Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
IRAN
 

Irak, en arabe Al `Iraq, pays du Proche-Orient. Sa capitale est Bagdad. L’Irak est bordé par la Turquie au nord, l’Iran à l’est, l’Arabie saoudite et le Koweït au sud, la Jordanie et la Syrie à l’ouest. Au sud, l’Irak dispose d’une étroite façade maritime (40 km) sur le golfe Arabo-Persique.

Statistiques générales    


Dossier AED

Superficie : 121,320 km 2
Population : 5,647,168 h.
en 1950 : 1,100,000 h
en 2025 : h

Asmara : 500,000 h
population urbaine : 20,6 %

0-14 ans : 42,,8 %
15-64 ans : %
65 ans et plus : 3,6 %

espérance de vie : 71,85 ans
sous le seuil de pauvreté : 20 %
alphabétisation : 58,6 %
taux de croissance en 2008 : 2,0 %


Statistiques religieuses    
Christianisme : 55 %
dont
Catholicisme :  2,98 %
Église évangélique luthérienne : %
Coptes : 45 %

Musulmans sunnites : 45 %

Statistiques catholiques.


Baptisés : 148.000

Diocèses : 3
Evêques : -
Prêtres diocésains : 80
Prêtres religieux : 252
Diacres : -
Religieux : 347
Religieuses : 562


 
Église catholique romaine    

Conférence épiscopale d'Éthiopie et d'Érythrée

Secrétariat
Addis Ababa - POB 21 322
Tél : (01) 55 03 00 - fax : 55 31 13



Nonciature apostolique
Le nonce apostolique réside à Khartoum au Soudan.

Plus de 60 congrégations religieuses sont à l'oeuvre dans ce pays.


 
Églises chrétiennes    

L’Église Orthodoxe Erythréenne est une Église orthodoxe orientale autocéphale. Elle fait partie de l’ensemble des Églises des trois conciles. Le chef de l’Église porte le titre de Patriarche d’Érythrée, avec résidence à Asmara.


 


Église orthodoxe Tewahedo d'Érythrée (copte)
POB 728 - Eritrea-Asmara
tél : (291) 1/ 113015
http://www.tewahdo.orgita



Situation religieuse    

LES MUSULMANS CHIITESDepuis quelques années, le gouvernement mène une campagne de persécution systématique contre toutes les confessions religieuses, à tel point que depuis 2004, le Département d’État américain a inscrit l’Érythrée parmi les « pays particulièrement préoccupants » du point de vue de la liberté de religion, un terme réservé aux États qui restreignent ce droit avec le plus de force.

LES MUSULMANS CHIITESDans un décret de 2002, le gouvernement n’a reconnu formellement que l’islam, l’Église copte orthodoxe, l’Église catholique et les Églises évangéliques affiliées à la Fédération luthérienne mondiale. Près de 90% de la population appartient à l’une ou l’autre de ces dénominations, les autres groupes étant tenus de présenter une demande d’enregistrement.

L’état d’urgence, en vigueur depuis plusieurs années, lui permet de prendre des mesures particulièrement restrictives. Par ailleurs, depuis 2005, les descentes de police, arrestations, et ingérences du gouvernement dans les affaires des quatre confessions officiellement reconnues se sont multipliées.

Bahaï
Minorités arabes, kurdes et baloutches
Les catholiques
Protestants
Convertis et apostasie
Juifs
Islam moralisateur

Derrière un profil politico-religieux, en Iran l’Islam chiite s’est identifié aux structures de l’État.

Comme le spécifie l’article 4 de la Constitution « Toutes les lois civiles, pénales, financières, économiques, administratives, culturelles, militaires, politiques et d’autre genre, et toutes les normes, doivent reposer sur des percepts islamiques. Le présent article s’applique de façon absolue et universelle à tous les autres articles de la Constitution ainsi qu’à toute autre norme et règle, et les théologiens experts en jurisprudence islamique qui composent le Conseil de Vigilance sont juges en cette matière. »

Parmi les minorités religieuses présentes dans le pays, seules trois sont reconnues par l’État islamique : les chrétiens, les juifs et les zoroastriens (art. 13). Les autres minorités - sunnites, bahaï, amadiens, etc. - subissent de fait une discrimination et souvent des violences. Les bouddhistes et les hindous ne sont pas non plus reconnus, mais ils ne sont pas objets de violence. Ils vivent pourtant dans une totale précarité judiciaire.

