions de l'Inde. L'approbation accordée par le Pape Paul
VI en février 1965 l'encouragea à ouvrir une maison au Venezuela. Ce
fut bientôt suivi par des fondations à Rome et en Tanzanie et finalement,
sur tous les continents. Commençant en 1980 et continuant à travers
les années 90, Mère Teresa ouvrit des maisons dans presque tous les
pays communistes, y compris l'ancienne Union Soviétique, l'Albanie et
Cuba.
Afin de mieux répondre aux besoins physiques aussi bien que spirituels
des pauvres, Mère Teresa fonda Les Frères Missionnaires de la Charité
en 1963, en 1976 la branche contemplative des sœurs, en 1979 les Frères
Contemplatifs, et en 1984 les Pères Missionnaires de la Charité. Cependant
son inspiration n'était pas limitée à ceux qui avaient une vocation
religieuse. Elle forma les Coopérateurs de Mère Teresa et les Coopérateurs
Malades et Souffrants, personnes de fois et nationalités différentes
avec qui elle partageait son esprit de prière, de simplicité, de sacrifice
et son apostolat pour les humbles travaux d'amour. Cet esprit inspira
plus tard les Laïques Missionnaires de la Charité. En réponse aux demandes
de beaucoup de prêtres, en 1981 Mère Teresa commença aussi le mouvement
Corpus Christi pour les prêtres, traçantun "petit chemin de sainteté"
pour ceux qui désirent partager son charisme et son esprit.
Durant ces années de croissance rapide, le monde commença à tourner
son regard vers Mère Teresa et le travail qu'elle avait commencé. Elle
reçut de nombreux prix pour honorer son travail, en commençant par
le prix indien Padmashri en 1962 et le Prix Nobel de la Paix en 1979,
alors que les médias, avec un intérêt grandissant, commençaient à suivre
ses activités. Elle reçut tout cela "pour la gloire de Dieu et au nom
des pauvres".
L'ensemble de la vie et de l'œuvre de Mère Teresa témoignent de la joie
d'aimer, de la grandeur et dignité de chaque être humain, de la valeur
de chaque petite chose faite avec foi et avec amour, et, par-dessus
tout, de l'amitié avec Dieu. Mais il y avait un autre côté héroïque
de cette grande femme qui fut révélé seulement après sa mort. Cachée
aux yeux de tous, cachée même à ses plus proches, sa vie intérieure
fut marquée par l'expérience d'un sentiment profond, douloureux et constant
d'être séparée de Dieu, même rejetée par lui, accompagné d'un désir
toujours croissant de son amour. Elle appela son expérience intérieure,
"l'obscurité". La " nuit douloureuse " de son âme qui débuta à peu près
au moment où elle commençait son travail pour les pauvres et qui continua
jusqu'à la fin de sa vie, conduisit Mère Teresa à une union toujours
plus profonde avec Dieu. A travers cette obscurité, elle participa mystiquement
à la soif de Jésus dans son désir d'amour douloureux et ardent, et elle
partagea la désolation intérieure des pauvres. Durant les dernières
années de sa vie, malgré des problèmes de santé de plus en plus sérieux,
Mère Teresa continua à gouverner sa congrégation et à répondre aux besoins
des pauvres et de l'Eglise.
En 1997, les sœurs de Mère Teresa étaient au nombre d'environ 4000 et
étaient établies dans 610 fondations réparties dans 123 pays du monde.
En mars 1997, elle bénit la nouvelle supérieure générale des Missionnaires
de la Charité récemment élu et elle effectua encore un voyage à l'étranger.
Après avoir rencontré le Pape Jean Paul II pour la dernière fois, elle
rentra à Calcutta et passa ses dernières semaines à recevoir des visiteurs
et à enseigner les sœurs.
Le 5 septembre fut le dernier jour de la vie terrestre de Mère Teresa.
Elle reçut du gouvernement de l'Inde les honneurs de funérailles officielles
et son corps fut enterré dans la Maison Mère des Missionnaires de la
Charité. Sa tombe devint rapidement un lieu de pèlerinage et de prière
pour les gens de toutes fois, riches et pauvres. Mère Teresa laissa
le testament d'une foi inébranlable, d'un espoir invincible et d'une
charité extraordinaire. Sa réponse à la cause de Jésus, "Viens sois
ma lumière", fit d'elle une Missionnaire de la Charité, une "mère pour
les pauvres", un symbole de compassion pour le monde et un témoignage
vivant de la soif d'amour de Dieu.
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