LES MUSULMANS CHIITESDepuis quelques années, le gouvernement mène une campagne de persécution systématique contre toutes les confessions religieuses, à tel point que depuis 2004, le Département d’État américain a inscrit l’Érythrée parmi les « pays particulièrement préoccupants » du point de vue de la liberté de religion, un terme réservé aux États qui restreignent ce droit avec le plus de force.
LES MUSULMANS CHIITESDans un décret de 2002, le gouvernement n’a reconnu formellement que l’islam, l’Église copte orthodoxe, l’Église catholique et les Églises évangéliques affiliées à la Fédération luthérienne mondiale. Près de 90% de la population appartient à l’une ou l’autre de ces dénominations, les autres groupes étant tenus de présenter une demande d’enregistrement.
L’état d’urgence, en vigueur depuis plusieurs années, lui permet de prendre des mesures particulièrement restrictives. Par ailleurs, depuis 2005, les descentes de police, arrestations, et ingérences du gouvernement dans les affaires des quatre confessions officiellement reconnues se sont multipliées.
La loi de base de l’Etat, datant de 1996, établit l’islam comme religion d’Etat et la Charia comme inspiration de la loi. La liberté de pratiquer les rites religieux est garantie sous réserve que ceux-ci sont en conformité avec la tradition et ne menace pas la paix publique. L’Article 29 du Code pénal prévoit des peines de prison pour tous ceux qui blasphèment contre Dieu ou les prophètes, ou qui offensent les religions. Parfois, cet article sert à restreindre la liberté religieuse. Le Sultan a fait don aux communautés chrétiennes et hindoues, constituées presque entièrement d’immigrés, de terres pour leur permettre de construire leurs lieux de culte. Les communautés non-musulmanes sont libres de communiquer avec leur co-religionnaires à l’extérieur du pays. La publication d’ouvrages religieux non-musulmans est interdite, même si les autorités en tolèrent l’importation de l’étranger, tout en les inspectant au préalable.
Les autorités contrôlent les sermons du vendredi pour s’assurer qu’ils ne couvrent pas de sujets politiques, ni de problèmes qui ne s’accordent pas avec la politique du gouvernement. Chaque mois, le Ministère de l’Awqaf (Héritage Religieux) établit les paramètres des sermons, et les imams doivent les respecter à la lettre.
L’apostasie n’est pas considérée comme un crime, d’après la loi de ce sultanat, mais ceux qui se convertissent de l’islam à une autre religion, rencontrent des problèmes parce que la loi sur la famille leur enlève l’autorité parentale.
La loi n’empêche pas le prosélytisme, mais en cas de protestation, le Ministère de l’Awqaf et des Affaires Religieuses prend des mesures contre les groupes ou les individus qui le pratiquent. Les séminaires pour la tenue de colloques sur l’œcuménisme sont tolérés dans la mesure où ils n’encouragent pas les musulmans à abandonner leur foi. Les groupes religieux non-musulmans doivent être enregistrés et leurs activités sont soumises à des restrictions. Les étrangers sont les seuls à être autorisés à fréquenter les écoles ou la religion islamique n’est pas enseignée.
D’ailleurs, cet enseignement est obligatoire dans les écoles des citoyens d’Oman.
Les groupes religieux ne sont pas autorisés à publier des périodiques, pas même ceux ayant un contenu religieux, et ils doivent obtenir une autorisation pour imprimer et distribuer n’importe quel document.
Le gouvernement érythréen a exigé à compter de décembre 2008 que " toutes les dîmes doivent être déposées sur un compte contrôlé par le gouvernement à partir duquel les prêtres seraient désormais payés." C'est ainsi que le gouvernement limite désormais le nombre de prêtres par paroisse(s).
Catholiques
Le 16 août 2007, les autorités ont enjoint l’Église catholique de céder toutes ses institutions sociales telles que écoles, cliniques, orphelinats ou centres d’éducation pour les femmes au ministère de la sécurité sociale et du travail. Cette revendication se base sur une loi de 1995 qui prévoit que les activités sociales privées doivent obtenir une autorisation spéciale du gouvernement, une disposition par laquelle le gouvernement justifie ses ingérences systématiques dans les affaires de l’Église. Cette demande s’est heurtée à la ferme opposition du clergé et de la hiérarchie : le lendemain, 17 août, 4 évêques ont envoyé une lettre de protestation.
Orthodoxes
L'Église érythréenne orthodoxe Tewahedo ou Église copte érythréenne. L'Église érythréenne orthodoxe est une Église orthodoxe orientale autocéphale. Elle fait partie de l'ensemble des Églises des trois conciles. Le chef de l'Église porte le titre de Patriarche d'Érythrée, avec résidence à Asmara
Les ingérences du gouvernement dans les affaires de l’Église orthodoxe sont particulièrement graves. Près de 40% des Érythréens se considèrent coptes orthodoxes de naissance.
Autres dénominations chrétiennes . La situation est plus grave pour les groupes chrétiens non reconnus.
Musulmans
L’ingérence du gouvernement dans les affaires religieuses internes des musulmans, qui représentent près de la moitié de la population, est tout aussi grave. Depuis plus de dix ans, le gouvernement a arbitrairement nommé le Sheikh Al-Amin Osman Al-Amin comme autorité musulmane suprême du pays.
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