Les minorités reconnues vivent comme « protégées », leurs membres étant des « dhimmi », citoyens de seconde zone, sujets à des injustices et privations des nombreux droits découlant d’une vraie liberté de religion, souvent contraints de manifester leur soutien à la politique du gouvernement.

Dans sa tentative de se présenter comme le défenseur de l’Islam le plus pur et le plus profond, la classe politico-religieuse iranienne finit par persécuter jusqu’à la population chiite, surtout les jeunes qui, influencés par les modèles mondiaux, voudraient imiter les jeunes d’autres pays dans leur manière de s’habiller, la musique qu’ils écoutent, l’utilisation des moyens d’information. La campagne sur la moralité vestimentaire afin que les vêtements soient plus adaptés à l’idéal islamique, campagne poursuivie par les « patrouilles de la modestie », est de fait un commandement qui se traduit par la négation de la liberté religieuse personnelle, faisant entrer tout le monde (musulmans comme non musulmans) dans un unique modèle (« le vêtement national islamique »), confectionné par le pouvoir pour réprimer et contrôler la population. Le groupe qui est le plus harcelé est celui des femmes (obligation de porter le tchador, le hijab, les cheveux attachés et cachés, pas de maquillage), mais les hommes aussi sont objets de réprimandes et d’amendes s’ils portent la cravate, s’ils mettent des pantalons courts ou des t-shirts. La séparation stricte entre hommes et femmes à l’école, dans les lieux publics, dans les hôpitaux, est également avancée comme une idée islamique qui a abouti jusqu’à la construction et l’approbation d’édifices scolaires spécifiques pour les femmes et d’autres pour les hommes ; d’hôpitaux réservés aux femmes et d’hôpitaux réservés aux hommes ; de bars réservés aux hommes et de bars réservés aux femmes ; etc.

La censure s’est renforcée à l’intérieur du pays : le Président Ahmadinejad a infiltré des idées ou des personnes « révolutionnaires » dans les forces de l’ordre étatiques, de la police de la route aux pompiers. En plus des « patrouilles de la modestie » - qui vous contrôlent même quand vous êtes en voiture - il a lancé la lutte contre l’immoralité (en pratique, contre l’usage d’Internet ou de la télévision par satellite), la répression de tous les dissidents - syndicalistes, intellectuels, journalistes, etc. Les dissidents en prison sont peu nombreux, mais la majorité, comme le prix Nobel Shirin Ebadi, vit toujours sous liberté conditionnelle.

Selon de nombreux analystes, une profonde crise de crédibilité du pouvoir politico-religieux se cache derrière ce contrôle asphyxiant, ce pouvoir étant submergé par la corruption et le délabrement du pays. La population impuissante ne réussit à exprimer son refus qu’en l’écoutant de moins en moins et en pratiquant une sorte de résistance passive.

Bahaï

La minorité persécutée avec le plus de violence est celle des Bahaï. Il s’agit aussi de la plus grande minorité religieuse de l’Iran, avec environ 300.000 fidèles. Elle a été fondée vers 1863 par un noble persan, Baha’u’llah, qui s’est autoproclamé nouveau prophète et continuateur de l’œuvre de Moïse, Jésus et Mahomet, s’opposant ainsi à l’affirmation islamique qui voit en Mahomet l’ultime prophète. Permise du temps du schah, la révolution islamique de 1979 a considéré cette foi comme hérétique et l’a interdite. Depuis 1979, 200 disciples bahaïs ont été exécutés ou assassinés, des dizaines de milliers ont été privés de travail, de retraite, d’activité commerciale. Toutes les institutions bahaïes sont interdites et les lieux sacrés, cimetières et propriétés ont été confisqués par le gouvernement ou détruits. De nombreux bahaïs ont été condamnés rien que pour avoir donné des cours de religion à leurs enfants. Leurs enfants ne peuvent s’inscrire à l’université que s’ils se déclarent « islamiques ».

