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FlashPress - Infocatho
du 17 au 23 mars 2009
 


LE PAPE BENOÎT XVI EN AFRIQUE
du 17 au 23 mars 2009

Le programme du voyage
au Cameroun du 17 au 20 mars 2009
Mardi 17 mars

Benoît XVI quittera l’Italie le 17 mars à 10 h (heure locale, GMT +1), au départ de l’aéroport romain de Fiumicino, à bord d’un Boeing 777 de la compagnie italienne Alitalia. Après 6 heures de vol, son arrivée à l’aéroport international Nsimalen de Yaoundé (Cameroun) est prévue à 16 h (heure locale, GMT +1). Lors de la cérémonie d’accueil, il prononcera alors son premier discours sur le sol camerounais.

Mercredi 18 mars

Benoît XVI célèbrera une messe en privé dans la chapelle de la nonciature apostolique de Yaoundé, son lieu de résidence dans la capitale camerounaise.

10h : le Pape sera reçu par le président de la République du Cameroun, Paul Biya, au palais de l’Unité. Le pape rencontrera ensuite à 11h 15 les évêques du Cameroun dans l’église du Christ-Roi, à Yaoundé, et leur adressera un discours, avant de déjeuner en leur compagnie à la nonciature à 12h45.

16h 45 : dans la basilique Marie-Reine-des-apôtres, Benoît XVI présidera la cérémonie des vêpres avec les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses, les diacres, les mouvements ecclésiaux et des représentants des autres confessions chrétiennes du Cameroun. Il prononcera un nouveau discours au cours de cette célébration.

Samedi 19 mars

8h 45 : le Pape recevra les représentants de la communauté musulmane du Cameroun à la nonciature apostolique.

10 h : Benoît XVI célébrera une messe dans le stade Amadou Ahidjo de Yaoundé à l’occasion de la publication de l’Instrumentum Laboris du Synode des évêques pour l’Afrique, prévu en octobre prochain à Rome.

16h 30 : le Pape se rendra au Centre national de réhabilitation des handicapés de Yaoundé - Centre cardinal Paul-Emile Léger - où il prononcera un discours devant “le monde de la souffrance“.

18h 30 : il rencontrera ensuite les membres du Conseil spécial pour l’Afrique du Synode des évêques à la nonciature apostolique. Il leur adressera un discours avant de les recevoir à dîner, en compagnie des cardinaux et des évêques de la délégation pontificale, à 19 h 30.

Dimanche 20 mars

Après avoir célébré en privé la messe dans la chapelle de la nonciature, le pape rejoindra l’aéroport de la capitale camerounaise.
10h : lors de la cérémonie de départ, Benoît XVI prononcera un discours, avant de s’envoler vers l’Angola à 10h30

Pour mieux connaître le Cameroun
en Angola du 20 au 23 mars 2009

Dimanche 20 mars :

Le pape arrivera à Luanda venant du Cameroun, peu après 12h locales, après 2 h de vol. Il sera accueilli à l’aéroport international "4 Février" par le président Jose Eduardo Dos Santos, entouré des membres du clergé, ainsi que ceux du gouvernement, du corps diplomatique, et des hommes politiques du pays. Un échange de discours entre le chef de l’état angolais et le souverain pontife est prévu à cette occasion.

Vers 17h, le Saint-Père rendra une visite de courtoisie au président angolais, avant de s’adresser, vers 18h, aux hommes politiques, membres de la société civile angolaise, et au corps diplomatique accrédité dans le pays.

Dans la soirée, il rencontrera, à la nonciature apostolique de Luanda, les évêques d’Angola et de Sao Tomé. Cet entretien sera suivi d’un dîner, en compagnie de sa délégation.

Lundi 21 mars :

Dans la matinée, il célébrera une messe avec les évêques, prêtres, religieux et religieuses, les mouvements des laïcs et des catéchistes d’Angola et de São Tomé, à l’Église de São Paulo (saint Paul), à Luanda.

A 16h, il présidera un rassemblement avec les jeunes au stade dos Coqueiros dans la capitale angolaise.

Mardi 22 mars :

La journée du dimanche 22 mars sera marquée par la messe centrale sur la Place Cimangola, à laquelle les autorités ecclésiastiques catholiques prévoient une présence de plus d’un million de fidèles.

Puis, le Pape rencontrera les mouvements catholiques pour la promotion de la femme, à la paroisse de Santo António, dans la municipalité de Cazenga. Il aura ensuite un dîner avec les évêques d’Angola et de São Tomé à la Nonciature Apostolique.

Mercredi 23 mars :

Au dernier jour de sa visite, le souverain pontife célébrera une messe privée à la Chapelle de la Nonciature apostolique avant son départ, dans la matinée pour Rome.

Il prononcera un discours de fin de séjour.

Pour mieux connaître l'Angola

Pourquoi le Pape vient en Afrique

LE SYNODE DES ÉVÊQUES POUR L'AFRIQUE


Le 28 juin 2007, Benoît XVI a convoqué une seconde assemblée spéciale du Synode des évêques pour l'Afrique, qui se tiendra au Vatican du 4 au 25 octobre 2009 sur le thème « L'Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ». Un thème auquel le pape rattache ce verset de l'Évangile : « Vous êtes le sel de la terre... Vous êtes la lumière du monde » (Matthieu 5, 13-14).

Et c’est au cours de l'homélie de la messe conclusive du Synode des évêques sur la Parole de Dieu, le 26 octobre 2008, à la basilique Saint-Pierre de Rome, que le Pape a fait part de son intention « d'aller en mars prochain au Cameroun pour remettre
aux représentants des conférences épiscopales d'Afrique le document de travail » du prochain Synode sur l'Afrique.

Il y a douze ans, du 10 avril au 8 mai 1994, fut célébrée la première assemblée spéciale pour l'Afrique du Synode des évêques sur le thème : « L'Église en Afrique et sa mission évangélisatrice vers l'an 2000 : vous serez mes témoins » (Ac 1,8). Les travaux de ce synode ont donné lieu à une exhortation apostolique post-synodale sur l'Église en Afrique, « Ecclesia in Africa », que le Pape Jean-Paul II avait promulguée à Yaoundé le 14 septembre 1995.

Benoît XVI voudrait repartir sur les pas de Jean-Paul II et poursuivre cette œuvre. Son premier voyage apostolique en Afrique est donc avant tout une manifestation de la continuité de ce souci pastoral pour le continent africain.

A Yaoundé, le 19 mars, dans le cadre de sa visite officielle, Benoît XVI rencontrera les représentants des conférences épiscopales de l’Afrique et leur remettra l’Instrumemtum Laboris, le « document de travail », qui servira de base aux travaux des Pères synodaux lors de leur réunion en octobre prochain.

PREMIER VOYAGE DU PAPE EN TERRE AFRICAINE

Ce sera le premier voyage du Pape en terre africaine, et son 11ème voyage apostolique international en dehors de l'Italie. Le Pape a choisi avec le Cameroun, un pays bilingue (anglais et français), ce qui l'amène à mettre les pieds pour la première fois en Afrique, dans un pays qui a reçu sa foi catholique des Allemands.

Benoît XVI a confié son vif désir de rencontrer les populations africaines dans son discours annuel au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège le 8 janvier dernier : « Dans quelques mois, disait-il, j'aurai la joie de rencontrer beaucoup de frères et sœurs dans la foi et en humanité qui vivent en Afrique ».

Il avait ajouté ses vœux de paix et ses encouragements à lutter contre la pauvreté : « Dans l'attente de cette visite que j'ai tant désirée, je prie le Seigneur afin que leurs cœurs soient disponibles à accueillir l'Évangile et à le vivre avec cohérence, en construisant la paix par la lutte contre la pauvreté morale et matérielle ». Le Pape a souvent exprimé un souci particulier pour les enfants africains.

