Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
Infocatho
CELAM 2007
Aparecida - 13 au 31 mai.
 

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LES ENJEUX DE CETTE CONFÉRENCE
La pauvreté et les inégalités

La pauvreté

Elle est là visible, et elle interpelle l'Église qui multiplie son action caritative par les multiples initiatives d'hommes et de femmes, religieux et religieux,et des laïcs. Elle est visible par les favelas qui entourent beaucoup des mégapoles sud-américaines et tout particulièrement Rio. Elle nous rejoint dans les rues par ces enfants qui errent sans abri la nuit ou qui nous proposent leurs petits "boulots".

Au Brésil des dizaines de millions de familles n'ont pas assez d'argent pour vivre.
80% des gens gagnent moins de 300F par mois, quand ils ont du travail ! Tout petits, dès 7 ans, les enfants doivent se débrouiller seuls pour  rapporter de l'argent à la maison.Ils inventent mille petits métiers : ils vendent  des journaux, des fruits, des cigarettes, des chewin-gum, un  par un. 5000 enfants abandonnés vivent à Rio . Ils dorment souvent en bandes sur la plage, dans des terrains vagues ou des ruines. Ils sont souvent obligés de voler pour survivre. Jusqu'à la violence, jusqu'au trafic de la drogue .

Chaque jour, un enfant meurt assassiné. Depuis longtemps des organisations humanitaires essaient d'aider les enfants Rio. Elles ouvrent des maisons d'accueil, à l'intérieur des favellas. Dans ces maisons, des religieux et des éducateurs s'occupent des enfants Ils leur apprennent à s'organiser pour survivre. Les enfants peu à peu se sentent plus forts.

Un jour peut-être, il n' y aura plus d'enfants abandonnés dans les rues de Rio. Chaque famille aura un toit pour s'abriter. Il y aura assez de travail pour tout le monde. Parce qu'un jour, peut-être, les pays riches et les pays pauvres partageront avec plus de justice les richesses de la Terre.

Quand donc pourront disparaître ces 650 favelas qui, à Rio, se sont construites sur les hauteurs des quartiers de la ville. les habitants venus de la compagne, afin d'échapper à la misère, dûe à la sécheresse ou aux expropiations, ont construit au départ des bidonvilles. Puis la construction fut réalisée en dur. L'État plutôt que de construire des logements sociaux, vu le manque d'argent, laissa faire;
Certaines favellas sont devenues des quartiers à part entière, avec des rues et des places. C'est dans les favellas que sont concentrées les différentes sortes de violences et de trafic. Des gangs puissants y règlementent la société.

Les chiffres ne doivent jamais rester une écriture dans un rapport. A nous de les lire en y mettant, en arrière plan, des visages, des rues où vivent ces familles et ces enfants.

Les inégalités

Ce que nous connaissons de Rio, se répètent ailleurs. L'Amérique latine est le continent où les inégalités sont les plus marquées au monde, caractérisées en effet par de très forts écarts de niveau de vie, perceptibles à différentes échelles :
entre les pays,
à l'intérieur des pays
à l'intérieur des grandes villes.

À ces trois niveaux, le même phénomène se répète : les activités économiques les plus performantes se concentrent dans certains pays, dans certaines régions d'un meme pays et dans quelques zones d'une même agglomération. Cette localisation fait alors varier le revenu par habitant: les pays, régions ou zones urbaines les plus dynamiques sont ceux qui ont le PIB par habitant le plus élevé.

Entre les pays. Le revenu par habitant est très hétérogène sur le continent. Si la moyenne régionale était de 3 250 dollars en 2002, il existe de fortes disparités entre les deux extrêmes: le Mexique, avec 6 060 dollars, et la Bolivie, avec 871 dollars.

Les pays se répartissent en quatre catégories : PIB par habitant faible (Bolivie, Paraguay, Nicaragua, Honduras); moyen (Brésil, Colombie, Équateur, Salvador, Guatemala et Pérou) ; élevé (Argentine, Chili, Costa Rica, Panama, Uruguay, Venezuela); très élevé (Mexique).

Cette géographie dessine des zones de pauvreté, tout particulièrement I'Amérique centrale et les Andes, correspondant à des économies peu dynamiques, handicapées par des taux de croissance démographique relativement élevés. Quelques pays font figure d'exception, comme le Costa Rica et le Panama, pays traditionnellement les plus développés d'Amérique centrale.

Dans les zones de relative prospérité, la région du cône sud surtout, l'industrialisation et l'urbanisation vont de pair avec une fécondité plus modeste. Au Mexique, l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) a dynamisé l'économie, le PIB par habitant ayant doublé en dix ans.

Ces progrès demeurent éminemment fragiles. La crise économique argentine de 2001 a, par exemple, fait reculer les indices de développement du pays et d'une partie du continent de cinq ans en arrière.

Dans l'ensemble, l'Amérique latine reste une « classe moyenne » mondiale, aux progrès lents par comparaison à l'Asie.

Les pays latino américains présentent de fortes disparités régionales au sein de chaque pays. Dans de nombreux pays, les principales activités économiques se concentrent dans peu de régions. 

Le Mexique est un bon exemple. Les États du Nord, situés tout au long de la frontière avec les États-Unis, concentrent l'essentiel des activités économiques. Si le PIB par habitant était de 6 060 dollars en 2003, la différence entre le Nord, la capitale et le reste du pays est très élevée: la ville de Mexico connaît le revenu par habitant le plus élevé, 22 000 dollars en 2002, ce qui la place à un niveau proche de celui des pays développés. À l'autre extrême, le revenu par habitant au Chiapas n'était que de 3 360 dollars, revenu proche de la moyenne des pays intermédiaires.

Les mêmes disparités se retrouvent au Brésil, où le PIB par habitant des États les plus pauvres représente un dixième de celui des États les plus riches. Le triangle Sào Paulo-Belo HorizonteBrasflia a ainsi été comparé à une Belgique enclavée au milieu de l'Inde.

Toutefois, tous les États de la région ne connaissent pas des disparités ré,gionales aussi accentuées. En Uruguay, l'écart en termes de PIB par habitant allait, en 2002, de 4 880 dollars dans la région de Montevideo à 2 170 dollars dans la région d'Artigas au nord-ouest.

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