Au début de 2008, l’occident a reçu l’information selon laquelle le 29 janvier à Shiraz l’Iran avait condamné 3 disciples bahaïs à quatre ans de prison pour avoir porté atteinte à la sécurité publique en faisant de la propagande contre le système politique et du prosélytisme en faveur de leur foi « avec le prétexte d’aider les pauvres ». Ali Reza Jamshidi, porte-parole du système judiciaire, a ajouté que 51 autres fidèles avaient été condamnés à un an de prison avec sursis, mais avec l’obligation d’assister aux cours officiels de propagande (cf. AsiaNews 31/1/2008).

Minorités arabes, kurdes et baloutches

Ces minorités sont sunnites et à cause de cela ne jouissent d’aucune reconnaissance culturelle, et se plaignent de discriminations. La haine à leur encontre a certes aussi des motifs ethniques. Ces populations vivent aux frontières de pays en état de guerre (Iraq et Afghanistan), où le trafic de drogue alimente les violences et la pauvreté. Dans ces zones périphériques, les investissements de l’État sont rares, le chômage, l’analphabétisme et autres plaies sociales sont très grands.

A l’est, près de l’Afghanistan et du Pakistan, on trouve la province de Sistan-Baluchestan, où « Jundallah », un groupe d’extrémistes sunnites, accomplit régulièrement des actes de terrorisme et menace même les autorités religieuses sunnites, accusées d’être trop coopératives avec l’État iranien. Le 14 mai 2006, Askandar Moemeni, commandant de la police iranienne, annonçait l’assassinat de 12 personnes près de l’autoroute Kerman - Bam. Il accuse « Jundallah ». Selon le vice gouverneur du Sistan-Baluchestan, six « rebelles » ont été tués par les forces de l’ordre, ils faisaient partie d’un groupe de 15-20 militants revêtus avec les uniformes de la police. Les Baloutches sont 1,4 million, la plupart d’entre eux sunnites de tradition hanafite.

Au sud-ouest, à la frontière irakienne, il y a la province « arabe » du Khuzestan. Il y a ici aussi des violences, de la répression et de l’oppression de la part de l’État chiite contre la minorité sunnite. En mai 2006, un « scheik wahhabite » a été arrêté et accusé d’être l’instigateur - sinon l’organisateur - de manifestations et d’attaques à l’explosif. Cette région, où vivent 2 millions d’arabes, possède 80% des réserves iraniennes d’hydrocarbures. C’est pour cela que les « gardiens de la révolution » (troupe d’élite au service du « guide suprême », l’ Ayatollah Khamenei) concentrent leur contrôle et leur répression dans cette partie du pays : une nouvelle base militaire a été installée à Abu al-Fadl. En réalité, ces populations voudraient de meilleurs services publics et la fin de la discrimination socio-économique contre leur minorité.

A l’ouest, près de l’Iraq, vivent les kurdes iraniens (5 à 8 millions, soit 7% de la population), sunnites eux aussi. Le 8 mai, dans la ville de Kermanshah (à 250 km de Bagdad), deux explosions ont blessé 6 personnes chez le gouverneur et au siège de la chambre de commerce. Les kurdes sont accusés et objet de répression quand ils font des manifestations. La répression utilise aussi parfois des moyens militaires, y compris l’artillerie, contre les villages frontaliers où le PKK (Kurdistan Workers Party, considéré comme une organisation terroriste également par la Turquie, les USA et d’autres pays) est accusé d’avoir des bases d’opération. Mais il y a aussi un parti kurde rival, le PUK (Patriotic Union of Kurdistan), qui attaque parfois des objectifs iraniens en partant d’Irak.

L’Iran accuse les Etats-Unis, l’Angleterre ou Israël de soutenir ces groupes rebelles, mais ne reconnaît pas les racines profondes de cette violence : les frustrations liées aux discriminations, provenant du manque de respect des droits de l’homme et de l’absence d’État de droit, auquel il faut aussi rattacher la liberté de confesser sa propre religion (sunnite).