Ce voyage comporte deux étapes, Le Cameroun puis l'Angola. Chacune a un sens pour le continent comme pour l'Église.

Le Cameroun quant à lui symbolise une « Afrique en miniature », c’est un pays bilingue qui a en outre une très grande diversité culturelle et religieuse. A ce titre, il représente un cadre idéal pour s’adresser à toute l’Afrique. Il connaît ces derniers temps un approfondissement de la foi et le Pape nourrit beaucoup d’espoirs sur l’Afrique où le nombre de fidèles augmente, contrairement à l’Europe : augmentation du nombre de chrétien mais aussi d’évêques, de cardinaux et de diocèses.

Puis Benoit XVI ira ensuite en Angola où il célèbrera le 500ème anniversaire de la venue de l'évangile avec l'arrivée des colons portugais à l'embouchure du fleuve Zaïre en 1482. Elle a le plus grand pourcentage des chrétiens catholiques dans cette
région d’Afrique australe. Mais c'est aussi un pays qui a connu des années de guerre civile et qui retrouve la paix au cours d'une longue réconciliation.

L'ÉGLISE DANS UN CONTINENT D'AVENIR

Les études menées par le PRB, Population Reference Bureau, donnent des chiffres qui parlent d'eux-mêmes. Le Pape déclarait lors de la confirmation du second synode pour l’Afrique qu’il nourrissait une grande confiance que de telles assises donneront une nouvelle impulsion à l’évangélisation, à la consolidation et à la croissance de l’Eglise. Il soulignait "le fait qu’il ne s’agit pas tant d’un nouveau projet que de donner avant tout une nouvelle impulsion. Cela signifie consolider les acquis et prendre un nouvel élan.

" Si l’Europe vit un certain manque d’espérance, si elle est une société dominée par le relativisme absolu, la recherche du plaisir, le consumérisme à outrance, l’Afrique en évitant cette contamination peut être signe d’espérance et d’espoir."

C’est un véritable défi à l’évangélisation que propose ce synode en réfléchissant sur les aspects socio-économiques, politiques et éthiques afin de combattre davantage la misère du peuple, les guerres et les conflits ethniques qui perdurent. Il s’agit donc là de mettre en œuvre un nouvel élan missionnaire auprès des prêtres et des laïcs afin qu’ils puissent être partie prenante de cette entreprise : annoncer et vivre l’Evangile, en servant la personne humaine et la société dans ce que l’une et l’autre représente de valeurs et d’exigences.

L’Eglise catholique, famille de Dieu, chemine en Afrique où elle représente une Église vigoureuse, confiante en ses capacités, et travaillant pour l’avenir en dépit du cadre général difficile de la société dans laquelle elle évolue. Elle demeure signe d’espoir pour l’Europe et le monde entier.

Au Cameroun, le Pape est invité par la Conférence épiscopale nationale du Cameroun et il répond, également, à une invitation
du président Paul Biya. En Angola, il est invité par la conférence épiscopale d’Angola et de Sao Tomé (CEAST) et répond à une invitation du Président José Eduardo dos Santos. Ce voyage est à la fois une visite pastorale et officielle.
Le premier Synode africain - Ecclesia in Africa


L'IDÉE D'UN "CONCILE" DE L'ÉGLISE EN AFRIQUE


L'idée d'un « concile de l'Église catholique en Afrique » est lancée en 1977, reprise en partie par les évêques du Zaïre lors de la visite du Pape à Kinshasa en 1980. Jean-Paul II reconnaîtra plus tard qu'une concertation est nécessaire, « sous une forme ou sous une autre ». Mais, en 1987, l'Assemblée plénière du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) se montre défavorable à un concile africain.

Jean-Paul II en retient l'idée, mais au lieu de la "replier" sur l'Afrique il veut y associer l'Église en utilisant le Synode des évêques. Le 6 janvier 1989, il annonce une Assemblée spéciale pour l'Afrique du synode des évêques.

Une commission se met au travail et détermine le thème général : « L'Église en Afrique et sa mission évangélisatrice vers l'an 2000, « Vous serez mes témoins » (Ac 1, 8). »

LES TRAVAUX PRÉLIMINAIRES

En juillet 1990 sont présentées les lineamenta (lignes générales) lors de la 9ème Assemblée du SCEAM à Lomé (Togo). 81 questions sont posées, et donnent le départ du travail préparatoire effectué dans toutes les Églises particulières d'Afrique. Les réponses doivent remonter à Rome avant fin novembre 1991.

En juin 1992 est mis au point l'Instrumentum laboris (instrument de travail). L'Assemblée plénière peut se réunir à Rome du 10 avril au 8 mai 1994.

151 évêques élus par les Conférences épiscopales d'Afrique, auxquels se sont joints 47 membres de droit (responsables de la Curie romaine, cardinaux africains) et 37 membres nommés personnellement par Jean-Paul II, 8 religieux et 5 « délégués fraternels » d'autres confessions chrétiennes.

LA PROMULGATION

Le 6 mai 1994, le texte du message synodal est rendu public. Le texte final des propositions (dont le nombre est passé de 61 à 64) avait été voté par les membres du synode et transmis au Pape. Il reste encore secret.

Le 14 septembre 1995, à Yaoundé au Cameroun, en présence des évêques de 29 pays d'Afrique de l'Ouest, d'Afrique centrale et du Maghreb, l’Exhortation apostolique « Ecclesia in Africa », est promulguée.


Le second Synode africain - Octobre 2009

Le premier Synode africain de 1994 avait cinq thèmes : - l'évangélisation - l'inculturation - dialogue avec les autres religions - les moyens de communication sociale - la justice et la paix.

Le second a pour thème la justice et la paix. Ainsi, le thème du prochain Synode porte une préoccupation très vive pour les questions de société en Afrique. Déjà le premier Synode en 1994 et les innombrables propositions portant sur les questions économiques et politiques faites par les évêques au Pape Jean-Paul II en vue de son exhortation post-synodale, étaient des signaux forts d’urgence sociale.

C’est à ces appels qu’avait répondu la deuxième assemblée du SCEAM (Association des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar) en 2000 et la publication de la Lettre pastorale « Le Christ est Notre Paix ». Mais la préoccupation majeure de ces deux Synodes reste l’évangélisation, avec comme axe l’inculturation dans le premier et la justice et la paix dans le second.

LES "LINEAMENTA"

Elles sont divisées en une introduction et cinq chapitres :

- Le premier chapitre, "L'Afrique à l'aube du XXI siècle", décrit brièvement l'état socio-économique, politique, culturel et religieux de l'Afrique, le rôle des religions et en particulier les rapports entre Islam et Christianisme.

- Le deuxième chapitre, "Le Christ, parole et pain de vie, notre réconciliateur, notre justice et notre paix", Le deuxième chapitre, "Le Christ, parole et pain de vie, notre réconciliateur, notre justice et notre paix", souligne combien le "Christ apparaît comme le Sauveur des Africains et Africaines" face aux graves problèmes du continent.

- Le troisième chapitre, "L'Église, sacrement de réconciliation, de justice et de paix en Afrique", expose l'état d'un continent marqué par la guerre. "L'Église est appelée à développer sa mission prophétique de réconciliation".

- Le quatrième chapitre, "Le témoignage d'une Église reflétant la lumière du Christ sur le monde", met en évidence la priorité de la formation de laïcs qui "soient guidés par les principes chrétiens et tendus vers le bien commun", de manière "à influencer positivement les contextes socio-politiques des divers pays".

