L'Église bulgare compte aujourd'hui environ six millions de
fidèles, répartis en douze diocèses – auxquels s'ajoutent
deux diocèses à l'étranger, Europe Centrale dont le siège
est à Berlin et en Amérique dont le siège
est à New York.
Les 2 600 paroisses orthodoxes sont desservies par quelque
1 500 prêtres. L'Eglise dispose également de deux facultés de théologie,
l'une à Sofia, l'autre à Veliko Tirnovo, qui font partie des
universités d'État, ainsi que de deux séminaires, l'un à Sofia,
l'autre à Plovdiv.
Le schisme de 1992
C'est en 1992 qu'un mouvement de dissidence s'est déclenché
au sein de l'Église bulgare après qu'un groupe d'évêques ait
décidé, avec l'appui du Conseil pour les affaires religieuses,
de déposer le patriarche Maxim, auquel le groupe reprochait
d'avoir été imposé par les autorités communistes.
Le patriarche Maxim a toutefois réussi, en 1995, à réintégrer
sous sa juridiction les principaux évêques dissidents, à l'exception
du métropolite Pimen de Nevrokop, âgé à l'époque de 91 ans,
qui a constitué une hiérarchie parallèle et a été proclamé
"patriarche" par ses partisans. La mort de ce dernier en 1999
n'a pas mis fin au schisme, pas plus que l'intervention à
plusieurs reprises du patriarche oecuménique Barholomée
Ier, qui a notamment convoqué en octobre 1998, à Sofia, un
sommet des primats des Églises orthodoxes, exclusivement consacré
à la résolution du schisme bulgare.
En 2001, le patriarche Bartholomée Ier, en sa qualité
de primus inter pares dans l'épiscopat orthodoxe, a réitéré
sa condamnation du schisme et a apporté une nouvelle fois
son soutien au patriarche Maxim : "Nous condamnons catégoriquement
ces actions [de division] comme non canoniques et considérons
qu'elles éloignent le peuple bulgare de Dieu." Il a appelé les orthodoxes de Bulgarie
à "rester fidèles" au patriarche Maxim, "le seul reconnu"
comme patriarche, tout en demandant aux deux groupes en présence
de "faire les sacrifices nécessaires pour l'établissement
de l'unité, de la paix et du calme dans l'Église bulgare".SES RELATIONS OECUMÉNIQUES
L'ensemble des évêques du Saint-Synode n'est
pas favorable leur développement si elles ne tiennent
pas compte de la réalité spécifique de
l'Orthodoxie dans la "symphonie" des Eglises.
Les relations oecuméniques
L
'Eglise de
Bulgarie a suivi le même chemin que l'Eglise de Géorgie
et a quitté le Conseil oecuménique des Églises, le COE tant qu'une autre structure ne sera
pas mise en place et que les bases doctrinales en soient mieux
définies.
En effet les Eglises orthodoxes , au cours d'une réunion qui
se tenait en mai 1998 à Thessalonique, en Grèce, avaient émis
de sérieuses réserves à propos des évolutions survenues au
sein de quelques Eglises protestantes membres du COE. En outre,
elles faisaient remarquer l'absence de progrès dans les discussions
théologiques et constataient que la structure actuelle du
COE rendait de plus en plus difficile, et même impossible
pour certaines d'entre elles, une participation adéquate des
Eglises orthodoxes.
Le COE aux yeux de l'Eglise bulgare ne peut être qu'un
ensemble de réalisations sociales et caritatives, si
nobles soient-elles. Il est d'abord disciple du Christ, Fils
de Dieu, avec tout ce que cela implique d'ecclésialité
et de sacramentalité.
De même, il ne suffit pas de se baptiser "Eglise"
au sens protestant du terme pour que les membres du COE soient
mis sur le même rang. L'Eglise orthodoxe compte des
millions de fidèles. Ils doivent être entendus
en raison même de ce qu'ils expriment de la vie de l'Eglise.
Depuis quelques mois, le COE et les divers patriarcats orthodoxes
ont entamé une réflexion dans le sens souhaité
par l'Eglise orthodoxe au sein d'une commission ad hoc. Cette
Commission spéciale sur la participation des orthodoxes au
Conseil oecuménique des Eglises (COE) se réunira du 27 mai
au 2 juin à Järvenpää, non loin d'Helsinki, capitale de la
Finlande,
Avec la Communion Anglicane
Les relations sont ponctuelles, mais réelles et cordiales.
Un récent colloque théologique international
sur "Le Corps et la Communauté dans la perspective
de l'anthropolie chrétienne et de l'ecclésiologie,
s'est déroulé par exemple en mars 2002, dans
les locaux du séminaire Saint-Jean-de-Rila, à Sofia. Huit
théologiens orthodoxes et anglicans, venus de Grande-Bretagne
et représentant les universités d'Oxford et de Londres, ont
confronté leur approche avec celle de huit théologiens orthodoxes
bulgares. Le 10 mars, l'évêque Kallistos, professeur à
l'Université d'Oxford, avait célébré la liturgie eucharistique
dominicale en la cathédrale de Sofia, en présence du patriarche
Maxim. La délégation britannique devait ensuite visiter le
monastère de Ryla, l'un des hauts lieux du monachisme orthodoxe
dans la péninsule balkanique.
L'Église et le pouvoir civil
Jusque dans ces dernières années, le gouvernement
bulgare était "en froid" avec le patriarche
Maxim et l'ensemble de l'Eglise. Mais les choses ont changé
depuis quelque temps et un renouveau dans les relations entre
l'État et l'Église se réalise actuellement, en particulier
au lendemain de la victoire de la coalition menée par
l'ex-tsar Siméon de Bulgarie (Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha),
aux élections législatives du 17 juin 2001.,
D'ailleurs à l'issue de la cérémonie officielle d'investiture,
le 24 juillet, le patriarche Maxim a célébré un office d'action
de grâces à l'intention du nouveau Premier Ministre,
dans la cathédrale Saint-Alexandre-de-la-Néva à Sofia. Peu
avant, dans l'hémicycle du Parlement, l'ex-tsar avait prêté
serment sur la Bible et sur la croix, en présence de l'évêque
Hilarion, auxiliaire patriarcal. C'est la première fois depuis
la chute du régime communiste qu'un chef de gouvernement prêtait
serment sur la Bible et sur la croix.
Autre geste remarqué, le nouveau président bulgare
lui aussi, Georges Parvanov, a prêté serment
sur l'Évangile et sur la croix, en présence du Patriarche
Maxim, au cours de la cérémonie officielle d'investiture qui
a eu lieu le 19 janvier 2002, dans l'hémicycle du Parlement
à Sofia. C'était également la première fois
depuis la chute de la royauté, en 1945, qu'un chef de l'État
prête serment sur l'Évangile et sur la croix. Cette innovation
dans la cérémonie d'investiture des chefs de l'État et de
gouvernement, qui jusqu'à présent ne prêtaient serment que
sur la Constitution, avait été décidée en juillet 2001 par
le nouveau premier ministre.
Interrogé à ce propos par la presse, le métropolite Néophyte,
secrétaire général du Saint-Synode de l'Église bulgare, a
indiqué que le patriarche et le Saint-Synode avaient statué
sur cette question après avoir été contactés par les services
de la présidence. " Georges Parvanov a été baptisé, il est
orthodoxe, nous ne voyons donc pas de raisons pour lui refuser
de prêter serment sur l'Évangile et la croix", a-t-il expliqué. |
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