En février 2008, le site Internet Rooz, de la dissidence iranienne à l’étranger, a rapporté l’information selon laquelle Ayub Ganji, un jeune religieux sunnite iranien disparu trois semaines auparavant, avait été retrouvé. Il portait sur son corps des traces de torture et d’injections. Il ne reconnaît ni sa femme ni son fils, souffre d’hallucinations et dit seulement « ne me piquez pas », « électricité » et « non, non, non ».

Le religieux d’une trentaine d’années avait été enlevé par une voiture non identifiée, en face de la mosquée de Ghaba dont il était le guide, dans la ville de Sanandaj, dans la région kurde de l’Iran. Dans ses sermons du vendredi, il avait entre autres critiqué le rejet par le Conseil de Tutelle de très nombreux candidats aux élections pour le renouvellement du Majlis (le Parlement), prévues le 14 mars. Il y avait eu en particulier 909 réformistes à annoncer leur candidature, mais seulement 138 avaient été admis. Ils ont conquis 49 sièges, sans aucune possibilité de modifier la donne politique.

Au moment où il a été « retrouvé », raconte Rooz, le religieux semblait sous le choc et amaigri. Il a été amené à l’intérieur de sa mosquée, mais sa situation a nécessité qu’on le reconduise à l’hôpital.

« Ganji - a dit un activiste pour les droits civils - n’a rien dit après son retour, il ne reconnaît pas ses parents les plus proches ». « Il porte des marques de torture sur le corps et celles de deux piqûres sur les pieds. Même si l’on ne sait pas clairement qui étaient ses ravisseurs ni à quoi ils l’ont soumis, il semble avoir subi un total lavage de cerveau. Sa situation physique générale n’est pas bonne et on prévoit de le transférer à Téhéran pour des examens médicaux complets » (Cf. AsiaNews, 12/2/2008).

Les catholiques

L’Église catholique aussi bien orientale (arménienne et chaldéenne) que latine jouit d’une certaine liberté du culte. Cela signifie que les catholiques ont des églises pour se réunir et peuvent participer à des cérémonies, mais ils n’ont pas la possibilité d’exprimer leur foi en dehors de ces lieux ni de leur communauté. Toute action missionnaire - considérée comme du prosélytisme - et toute expression publique de la foi sont donc interdites. L’imposition du modèle culturel et social « islamique » dans les lieux publics empêche les chrétiens de manifester leur style de vie, plus libre dans les rapports hommes/femmes, dans la consommation de nourriture et de boissons, dans la musique qu’ils écoutent.

Même si le Président Ahmadinejad se félicite que la minorité chrétienne « jouisse de droits égaux », les communautés sont réduites à des minorités ethniques ghettoïsées. Et pourtant, même l’Iran a signé la Convention de l’ONU sur les droits civils et politiques, qui garantit « la liberté d’avoir ou d’adopter la religion ou la foi de son propre choix, mais aussi la liberté de manifester individuellement ou en commun avec d’autres, aussi bien en public qu’en privé, sa propre religion ou sa propre foi dans le culte et l’observance des rites, dans les pratiques et dans l’enseignement » (Cf. art. 18,1). Un autre type de marginalisation est celui provoqué par les chiffres et les statistiques. Officiellement, le gouvernement iranien soutient que les chrétiens du pays sont 79.000 au total, mais en réalité les arméniens à eux seuls seraient au moins 200.000. Les autres confessions chrétiennes réuniraient entre 20.000 et 50.000 fidèles.

L’Église latine est essentiellement constituée d’immigrés qui vivent dans la capitale : diplomates, étudiants, hommes d’affaires et parfois aussi touristes. Les liens avec les ambassades, y compris la nonciature apostolique, sont étroits, et cela lui permet une existence légale pour garder ouverts les lieux de culte et garantir de l’espace dans les cimetières.

Le problème le plus brûlant est pour les convertis de l’Islam. De fait, ils sont « illégaux ». Il s’agit de musulmans convertis à la foi chrétienne ou de chrétiens « repentis » qui reviennent à leur foi d’origine après s’être formellement convertis à l’Islam (dans le cas d’un mariage mixte) ou bien qui sont issus d’un couple islamo chrétien. Très souvent - surtout les nouveaux convertis de l’Islam - doivent tenir secrète leur nouvelle foi jusque dans leur famille, ou bien ils doivent se décider à émigrer pour pouvoir la rendre publique. La police est toujours présente aux cérémonies dans les églises chrétiennes. Elle sert officiellement à la « protection » des lieux de culte. En fait elle interdit l’entrée à ceux qui ne sont pas « légalement chrétiens ».
Par coutume, l’apostasie est punie de mort, souvent prescrite par les parents du converti eux-mêmes.