- Le cinquième chapitre, intitulé "Les ressources spirituelles pour la promotion de la réconciliation, de la justice et de la paix en Afrique", demande à tous les catholiques d'annoncer l'Évangile "en parole et par l'exemple de leur vie". Pour ce, il faut recourir aux "sources spirituelles que sont la vie liturgique, la messe avant tout, l'adoration eucharistique puis les diverses autres formes de prière".

- Les Lineamenta se terminent par un questionnaire dont le but "est de faciliter la réflexion et le débat en vue des propositions qui seront étudiées durant l'assemblée synodale".

L'INSTRUMENTUM LABORIS

L'Instrumentum laboris est donc l’ordre du jour proposé pour le Synode. Il est aussi une nouvelle étape dans le processus de consultation en rassemblant et en structurant les réponses aux Lineamenta qui ont été envoyées. Il doit aider les évêques et les autres délégués au Synode à choisir les points à examiner au cours du Synode et à décider des priorités à proposer.

Les 32 Conférences épiscopales d'Afrique ainsi que les Églises catholiques orientales (Patriarcat copte d'Alexandrie) et le Conseil des Églises éthiopiennes, devaient répondre aux 32 questions des lineamenta avant novembre 2008. Le Conseil spécial pour l'Afrique s’est chargé de rassembler toutes ces contributions.

A partir de ces contributions, le Secrétariat général du Synode et son Conseil spécial pour l'Afrique ont rédigé ainsi le document de travail pour le Synode. La dernière session de ce Conseil spécial pour l'Afrique a eu lieu fin janvier 2009 à Rome. Dix évêques africains de toutes les régions du continent ont participé à cette réunion préparatoire, sous la conduite du cardinal Francis Arinze, préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

La version définitive de l'Instrumentum laboris sera remise au Pape pour son prochain voyage au Cameroun et en Angola en mars 2009. Lors de leur réunion, les évêques ont évoqué la situation politique et sociale du continent, soulignant la présence
« d'éléments d'espérance », « dus en particulier au dynamisme de l'Église ».

Ainsi, comme pour le dernier synode, il est probable que l'accent soit mis sur l'Évangile car l'Évangile est « source d'espérance, d'optimisme et de paix » ; et un appel fort à « la réconciliation, au dialogue, à la solidarité », pour surmonter les divisions dues à la diversité des traditions, des religions, des ethnies et des langues ».

LES RESPONSABLES DU PROCHAIN SYNODE POUR L'AFRIQUE

Le Synode d’octobre 2009 sera présidé par le Pape lui-même. Il sera assisté de trois présidents délégués : le cardinal nigérian Francis Arinze, membre de la curie et ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le cardinal sénégalais Théodore-Adrien Sarr, archevêque de Dakar, et le cardinal sud-africain Wilfrid Fox Napier, archevêque de Durban.

Est nommé rapporteur général le cardinal ghanéen Peter Kodwo Appiah Turkson. L’archevêque de Cape Coast (Ghana), qui fêtera ses 61 ans au cours de l’assemblée synodale, en conduira les travaux et en rédigera les conclusions. Une charge qui est toujours confiée à un prélat de premier plan dont le Souverain Pontife souhaite mettre en avant les compétences devant les évêques du monde entier.

Enfin, le Pape a nommé secrétaires spéciaux du Synode Mgr Damião António Franklin, archevêque de Luanda (Angola), et Mgr Edmond Djitangar, évêque de Sarh (Tchad).

L'Église et le continent africain

A travers les interventions de Benoît XVI ces derniers mois, plusieurs thèmes peuvent être relevés et seront sans doute présent dans ses discours lors de son voyage en Afrique.

BENOÎT XVI AU CORPS DIPLOMATIQUE

Le jeudi 8 janvier 2009, Benoît XVI a reçu les membres du Corps diplomatique représentant les 178 États et institutions internationales accrédités près le Saint-Siège. Il leur a dit :

" Dans quelques mois, j'aurai la joie de rencontrer beaucoup de frères et sœurs dans la foi et en humanité qui vivent en Afrique. Dans l'attente de cette visite que j'ai tant désirée, je prie le Seigneur afin que leurs cœurs soient disponibles à accueillir l'Évangile et à le vivre avec cohérence, en construisant la paix par la lutte contre la pauvreté morale et matérielle.

" Un soin tout particulier est à réserver à l'enfance : vingt ans après l'adoption de la Convention sur les droits des enfants, ceux ci demeurent très vulnérables. Beaucoup d'enfants vivent le drame des réfugiés et des déplacés en Somalie, au Darfour et dans la République démocratique du Congo.

" Il s'agit de flux migratoires concernant des millions de personnes qui ont besoin d'une aide humanitaire et qui surtout sont privées de leurs droits élémentaires et blessées dans leur dignité. Je demande à ceux qui exercent des responsabilités politiques, au niveau national et international, de prendre toutes les mesures nécessaires pour résoudre les conflits en cours et pour mettre fin aux injustices qui les ont provoqués.

" Je souhaite qu'en Somalie, la restauration de l'État puisse enfin progresser, afin que cessent les interminables souffrances des habitants de ce pays. Au Zimbabwe, également, la situation demeure critique et des aides humanitaires considérables sont nécessaires. Les accords de paix au Burundi ont jeté une lueur d'espoir dans la région. Je forme des vœux afin qu'ils soient pleinement appliqués et deviennent source d'inspiration pour d'autres pays, qui n'ont pas encore trouvé la voie de la réconciliation.

" Le Saint-Siège, vous le savez, suit avec une attention spéciale le continent africain et est heureux d'avoir établi l'an passé les relations diplomatiques avec le Botswana." »
LA PRÉSENCE QUOTIDIENNE DE L'ÉGLISE

La présence quotidienne de l'Église, ce sont ces multiples communautés chrétiennes dans chaque pays, les communautés caritatives, les prêtres, les religieux et les religieuses, les laïcs engagés dans les réalités sociales et politiques de la vie quotidienne. Les évêques élèvent aussi la voix pour que se réalise ainsi l'Évangile. Nombreuses sont leurs interventions, à tous niveaux, comme celle-ci. En voici une, par exemple.

8 février 2009 - LES ÉVÊQUES DE SIX PAYS D'AFRIQUE CENTRALE

Depuis Yaoundé au Cameroun, 8 février 2009, les évêques de six pays d’Afrique centrale se sont élevés contre la corruption qui prévaut dans la gestion des ressources naturelles de leur sous-région.

Dans un communiqué, ils appellent les dirigeants de leurs pays à faire preuve de transparence dans leurs politiques nationales de gestion, afin de sortir les populations de la misère. Ils dénoncent les "contrats illégitimes existants", demandent leur révision et exigent que "plus jamais nos communautés ne soient appauvries par des exploitants véreux".

Le communiqué, dans lequel l’Église dénonce la corruption et les atteintes aux ressources naturelles, a été signé par les évêques du Gabon, du Congo, du Cameroun, du Tchad, de la Centrafrique, et de la Guinée équatoriale qui appartiennent à la communauté économique des États d’Afrique centrale (CEMAC).

" Si notre richesse avérée du sol et du sous-sol contraste toujours avec la misère de nos populations, c’est aussi en grande partie à cause du mal de la corruption qui grippe le fonctionnement de notre administration, de notre économie, de nos investissements, de notre système d’éducation et de santé", écrivent ces évêques.

"Nous avons le devoir de suivre la prospection et l’exploitation des ressources naturelles dans nos régions", activités à faire "dans le respect des normes environnementales et sociales pour que soient respectés les droits de l’Homme et le bien-être des populations", déclarent les évêques des pays de la CEMAC.