Protestants

Les communautés protestantes, étant soutenues par telle ou telle ambassade étrangère, sont respectées en tant que chrétiennes, mais leur statut est fragile, surtout pour les communautés organisées en « Églises domestiques locales ». Moins protégées contre l’arbitraire et souvent moins prudentes que les Églises de tradition apostolique, ces communautés « souterraines » sont de fait dans la ligne de mire du régime.

Le 10 décembre 2006, en vue de Noël, la police secrète iranienne a lancé quelques raids contre des communautés chrétiennes de Karaj, Téhéran, Rasht et Bandar-i-Anzali. L’opération a « rapporté » l’arrestation de 15 personnes, toutes membres d’un mouvement d’Églises domestiques locales ; le groupe s’auto-définit comme communauté chrétienne des « évangélistes libres ». Les agents ont motivé les arrestations sur la base de diverses accusations, dont l’activité d’évangélisation et les actions contre la sécurité nationale. La police a ensuite confisqué les ordinateurs, CD, enregistrements vidéo, Bibles et littérature évangélique. Dans les jours qui ont suivi le raid, différents membres du même mouvement ont été appelés par la police pour des interrogatoires d’un ou deux jours, puis relâchés. Les autorités ont également demandé aux 600 membres de la communauté de ne pas diffuser la nouvelle des arrestations hors du pays.

Deux des fidèles, Barman Irani et Seyed Abdolreza Ali Haghnejad, sont déjà libres depuis le 14 décembre. Les autres ont été libérés sous caution entre le milieu et la fin de décembre. Les membres du groupe chrétien frappé par la police secrète ont réussi à rassembler 30.000 Euros pour les deux cautions des détenus de Téhéran : Hamid-Reza Tolou’ee et Shirin Sadegh, sœur de l’homme encore en prison. Pour les autres, la police a accepté comme caution leurs « permis de travail ». L’un des chefs, Behrooz Sadegh, reste cependant en prison, sous prétexte de ne pas avoir payé le dédommagement pour un accident au volant d’une voiture louée sans assurance. La police aurait convaincu le propriétaire de la compagnie de location de se faire rembourser les dommages par Behrooz.

(Cf. AsiaNews/Compass direct , 5/1/2007)

Le 26 septembre 2006, une chrétienne iranienne et son mari, un converti de l’Islam, ont été arrêtés par la police secrète de Mashad (au nord-est du pays). Grâce à la publicité faite de leur cas par les médias internationaux, ils ont été libérés le 5 octobre suivant. Selon Middle East Concern (MEC), ils ont tous deux été libérés sous caution, même s’il n’y avait pas encore d’accusations précises contre eux. Un responsable de l’office de presse du MEC a rapporté que « les autorités ont rattaché le motif de l’arrestation aux activités chrétiennes du couple ».

La femme, Fereshteh Dibai, 28 ans, est la fille d’un pasteur évangélique, lui aussi converti de l’Islam, assassiné en 1994. Amir, le mari âgé de 35 ans, s’est converti au christianisme à l’âge de 20 ans.

Selon le site Internet « Pray for Iran » (priez pour l’Iran, www.prayforiran.com), « le 26 septembre 2006 à 7 heures du matin, différents membres de la police secrète iranienne ont pénétré dans l’appartement en confisquant les ordinateurs, livres chrétiens et d’autres choses ».

Avant l’arrestation, Amir a réussi à téléphoner à ses parents, leur demandant de venir prendre leur fille de 6 ans, Christine. Quand la mère d’Amir est arrivée à la maison, le couple avait déjà été emmené et deux policiers continuaient à fouiller dans l’appartement. Ils ont dit à la femme que le couple avait dû être emmené au poste de police, ce qui s’est avéré être faux. En réalité, ils ont été conduits dans un centre secret des Gardiens de la Révolution.

Fereshteh et Amir sont responsables d’une Église domestique à Mashad, une des cités saintes de l’Islam iranien, lieu de nombreux pèlerinages.

Le père de Fereshteh, Mehdi Dibaj, avait été arrêté et condamné à mort pour apostasie quand sa fille avait 6 ans. Grâce à des pressions internationales, il a été relâché après 9 ans de prison. Après quelques mois, il a été enlevé et tué.

Le frère de Fereshteh, Issa Dibaj, vit et travaille en Grande Bretagne. C’est lui qui a demandé la diffusion de l’information de l’arrestation, souhaitant que le monde « sache et prenne à cœur tout ceci ».

Issa, qui dit avoir pardonné aux assassins de son père, affirme qu’en Iran on attend beaucoup du christianisme : « L’iranien moyen est fasciné par ce message d’amour. Ils regardent leur religion et ne voient que lutte et haine. Ils voient au contraire les chrétiens qui s’aiment et sont joyeux ; ils comprennent tout de suite la différence et désirent en savoir plus et devenir chrétiens. Et ça ne plait pas au gouvernement ».

Convertis et apostasie

Jusqu’à présent, il n’y a pas de projet de loi de la part de l’État. Mais selon l’Institute on Religion and Public Policy (Irpp), un projet de loi demandant la peine de mort pour les apostats a été présenté au Majlis, le parlement iranien (Cf. Irpp, 5/2/2008).

De nombreux musulmans convertis de l’Islam ont jusqu’à présent risqué une condamnation à mort, mais ensuite les pressions internationales ont fait renoncer les Cours islamiques à la condamnation à la peine capitale, la transformant en années de prison.

Le nouveau projet - toujours selon l’Irpp - semble avoir été approuvé par le gouvernement iranien, mais a besoin de passer par l’approbation du parlement.

L’article 225 de l’ébauche indique deux types « d’apostasie », celle « innée » et celle « parentale ». La peine de mort serait prévue pour les deux. La première se vérifie quand une personne grandit dans un entourage où au moins l’un des parents est musulman, que cette personne est elle-même musulmane à l’âge adulte, puis abandonne cette foi.

La forme « parentale » survient lorsqu’une personne vit dans un entourage non musulman, se convertit à l’Islam une fois adulte, puis décide d’abandonner la foi islamique. Ceux-ci reçoivent la possibilité de se repentir avant l’exécution. « A trois jours de la sentence finale, il/elle sera guidé(e) vers le juste chemin et encouragé(e) à reprendre sa foi… S’il / Si elle refuse, il sera donné lieu à la sentence de mort ».

Certaines parties de l’ébauche semblent prescrire la peine de mort pour apostasie aussi bien aux hommes qu’aux femmes. La section 225-10 affirme au contraire que les femmes « apostates » seront emprisonnées. Dans d’autres parties on explique que des pressions (hardship) seront exercées contre la femme condamnée pour apostasie, et elle sera immédiatement libérée si elle se repent. « Les conditions de dureté (hardship) - dit encore l’ébauche - seront déterminées selon les lois religieuses ».

Juifs

Il y a environ 25.000 juifs en Iran. Ils constituent la plus grande communauté juive du Proche Orient, en dehors d’Israël. En général, on ne note pas de rigueurs à l’encontre de cette minorité reconnue, et beaucoup d’entre eux proclament être fiers de leurs racines culturelles iraniennes et juives.

Comme pour les chrétiens, on remarque qu’ils ont des difficultés pour trouver des emplois dans les offices publics. La rhétorique du régime contre l’État d’Israël ne provoque habituellement pas de réactions antisémites dans la population de base.

En décembre 2006, le Ministère des Affaires étrangères a organisé une conférence sur la négation de l’holocauste à laquelle de nombreux spécialistes internationaux du négationnisme avaient été invités. La conférence a eu lieu après d’innombrables discours du Président Ahmadinejad dans lesquels il a affirmé que l’holocauste était un « mythe » inventé pour justifier l’État d’Israël.