Le Gabon, le Congo, le Cameroun et la Guinée Équatoriale, ont adhéré à l’Initiative de transparence dans les industries extractives (EITI) à qui vise à assurer que les revenus du pétrole contribuent au développement des pays producteurs. Selon les évêques, si la richesse avérée du sol et du sous-sol de leurs pays respectifs contraste toujours d’avec la misère des populations locales, c’est aussi en grande partie à cause du mal de la corruption qui grippe le fonctionnement des administrations, des économies, des investissements, des systèmes d’éducation et de santé. Face à cette situation, ils ont estimé nécessaire d’agir, en dénonçant cette tare que constitue la corruption. (source : agence APIC)


Brève histoire du continent africain







Il est impossible de résumer toute l'histoire de ce continent depuis la présence romaine des premiers siècles de l'ère chrétienne au nord du continent, la présence chrétienne en Égypte et en Éthiopie, l'extension de l'islam, le vie des royaumes d'Afrique centrale que nous connaissons par de nombreuses traditions orales.

L'arrivée des chinois sur les côtes de l'Océan indien et l'installation portugaise sur les côtes de l'Atlantique influenceront ces royaumes souvent en guerre les uns contre les autres. Nous ne pouvons que recommander un livre très documenté :Catherine Coquery-Vidrovitch, La découverte de l’Afrique, éditions L’Harmattan (réédition avec préface actualisée)
L'ÉVANGÉLISATION DANS LE CONTINENT

L'Exhortation Apostolique du précédent Synode en donne un rapide résumé en la synthétisant en trois phases. Ce dossier concernant l'Afrique subsaharienne, nous ne citerons que quelques citations de la "première phase".ce qui est dit de l'évangélisation en Afrique du Nord, faisant l'impasse sur cette première phase.







Première phase

" Nous pensons aux Églises chrétiennes d'Afrique, dont l'origine remonte aux temps apostoliques et est liée, selon la tradition, au nom et à l'enseignement de l'évangéliste saint Marc. Nous pensons à la foule innombrable de saints, de martyrs, de confesseurs, de vierges appartenant à ces Églises. En réalité, du IIe au IVe siècle, la vie chrétienne dans les régions septentrionales de l'Afrique fut très intense et occupa une position d'avant-garde, aussi bien dans le domaine de la théologie que dans celui de la littérature chrétienne.

" Des noms remontent aussitôt à la mémoire, ceux des grands docteurs et écrivains, comme Origène, saint Athanase, saint Cyrille, flambeaux de l'École d'Alexandrie, et pour l'autre partie de la côte méditerranéenne de l'Afrique, ceux d'un Tertullien, d'un saint Cyprien, et surtout celui de saint Augustin
.
 

























Deuxième phase.

" Aux XVème et XVIème siècles, l'exploration de la côte africaine par les Portugais fut bien vite accompagnée par l'évangélisation des régions de l'Afrique situées au sud du Sahara. Cet effort concernait, parmi d'autres lieux, les régions du Bénin, de São Tomé, de l'Angola, du Mozambique
et de Madagascar.


... "Il y a cinq cents ans, écrit Ecclesia in Africa, les peuples de l'Angola se sont ajoutés à ce chœur de langues. À ce moment-là, dans votre patrie africaine, la Pentecôte de Jérusalem s'est renouvelée. Vos ancêtres entendirent le message de la Bonne Nouvelle qui est la langue de l'Esprit. Leurs cœurs accueillirent pour la première fois cette parole et ils inclinèrent la tête dans l'eau des fonts baptismaux, où l'homme, par l'œuvre de l'Esprit Saint, meurt avec le Christ crucifié et renaît à une nouvelle vie dans sa résurrection. [...]

" Ce fut certainement le même Esprit qui poussa ces hommes de foi, les premiers missionnaires, qui arrivèrent en 1491 à l'embouchure du Zaïre, à Pinda, donnant naissance à une véri-table épopée missionnaire. Ce fut le même Esprit, œuvrant à sa manière dans le cœur des hommes, qui poussa le grand roi du Congo Nzinga-a- Nkuwu à demander des missionnaires pour annoncer l'Évangile. Ce fut l'Esprit Saint qui soutint la vie de ces quatre premiers chrétiens angolais qui, de retour d'Europe, témoignèrent de la valeur de la foi chrétienne.

" Après les premiers missionnaires, de nombreux autres vinrent du Portugal et d'autres pays européens pour continuer, développer et consolider l'oeuvre commencée ».

..." À cause de difficultés de divers ordres, la seconde phase de l'évangélisation de l'Afrique s'acheva au XVIIIe siècle par l'extinction de presque toutes les missions dans les régions situées au sud du Sahara."

Quelques dates repères : 1491 : Evangélisation du Congo (RDC) par les Portugais - 1506-1544 : Afonso 1er, roi très chrétien du Congo. 1521 : Henri, le fils du roi du Congo devint prêtre puis le premier évêque noir. 1665 : Guerre entre le Portugal et le Congo; le roi Antonio 1er du Congo est vaincu et décapité.

C’est l’anarchie : l’évangélisation n’est plus suivie ; les religions des ancêtres et les syncrétismes sont en progression.

Troisième phase.

La troisième phase de l'évangélisation systématique de l'Afrique commença au XIXe siècle, période caractérisée par un effort extraordinaire accompli par les grands apôtres et promoteurs de la mission africaine. Ce fut une période de croissance rapide, comme le montrent clairement les statistiques présentées à l'Assemblée synodale par la Congrégation pour l'Évangélisation des Peuples.

Cette croissance rapide fut l'oeuvre de nombreux missionnaires européens : Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs), Religieux spiritains, SMA, Capucins, Saint Joseph de Cluny, Sœurs missionnaires d’Afrique, Notre Dame des apôtres, Franciscaines Missionnaires…

Elle fut aussi l'oeuvre des catéchistes autochtones, du clergé autochtone. En 1880, les jeunes Martyrs de l’Ouganda deviennent semence de chrétienté. Dans ces dernières décennies, plusieurs pays africains ont célébré le premier centenaire du début de leur évangélisation.

L'Exhortation apostolique commente ainsi cette période : " Vraiment, la croissance de l'Église en Afrique depuis cent ans est une merveille de la grâce de Dieu." ... ' En face de la croissance formidable de l'Église en Afrique durant les cent dernières années, devant les fruits de sainteté qui ont été obtenus, il n'y a qu'une explication possible: tout cela est don de Dieu, car aucun effort humain ne pourrait avoir accompli une telle œuvre dans cette période relativement brève.













" Il n'y a cependant pas de place pour un triomphalisme humain. En rappelant la splendeur glorieuse de l'Église en Afrique, les Pères synodaux ne désiraient rien d'autre que célébrer les merveilles que Dieu a faites pour la libération et le salut de l'Afrique." (source : Ecclesia in Africa - VIS)
Les statistiques


Au point culminant de sa fécondité, au milieu des années 1990, l'Afrique faisait jeu égal avec l'Europe: 719 millions d'habitants au sud de la Méditerranée, 728 millions sur le Vieux Continent. En 2050, selon les projections des Nations unies, l'Afrique comptera 1,8 milliard d'habitants, soit un cinquième de la population mondiale, et l'Europe moins de 650 millions. Le nombre des Africains doublera, bien que le taux de croissance démographique du continent baisse depuis le milieu des années 1990. Mais l'Afrique a amorcé sa transition démographique, rejoignant ainsi un schéma universel de développement.


Superficie : 30 206 704 km2
Densité : 30.38 habitants/km2
Nombre de pays et territoires : 57
Nombre de fuseaux horaires : 6
Nombre de langues parlées : 2011



Espérance de vie : 52 ans
Taux de natalité : 38 ‰
Taux de mortalité : 15 ‰
Taux de mortalité infantile : 89 ‰
PNB/habitant (2003) : 2170 $USD


Évolution de la population catholique - 2004-2050
L’Afrique est le continent qui connaît la plus forte croissance de fidèles catholiques à travers le monde mais l’Église catholique y est confrontée à la concurrence des Églises évangéliques protestantes et de l’islam. Environ un quart de la population du Cameroun est catholique et les deux cinquièmes en Angola.
 