Selon les déclarations des personnalités juives iraniennes, aussi bien l’exposition que les discours doivent être méprisés, ils « n’ont pas eu d’effet dans notre vie » (Christian Science Monitor, 27/4/2007).

Islam moralisateur

La politique iranienne, qui subit les pressions de toute la communauté internationale sur les questions du nucléaire et sur le respect des droits de l’Homme, trouve dans la moralisation islamique un moyen de contrôler la population, de la terrifier et d’éviter des protestations et manifestations contre le gouvernement.

Il y a depuis au moins deux ans une campagne d’intimidation faite de pendaisons publiques, arrestations d’étudiants, condamnations de femmes et de mineurs à la peine capitale, fermetures de points Internet qui ne respectent pas les valeurs islamiques.

Le 2 janvier 2008 a eu lieu dans la tristement célèbre prison d’Evin (Téhéran) l’exécution d’une jeune femme coupable de s’être défendue contre les violences infligées par son mari. Rahele (le nom de la femme) l’avait tué quelques années auparavant pour mettre fin à une vie d’injustices. La femme, mère de deux enfants de 3 et 5 ans, a demandé à sa belle-mère de lui pardonner et de lui éviter la mort. La législation iranienne, inspirée de la « loi du talion », remet entre les mains de la famille de la victime le sort de celui qui a commis volontairement ou involontairement un homicide.

La répression se déchaîne aussi contre l’université et les points Internet. Entre le 14 et le 15 décembre derniers, 435 cybercafés ont été perquisitionnés, 170 ont été réprimandés et « 23 personnes ont été arrêtées », dont 11 femmes. Les raisons de ces mesures restrictives sont « l’utilisation de jeux vidéo immoraux, de photos obscènes, et la présence de femmes portant des hijabs non réglementaires ». La fermeture des points Internet coïncide avec une nouvelle vague d’oppression à l’encontre des femmes sous prétexte « d’habillement impropre ».

Au cours des six derniers mois, des milliers de femmes ont été arrêtées ou « averties » par la police à cause de leur habillement, maquillage, cheveux visibles. En avril dernier, le chef de la police, Esmaeil Ahmadi-Moqaddam, a indiqué qu’en 2006 un million de femmes avaient été arrêtées en raison de leur manière de porter le hijab (voile islamique) et que 10.000 personnes ayant violé les règles islamiques avaient été poursuivies en justice.

L’été dernier, des défilés de mode avec tchador et voile ont même été organisés pour inciter les femmes à se vêtir selon le modèle islamique (AsiaNews 16/7/2007). Les commerçants qui vendent des vêtements non conformes aux standards islamiques sont inculpés et leurs magasins sont fermés.

Pour moraliser les médias, il a été établi que tous les programmes de télévision devaient inclure des moments de prière islamique, effectuée soit par les protagonistes eux-mêmes soit par d’autres (AsiaNews, 12/5/2007)

Le rôle formel de la religion reste toujours prépondérant. La programmation est interrompue aux heures des prières quotidiennes ; de fréquentes lectures du Coran sont transmises et les présentateurs, avant leurs annonces, proclament le nom de Dieu. Les programmes pour enfants sont tenus d’enseigner l’importance de la prière.

Un projet est à l’étude pour rendre obligatoire dans les écoles l’étude du Coran au cours des quatre dernières années de classe. On pense aussi à pousser le corps des Pasdaran (gardiens de la révolution) et autres entités « révolutionnaires » à ouvrir des écoles privées, surtout pour l’âge préscolaire et dans les domaines techniques, avec un caractère religieux marqué (AsiaNews 27/10/2006).

Toute interprétation qui diverge de la ligne officielle est persécutée avec violence. Les écoles chiites « dures » sont libres d’agir et ont accès au pouvoir, mais celles des réformistes ou des modérés n’ont pas d’espace de manœuvre. L’un de ces derniers, l’hojjatoleslam Hassan Yousefi Eshkevari, a été condamné à plusieurs années de prison pour avoir soutenu qu’il n’était pas obligatoire de porter le voile islamique de façon systématique. Il a été libéré il y a quelques mois et réduit à l’état laïc, avec l’interdiction d’enseigner et de porter l’habit religieux.