Nombre de
catholiques
%
Population
catholique
estimée
Population
catholique
projetée
Population
catholique
projetée
changement au sein
de la population
catholique
Région du monde
2004
2004
2025
2050
2004-2050
Afrique
17,9 %
139.157.160
219.171.850
342.023.230
145,8 %
Asie
4,3 %
127 125 410
171 916 360
207 086 560
62,9 %
Europe
36,4 %
270 765 647
272 495 186
255 744 426
- 5,5 %
Amérique latine et Caraïbes
83,3 %
454 541 400
568 040 560
646 912 570
42,3 %
Amérique du Nord
25,1 %
82 000 000
97 000 000
113 000 000
37,8 %
Océanie
26,8 %
9 000 000
11 000 000
13 000 000
44,4 %
Total mondial
21,6 %
1 082 228 463
1 339 159 510
1 577 585 569
45,8 %
Projection de la croissance catholique - 2004-2050
2004 2050 Pays en croissance       Pays en déclin
1 Rép.Pop. du Congo
+ 60.983.400
  1 Pologne
- 5.356.880
2 Philippines
+ 49.735.200
  2 Italie
- 5.330.600
3 Mexique
+ 38.510.550
  3 Allemagne
- 2.412.000
4 Brésil
+ 34.867.890
  4 Hongrie
- 1.504.250
5 États-Unis
+ 28.973.220
  5 Portugal
- 1.084.920
6 Nigeria
+ 27.352.080
  6 Espagne
- 1.008.720
7 Ouganda
+ 24.317.600
  7 Ukraine
- 673.200
8 Colombie
+ 19.489.800
  8 Slovaquie
- 512.470
9 Argentine
+ 13.660.240
  9 Roumanie
- 466.200
10 Angola
+ 13.628.760
  10 Croatie
- 447.600
Les défis religieux actuels
Jean-Paul II a incontestablement marqué le continent africain. Sur les 110 voyages de son pontificat, il en consacra 40 à ce continent où ses visites furent toujours très remarquées.

L’Afrique avait une place à part dans le cœur du Pape. L’histoire retiendra que c’est Jean-Paul II qui a convoqué en 1994 le premier Synode africain de l’Eglise catholique.

Au début de son pontificat en 1978, l’Afrique avait 48 à 50 millions de baptisés et au moment où il nous a quittés, elle en avait à peu près 130 millions.
A la veille de son voyage en Afrique et dans la perspective du prochain Synode, Benoît XVI a multiplié les mentions concernant les perspectives cette visite pastorale. La lettre qu'il fit parvenir à la récente rencontre de Bagamoyo en Tanzanie, en juillet dernier, en est l'expression.

" Vos réflexions sur les Perspectives Pastorales pour la Nouvelle Evangélisation dans le contexte de la globalisation, et sur les cultures africaines est un vaste domaine d’étude, particulièrement important parce qu’il inclut la double tâche d’évangélisation de la culture et de l’inculturation de l’Evangile.

" C’est là une mission antique et toujours nouvelle ‘qui a son origine dans le mystère même de l’Incarnation, et sa raison, dans la capacité intrinsèque de l’Evangile, de s’enraciner dans chaque culture.

" Que vos délibérations aident l’Eglise en Afrique à trouver des moyens nouveaux et efficaces pour présenter la vérité immuable de l’Evangile, et en particulier les valeurs de la joie pour la vie, pour le respect envers les enfants à naître, pour le rôle important de la famille, et pour le sens profond de communion et de solidarité, présentes dans les cultures africaines (cf. Ecclesia in Africa, n°43)."

Le président du Conseil pontifical, Mgr. Gianfranco Ravasi, commentant ce message, soulignait les défis issus de la mondialisation : " l'oubli du bien commun, les comportements sociaux guidés par des logiques de marché, la destruction de modèles de vie transmis par la famille, l'école et la paroisse ainsi que l'exaltation de l'individualisme."

... " Ce sont les pays les plus pauvres, surtout en Afrique, qui subissent les effets les plus néfastes d'une mondialisation mal comprise, qui donne lieu à la "destruction de valeurs véhiculées par les traditions culturelles ancestrales, la déstabilisation des consciences et le déracinement culturel de générations entières entraînées dans une spirale qui les mène de la pauvreté à la misère".

... " C'est dans ce contexte de sécularisation globale que l'Eglise peut montrer comment faire renaître un humanisme chrétien, en reproposant les grandes valeurs d'une manière nouvelle, à l'aide de la Parole, seule en mesure de féconder les déserts de l'indifférence et de la superficialité."
Les trois grandes religions africaines
L'Afrique connaît actuellement trois grandes religions: l'animisme, le christianisme et l'islam. Le développement des diverses communautés évangéliques est difficile à cerner. Aujourd'hui l'une débute qui disparaîtra demain quand son pasteur cessera ses prédications. Leur complexité est grande qui ne permet pas de les analyser, ni même de les chiffrer. On ne peut que constater les situations qu'elles créent.
LE CHRISTIANISME EN AFRIQUE

Les Catholiques, latins et orientaux, sont actuellement 139.157.160.
Les Protestants, principalement luthériens et baptistes, sont 87.190.000.
Les Orthodoxes Églises orientales (Coptes et patriarcat d'Alexandrie) : 33.660.000.
Les Anglicans : environ 20.551.000, surtout dans les régions anciennement sous influence britannique

L'ISLAM EN AFRIQUE

Les 315.000.000 musulmans se répartissent en deux grandes traditions: les Sunnites (83.0%) et les Shi'ites (16.0%), sont principalement dans le nord de l'Afrique, mais progressent au Nigeria, au Kenya, en particulier.

Les États du nord du Nigeria ont adopté la charia, la législation islamique. L'islam du Sénégal connait des courants différents de celui du Maroc ou de l'Égypte.
 
L'ANIMISME EN AFRIQUE

Sous le terme "Animisme" sont regroupées de manière assez large toutes les religions dites "primitives" dont les fondements reposent, entre autres choses, dans le rapport de l'homme et la nature. En Afrique on estime à 97.200.000 les adeptes des diverses religions autochtones.

Bien souvent l'animisme connait un véritable syncrétisme entre les dieux africains et les saints catholiques.



C'est la religion la plus ancienne de l'Afrique noire et celle dont les adeptes sont restés les plus nombreux: plus de la moitié (au moins) de la population. C'est ce que les Européens ont appelé fétichisme, parce qu'ils croyaient que les gens « adoraient des fétiches », ceux-ci pouvant être aussi bien des objets que des forces naturelles.

En réalité, il s'agit d'abord d'une confusion de deux ternies portugais : fetisso (chose fée, ensorcelée ou enchantée) et feitiço (factice, artificiel). Il faut se détacher de cette conception et parler d'animisme: " si tout est force, et souffle vital, tout s'anime". Léopold-Sédar Senghor, chrétien sénégalais le définit comme « l'intuition d'un monde surréel, où l'homme est lié, d'une part, à l'homme et, d'autre part, à Dieu, par la médiation des « Esprits-Ancêtres ». Cette religion, à la fois agraire (les « dieux» sont souvent l'expression des phénomènes naturels) et familiale (commémoration des Ancêtres), se manifeste d'abord par le sacrifice, qui est communion, partage d'aliments dont l'essence nourrira le double du « dieu ».

Il y a là tout un fonds de croyances, commun à l'humanité, dans lequel la divination joue un rôle quotidien. Il y a un "devin", un "diseur révélateur de choses cachées", un "voyant".

La technique particulière qui l'exprime, c'est la transe, c'est-à-dire la perte du contrôle, souvent extériorisée par une danse. On touche là au fond même du culte: celui des danses dites de « possession », le « révélateur » est entré en contact et en possession avec l'au-delà divin. Le but est d'abord d'accepter et de s'intégrer une entité favorable en exorcisant un mauvais esprit qui pourrait vous en empêcher L'animisme recherche donc l'intégration de la société dans l'autre société.

Le religieux imprègne la vie quotidienne. et la multiplicité de ses formes a beaucoup désorienté les premiers Européens qui attribuèrent aux représentations d'ancêtres ou de génies figurées par des masques et des statuettes le ternie de fétiches. Mot d'origine portugaise (feitiçio) signifiant « factice ». On ne peut réduire, en effet, les religions traditionnelles à un simple polythéisme pratiqué par des populations n'ayant pas la notion de la transcendance. Ici, Dieu, l'Infini. l'Esprit ou la Force vitale se manifestent dans le monde visible et leurs auxiliaires sont honorés sous des noms de génies ou de divinité.

La Force vitale anime toute chose. en particulier la nature sauvage qui procurait aux hommes leur nourriture à l'époque où ils étaient chasseurs- collecteurs. Cette nature incluant animaux, plantes, rivières, montagnes, est le domaine des forces surnaturelles et des génies avec lesquels il importe de vivre en bonne intelligence et qu'il faut donc se concilier en toute circonstance. L'important est de maintenir l'ordre dans l'univers, un ordre souvent remis en question par des éléments perturbateurs ou par l'inconséquence des hommes.

Ainsi, couper un arbre pour faire un tambour ou construire une maison doit s'accompagner d'une prière rituelle ou d'une offrande destinée à apaiser cette force vitale que l'on a atteint par le prélèvement fait sur la forêt

Mais tout le monde ne peut pas accéder aux mystères de la nature ni avoir un contact avec ses forces invisibles. Comme dans les autres religions, seules des personnes qui ont suivi une ascèse, reçu un enseignement ou subi une initiation sous la conduite d'un maître sont en mesure d'interpréter les signes envoyés par l'au-delà ou de pratiquer les rituels appropriés pour retenir l'attention des forces qui le peuplent.

Ces personnes ont peu de chose à voir avec les « sorciers » dont les explorateurs et même les missionnaires du XIXème siècle se plaisaient à décrire et à railler les gestes incompréhensibles.

Il en est de même des danses, rappels de cette force vitale génératrice de vie, en particulier le masque porté par le danseur, personnage dont on ignore tout car il fait partie du masque qu'il porte et qui doit être toujours en mouvement, comme la vie qu'il incarne. La musique est la parole de l'invisible, notamment le tambour dont les sons évoquent le dieu du tonnerre et servent à transmettre les ordres.

Dans un rituel animiste, danse, musique et représentation sculptée du génie ou de l'ancêtre civilisateur sont intimement liées et composent un ensemble audiovisuel parfait où se rejouent les grands mythes fondateurs de la société. L'on peut dire que l'animisme est une religion de la vie où le monde de l'au-delà participe à tout instant à la vie d'ici-bas à travers la présence des ancêtres, inhumés à proximité des vivants, parfois sous les maisons.

Étant donné que des dizaines de millions d'Africains ont plongé - et plongent encore dans cette ambiance, on ne s'étonnera pas de la persistance des vieux rites et des anciennes croyances, même chez les convertis au christianisme d'autant que certains sont proches des rituels chrétiens.

Les Africains, dit Jean Paul II dans son Exhortation, ont un profond sens religieux, le sens du sacré, le sens de l'existence de Dieu Créateur et d'un monde spirituel. La réalité du péché, sous ses formes individuelles et sociales, est très présente dans la conscience de ces peuples, comme le sont également les rites de purification et d'expiation.

« . Ils croient instinctivement, dit encore Jean Paul Il avec les évêques africains, que les morts ont une autre vie, et leur désir est de rester en communication avec eux. Ne serait-ce pas, en quelque sorte, une préparation à la foi dans la communion des saints?

« Aussi, ajoute encore Jean Paul II, faut-il traiter avec beaucoup de respect et d'estime les adeptes de la religion traditionnelle, en évitant tout langage inadéquat et irrespectueux. A cet effet, les enseignements qui conviennent seront donnés dans les maisons de formation sacerdotales et religieuses sur la religion traditionnelle.

Les défis de la société africaine
Il n'y a pas que des tragédies
 

" Les médias défendent l'idée qu'Afrique veut dire tragédie", s'insurge l'archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya. "Ce n'est pas vrai ! Les médias ont la grande responsabilité d'informer de manière équilibrée, mais surtout en respectant la vérité afin que l'on puisse se rendre compte de ce qui se passe... Ils ne diffusent que les « tragédies » qui touchent l'Afrique, sans jamais voir le « positif »."

Dans la perspective du prochain synode pour l'Afrique , il a souhaité, dans une interview diffusée le 4 mars dans L'Osservatore Romano, que la « question brûlante » de la « réconciliation » y soit abordée.

Pour l'archevêque congolais," l'Afrique n'est pas seulement le désordre ! Il y a des conflits, c'est vrai, mais beaucoup de régions vivent en paix"." Il s'agit alors de regarder les journaux non seulement pour ses tragédies mais aussi en positif.".

" C'est un continent oublié des médias, de la politique, du pouvoir économique", a regretté Mgr Monsengwo. " Il ne suscite plus l'intérêt de notre époque, d'autant qu'aujourd'hui, la crise économique finit de marginaliser et d'affaiblir encore plus l'Afrique.
"

Il a tenu à souligner l'actualité du thème choisi par Benoît XVI et les évêques qu'est "la question brûlante à affronter durant le deuxième synode africain : trouver ensemble les routes qui mènent à la paix, à la justice, à la réconciliation".

"Ensemble d'abord et non pas seulement en raison de la présence des forces armées étrangères, même si elles sont internationales.
 Il n'y a pas d'alternative, il faut une véritable réconciliation, qui advienne dans le respect de la justice et du droit et garantisse une paix durable », a-t-il poursuivi."

" Dans le cadre de l'Afrique, malheureusement, il y a beaucoup de conflits. Non seulement armés mais aussi de nature économique", a-t-il ajouté.

"
Là où il y a la guerre, il y a un authentique besoin de réconciliation, de paix, de justice. Il ne s'agit pas seulement de faire taire les armes. Il faut une paix de l'esprit et du coeur." (source : Osservatore romano)

Des conflits qui s'apaisent

Certes, il y a en République démocratique du Congo les conflits du Kivu, il y a les tensions au Darfour et celles en Somalie avec les pays voisin.

Mais l'Angola a retrouvé la paix civile après 27 ans de tragédie. Quatre conflits sont également en cours de résolution, souvent inspirée par l'expérience de la Commission "Vérité et Réconciliation" initiée en Afrique du Sud.

Le Liberia : après vingt cinq ans de guerre civile et de coups d’État, la première république indépendante d’Afrique a atteint une certaine stabilité. Une commission Vérité et Réconciliation a été établie. La présidente Ellen Johnson Sirleaf, élue en 2005, bénéficie de la confiance des bailleurs de fonds internationaux.

Elle a renégocié certains contrats conclus par son prédécesseur, Charles Taylor. Ce dernier est détenu depuis 2006 à La Haye, où un tribunal international le poursuit pour des crimes contre l’humanité commis en Sierra Leone.

Sierra Leone : ravagée de 1991 à 2002 par une guerre civile dont l’objet était le contrôle des zones diamantifères, la Sierra Leone vit désormais en paix. Les embargos de l’ONU ont été supprimés et les casques bleus ont quitté le pays fin 2005.