En octobre 2006, l’ayatollah Mohammed Kazemeini Boroujerdi a été arrêté parce qu’il soutenait le retour à l’Islam des origines et la séparation entre religion et politique (Cf. Bbc, 8/10/2006). Pour mener à bien son arrestation, la police iranienne a dû disperser avec des gaz lacrymogènes des centaines de ses partisans qui avaient formé un cordon défensif autour de sa maison à Téhéran.

Les groupes religieux ne sont pas autorisés à publier des périodiques, pas même ceux ayant un contenu religieux, et ils doivent obtenir une autorisation pour imprimer et distribuer n’importe quel document.

Le gouvernement érythréen a exigé à compter de décembre 2008 que " toutes les dîmes doivent être déposées sur un compte contrôlé par le gouvernement à partir duquel les prêtres seraient désormais payés." C'est ainsi que le gouvernement limite désormais le nombre de prêtres par paroisse(s).

Catholiques

Le 16 août 2007, les autorités ont enjoint l’Église catholique de céder toutes ses institutions sociales telles que écoles, cliniques, orphelinats ou centres d’éducation pour les femmes au ministère de la sécurité sociale et du travail. Cette revendication se base sur une loi de 1995 qui prévoit que les activités sociales privées doivent obtenir une autorisation spéciale du gouvernement, une disposition par laquelle le gouvernement justifie ses ingérences systématiques dans les affaires de l’Église. Cette demande s’est heurtée à la ferme opposition du clergé et de la hiérarchie : le lendemain, 17 août, 4 évêques ont envoyé une lettre de protestation.

Orthodoxes

L'Église érythréenne orthodoxe Tewahedo ou Église copte érythréenne. L'Église érythréenne orthodoxe est une Église orthodoxe orientale autocéphale. Elle fait partie de l'ensemble des Églises des trois conciles. Le chef de l'Église porte le titre de Patriarche d'Érythrée, avec résidence à Asmara

Les ingérences du gouvernement dans les affaires de l’Église orthodoxe sont particulièrement graves. Près de 40% des Érythréens se considèrent coptes orthodoxes de naissance.

Autres dénominations chrétiennes . La situation est plus grave pour les groupes chrétiens non reconnus.

Musulmans

L’ingérence du gouvernement dans les affaires religieuses internes des musulmans, qui représentent près de la moitié de la population, est tout aussi grave. Depuis plus de dix ans, le gouvernement a arbitrairement nommé le Sheikh Al-Amin Osman Al-Amin comme autorité musulmane suprême du pays.


   
Histoire - Quelques dates    

Dès le début de son histoire, l’Érythrée a subi l'influence du monde arabe. En effet, l’Érythrée connut les migrations de peuples de langues nilotiques et sémitiques. L’Érythrée pratiquait le commerce sur la mer Rouge des épices, des aromates et de l’ivoire.

Au IVe siècle de notre ère, l’Érythrée fit partie de l’ancien royaume éthiopien d’Aksoum fondé par des émigrants arabes de la péninsule Arabique. Le territoire fut islamisé dès le VIIe siècle, puis prit la forme d’un État semi-indépendant tout en demeurant sous la souveraineté de l’Éthiopie, jusqu’à son annexion au XVIe siècle par l’Empire ottoman en pleine expansion.

Durant près de deux mille ans, l’histoire de l’Éthiopie et celle de l’Érythrée se sont confondues. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, rien n'a séparé l’Éthiopie de l’Érythrée: ni la géographie (les hauts plateaux de l’Érythrée constituent un prolongement des hauts plateaux éthiopiens), ni le peuplement, ni l’histoire. De plus, la population érythréenne n'a jamais constitué une minorité pourvue d'une identité particulière. Il y avait un ensemble de peuples divers répartis dans différentes régions et ces peuples étant communs, tant en Éthiopie qu'en Érythrée.

1885 Colonisation italienne de l'Erythrée
1941 Contrôlé par le Royaume-Uni
1952 Fédération de l'Ethiopie et de l'Erythrée
1961 Annexion de l'Erythrée par l'Ethiopie
1993 Indépendance de l'Erythrée
1998 à 2000 Guerre avec l'Ethiopie



   
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