Des chantiers énormes restent ouverts pour améliorer les conditions de vie de la population et moraliser la vie publique.

La Côte d’Ivoire tourne la page de la crise de septembre 2002. Les derniers accords de paix, signés sous l’égide du Burkina Faso, ont permis au pays de progresser dans la voie du désarmement et de l’organisation d’élections. L’ONU et la France ont récemment diminué le nombre de leurs soldats.

Le Burundi, au cœur des Grands Lacs, a vécu à partir de 1993 une guerre civile cruelle à base ethnique, avant de retrouver progressivement la stabilité.

À la différence du Rwanda, le Burundi a fait le choix d’un rééquilibrage entre ethnies au sein de l’appareil d’État. Le président, Pierre Nkurunziza, un ancien chef rebelle, a été élu en 2005. La dernière rébellion active, les Forces nationales de libération (FNL), et l’État burundais sont liés par un fragile accord de cessez-le-feu signé le 7 septembre 2006.
 
L'évolution d'une société de la case à la mégapole
L'Afrique ne vit plus dans des cases en paille mais, de plus en plus, dans des cabanes de bidonvilles.

En 1900, elle était le continent le moins urbanisé. 3% seulement de la population y vivait en ville, contre 9% pour l'ensemble des pays en développement. Entre 1950 et 2000, sa croissance urbaine a été de 4,4%, l'Amérique latine ne suivant qu'avec 3,5% et l'Asie avec 3,4% aboutissant à multiplier par onze le nombre de ses citadins.

En 2003, ils sont devenus majoritaires avec 55% de la population, achevant ainsi le rattrapage urbain de l'Afrique par rapport au reste du monde. Entre 1950 et 1970, l'exode rural a été la principale source de la croissance urbaine, les deux tiers des nouveaux citadins venant des campagnes, la proportion de la population au-dessous du seuil de la pauvreté y étant, en moyenne, trois fois moins élevée que dans les villages et, à l'inverse, les chances d'accès aux principaux services publics (eau, électricité, soins dans santé) trois fois plus grandes.

Ce choix a perdu sa rationalité dans les années 1980, quand les habitants des villes africaines ont commencé à payer le prix fort de la pression migratoire - qui, depuis, a fortement diminué. Leurs revenus, auparavant bien supérieurs à ceux des ruraux, ont été laminés.

À cette paupérisation s'est ajoutée une forte dégradation de l'environnement des citadins, qui vivent de plus en plus dans des bidonvilles et dans l'insalubrité. Une classe sociale est née, administrative, minière ou commerciale, en relation avec les États-Unis et l'Europe, avec le Brésil, pour les pays lusophones, et désormais avec la Chine envahissante

En 2025, désormais essentiellement du fait de leur croissance propre, les villes africaines devront abriter environ 600 millions de personnes, contre 209 en 2000 et 19 millions en 1950.
La transmission culturelle et les racines d'une civilisation
De nos jours, s’il n’est plus possible d’observer une société africaine fonctionnant exclusivement sur le modèle tradiionnel,on ne rencontre pas non plus de société radicalement transformée comportant aucun élément de ses fondements traditionnels.

En effet, en Afrique, l’adolescent doit encore se déterminer par rapport à sa culture d’origine que certaines méthodes éducatives peuvent pérenniser au sein de la famille et aux exigences d’une modernité aux contours souvent mal définis. L’environnement socio-familial de la majorité des adolescents des villes africaines se caractérise aujoud'hui par l’oscillation plus ou moins réussie entre ces deux pôles référentiels.
LA CELLULE FAMILIALE

Traditionnellement en Afrique noire d’une manière général e,le droit coutumier s’organise autour d’un référent quasi religieux : le Père, au sens de représentant des ancêtres.

A ce titre et ce encore de nos jours dans beaucoup de régions, il est comme d’essence divine, il est craint, intouchable. Il avait même droit de vie et de mort sur ses enfants et son entourage.

Cette considération et ce respect accordés aux aînés, aux anciens et aux personnes âgées en général est l'un des traits dominants des sociétés africaines.

Les rapports entre les individus consistent souvent en devoirs et obligations : partage, tolérance, dignité, solidarité, soumission.

Le droit coutumier est transmis et exercé de façon orale par les chefs de village (auxiliaires de l’administration) assistés d’un conseil de notables dont l’intégrité et la probité morale sont reconnues de tous.

Malheureusement l'introduction des moeurs occidentales a dénaturé cette culture comme le soulignait récemment l'archevêque de Kinshasa : "les défis issus de la mondialisation sont alors : " l'oubli du bien commun, les comportements sociaux guidés par des logiques de marché, la destruction de modèles de vie transmis par la famille, l'école et la paroisse ainsi que l'exaltation de l'individualisme."

 
  Selon les coutumes ancestrales, l'enfant n'appartenait pas à ses géniteurs, mais au lignage, à la communauté

Ainsi, le sevrage marque sa prise en charge par le reste du groupe familial, la fratrie, les grands-parents,les cousins et les cousines, mais aussi,tout adulte de la communauté et de la génération des parents.

Cette prise en charge collective se fait sur la base du principe de deux espaces : à l’intérieur de la maison où règne le père, et à l’extérieur de la maison où les enfants sont sous la sur-
veillance de tous les adultes».

Dans ce système éducatif, une certaine logique privilégie la parenté sociale et prend le pas sur la parenté biologique. En effet, on n’est pas le fils de tel ou tel, mais de tous ceux de la génération du père et de la mère.
De l'alphabétisation à la recherche universitaire

Selon des projections partielles, en 2015, il y aura encore environ 29 millions de jeunes non scolarisés, une estimation à considérer comme optimiste parce qu'elle ne considère pas des pays en proie à de violents conflits, comme la République Démocratique du Congo ou le Soudan.

Un autre problème concerne le recrutement des enseignants : uniquement pour l’Afrique subsaharienne il en faudrait 3,8 millions d’ici à 2015.

Enfin, il est révélé que sont analphabètes les deux tiers des femmes.

L'effort et l'humble ténacité des congrégations religieuses dans ces domaines ne peuvent faire face à l'ampleur de cette question.

Pour intervenir de manière significative, il faut des ressources. Les engagements actuels internationaux– sans compter l’explosion de la crise économique mondiale – font craindre un déficit qui aura des conséquences négatives pour l’Afrique.

Dans le même temps, l'Afrique poursuit sa présence dans le monde universitaire et dans le monde de la recherche.

L'étude réalisée par les bureaux régionaux de l'Unesco donne quelques perspectives positives du développement de l’enseignement supérieur en Afrique subsaharienne.

L'Église catholique prend part à ce développement d'avenir. Par exemple
l'Université Catholique d'Afrique Centrale (UCAC) fondée en 1989 par l'Association des Conférences Episcopales de la Région d'Afrique Centrale (ACERAC) pour les pays suivants : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine et le Tchad.

L'Institut Catholique de Yaoundé qui a ouvert ses portes le 30 septembre 1991 est la première réalisation de cette institution universitaire à caractère régional et se veut un lieu d’études des transformations qui affectent le devenir de l’humanité, et plus spécialement sur le continent africain. Elle compte aujourd’hui plus de 1 573 étudiants.


Autre exemple : dans le cadre de l'inculturation de l'Évangile en terre africaine, l'Université catholique de l'Ouest conduit toute une étude sur l'Église-Famille à partir des expériences chrétiennes des Églises d'Afrique. Son "chef-de-file" est le P. Houngbedi, béninois résidant en Côte d'Ivoire."

Au prisme de certaines cultures africaines, l’écoute et la mise en pratique du fondement de la vraie famille de Dieu conduit à une inculturation qui retrouve les rapports africains de type identitaire à des relations de fraternité qui les ouvrent aux dimensions universelles.



campus de l'université catholique d'Ekounou (Cameroun)


 

Les hémorragies de l'Afrique

 
   


Les hémorragies de l'Afrique

==les traites négrières
En près d'un millénaire et demi, du yr au xx° siècle, environ 28 millions d'Africains ont été arrachés à leur continent. Quatre mois après l'adoption par le Parlement français de la loi dite Taubira, la Conférence mondiale contre le racisme, qui s'est tenue en septembre 2001 à Durban (Afrique du Sud), a également qualifié l'esclavage et la traite négrière de « crimes contre l'humanité». Infamie atavique, la déportation de masse de ses habitants constitue un traumatisme majeur pour l'Afrique, sur le plan démographique mais aussi sur le plan symbolique.
L'EXODE DES POPULATIONS

. Parmi les menaces émanant du continent, outre les risques sanitaires et écologiques, les flux migratoires figurent en premier lieu. Or, la « mobilité sous contrainte » de l'Afrique, qui compte environ 40 millions de migrants, s'exerce essentiellement à l'intérieur du continent, par exemple vers des pays comme la Côte d'Ivoire, qui compte quatre fois plus d'immigrés que la France.Plus de 150.000 ressortissants d'Afrique subsaharienne candidats à l'immigration clandestine vers l'Europe, se trouvent actuellement "en détresse" au Niger, au Mali, en Mauritanie, en Algérie et au Maroc, a affirmé lundi 6 novembre une ONG italienne oeuvrant dans le domaine de l'immigration.

"A la suite d'une enquête de proximité menée durant plusieurs mois dans ces pays, nous estimons que 150.000 ressortissants subsahariens, (qui étaient) en route pour immigrer légalement en Europe, sont en situation de

==

la guerre vicile
Quatre conflits en cours de résolution
>> Liberia : après vingt cinq ans de guerre civile et de coups d’État, la première république indépendante d’Afrique a atteint une certaine stabilité. Une commission Vérité et Réconciliation a été établie. La présidente Ellen Johnson Sirleaf, élue en 2005, bénéficie de la confiance des bailleurs de fonds internationaux.
Elle a renégocié certains contrats léonins conclus par son prédécesseur, Charles Taylor. Ce dernier est détenu depuis 2006 à La Haye, où un tribunal international le poursuit pour des crimes contre l’humanité commis en Sierra Leone.
>> Sierra Leone : ravagée de 1991 à 2002 par une guerre civile dont l’objet était le contrôle des zones diamantifères, la Sierra Leone vit désormais en paix. Les embargos de l’ONU ont été supprimés et les casques bleus ont quitté le pays fin 2005.
Des chantiers énormes restent ouverts pour améliorer les conditions de vie de la population et moraliser la vie publique.
>> Côte d’Ivoire : autre pays ouest-africain, la Côte d’Ivoire tourne la page de la crise de septembre 2002.
Les derniers accords de paix, signés sous l’égide du Burkina Faso, ont permis au pays de progresser dans la voie du désarmement et de l’organisation d’élections. L’ONU et la France ont récemment diminué le nombre de leurs soldats.
>> Burundi : au cœur des Grands Lacs, le Burundi a vécu à partir de 1993 une guerre civile cruelle à base ethnique, avant de retrouver progressivement la stabilité.
À la différence du Rwanda, le Burundi a fait le choix d’un rééquilibrage entre ethnies au sein de l’appareil d’État. Le président, Pierre Nkurunziza, un ancien chef rebelle, a été élu en 2005. La dernière rébellion active, les Forces nationales de libération (FNL), et l’État burundais sont liés par un fragile accord de cessez-le-feu signé le 7 septembre 2006.

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L’Afrique, a ajouté le cardinal, cité par le Service d’information religieuse (Sir), “est riche, mais les Africains sont très pauvres. Le continent possède un tiers des réserves minérales de la planète. C’est un trésor, mais il ne doit pas être saccagé ni bradé. Nous sommes tous intéressés par le développement de l’Afrique. Si nous ne donnons pas à la jeunesse un futur de dignité, elle tombera dans la violence ou dans l’extrémisme, choisissant en masse d’émigrer, surtout en Europe, et cela engendrera de terribles problèmes”.

== les richesses minières
Durant la guerre froide, l'Afrique a été le continent des minerais stratégiques. Réduite à une carte géologique, avec l'Afrique du Sud comme sanctuaire inexpugnable à sa pointe méridionale et des gisements - notamment d'uranium - sécurisés au Niger et dans l'ex-Zaïre, le « continent convoité » était alors une réserve bien gardée pour un petit tiers des réserves minérales mondiales: pour 97 % du chrome, 54 % du manganèse, 40 % de l'or, 20 % du fer... Cependant, l'Afrique a payé cher d'avoir lié son développement aux cours erratiques de matières premières, sans valeur ajoutée.

Les documents annexes

PUBLIÉ LE 27/01/2009 À 14:32 - MODIFIÉ LE 27/01/2009 À 15:30 | © 2009 XINHUA / CHINE INFORMATIONS
Le commerce entre la Chine et l'Afrique a dépassé la barre "historique" de 100 milliards de dollars, atteignant 106,8 milliards de dollars en 2008, a annoncé mardi le ministère chinois du Commerce.

Le commerce bilatéral était de 10 milliards de dollars en 2000, mais il a connu depuis une croissance annuelle moyenne supérieure à 30%, ajoute le ministère.

Les investissements cumulés de la Chine en Afrique ont dépassé 5 milliards de dollars pendant la période de 2000 à 2008, souligne la même source.

Le ministre chinois du Commerce Cheng Deming, qui a effectué une visite de huit jours en Afrique plus tôt ce mois, a qualifié de "remarquable" la progression du commerce bilatéral.

 

==ANGOLA - ECONOMIE
Chine(144) - commerce(47)

19/01/2009 16:21:32 - XINHUA -
Le pays devient le plus grand partenaire commercial de la Chine en Afrique

L'Angola est devenu le plus grand partenaire commercial de la Chine en Afrique puisque le volume du commerce bilatéral a atteint le niveau record de 25,3 milliards de dollars en 2008, a annoncé le ministre chinois du Commerce, Chen Deming, à Luanda.

Lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de son entretien avec le Premier ministre angolais, Antonio Paulo Kassoma, il a indiqué que la coopération amicale entre la Chine et l'Angola a connu un développement rapide dans les domaines économique et commercial ces dernières années.

M. Chen a attribué ce phénomène à la mise en place d'une série de projets de coopération entre les deux pays dans les secteurs pétrolier, financier, économique et commercial.

Pour aider l'Angola à redresser son économie suite aux 27 ans de guerre civile (achevée en 2002), la Chine a annulé la dette angolaise de 67,38 millions de yuans (dix millions de dollars) et supprimé les droits de douane sur les importations de 466 catégories de produits en faveur de l'Angola, a précisé M. Chen.

Il a affirmé que la Chine voudrait profiter des opportunités du Forum de coopération Chine-Afrique et du Forum économique et commercial Chine-Economies des pays lusophones, pour développer les relations bilatérales Chine-Angola.

La Chine encouragera ses grandes entreprises à participer au programme de reconstruction de l'Angola, à investir davantage dans ce pays et à renforcer la coopération réciproque dans l'agriculture, les infrastructures, la santé et les ressources humaines afin de lutter contre les effets de la crise financière mondiale et de resserrer les liens d'amitié qui unissent les deux pays, a souligné le ministre chinois.

M. Chen est arrivé samedi à Luanda pour une visite de travail de deux jours en Angola, après s'être rendu au Kenya et en Zambie. jeune afrique