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CELAM 2007
Aparecida - 13 au 31 mai.
 

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LES ENJEUX DE CETTE CONFÉRENCE
L'immigration et les migrations

Plutôt que de proposer une longue étude, voici quelques "flashs" qui peuvent servir de bases de réflexion et de connaissances.


Le cas de l'Argentine
de l'immigation à l'émigration

Des étapes successives marquent ces flux.

- On comptait 132.742 immigrants résidents dans les années 1875-1880. On en dénombrait 1.538.240 dans les années 1904-1913.
Ces immigrants arrivaient principalement d'Europe, notamment d'Italie et d'Espagne, les Espagnols représentant 10 % de la population du pays en 1914.

- A partir de 1930, l'immigration européenne s'amenuise et cède la place à une immigration plus régionale, venant surtout des pays limitrophes, comme la Bolivie, le Chili, l'Uruguay, le Paraguay, le Brésil

- L' ouverture du Marché commun du Sud, le Mercosur en 1991 accélère les mouvements de population entre les quatre pays concernés : l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay, le Paraguay).

Dans le même temps, l'immigration a diminué. Entre 1914 et 1991, la proportion d'étrangers rapportée à la population totale du pays a baissé de 30 % à 5 %.

À l'occasion de la grande crise sociale puis économique qu'a connue le pays en 2001, les flux migratoires se sont inversés, avec une forte émigration vers l'Europe, principalement l'Espagne et l'Italie en même temps que vers les États-Unis.

Nombreux sont les descendants des immigrants d'hier qui deviennent aujourd'hui des émigrés retournant dans leur pays d'origine.

Le cas du Costa Rica
la question de l'intégration

Le Costa Rica est sans doute le pays le plus développé et le plus politiquement stable d'Amérique centrale. C'est pourqoi il a touours constitué un pôle d'attraction dans la région.

Les migrations en provenance du Nicaragua ont récemment connu deux vagues. Une première, pendant la guerre civile ayant suivi la révolution sandiniste de 1979, puis une deuxième dans les années 1993-1997, provoquée par la crise économique.

Deux catastrophes naturelles ont aussi engendré des mouvements de population: le tremblement de terre à Managua en 1972 et le passage de l'ouragan Mitch en 1998.

En 1999, le Costa Rica propose une « amnistie migratoire » et régularise la situation de 250 000 Nicaraguayens. Malgré cela on estime à 100.000 les Nicaraguayens illégaux au Costa Rica.

Le nombre total de ressortissants du Nicaragua représente un peu plus de 8 % de la population totale du Costa Rica, ce qui pose un délicat problème d'intégration.

Le cas du Mexique
Le voisinage attractif des États-Unis


Depuis la doctrine de Monroe (1823), posant que l'Amérique appartenait aux Américains et non aux Européens, les États-Unis cherchent à contrôler la région, pour protéger leurs intérêts. Dans ce sens ils cherchent à y consolider des régimes politiques qui leur soient favorables.

Aujourd'hui, la misère et les inégalités sociales poussent de nombreux Latino-Américains à émigrer vers un géant nord-américain de moins en moins accueillant. La frontière États-Unis-Mexique est devenue une zone militarisée, alors même que les deux pays ont signé un accord de libre-échange.

Le 16 décembre 2005, devant le flux croissant d'émigrants qui, par la frontière du Mexique, s'en viennent, du Mexique aux pays andins,rejoindre des États qui furent un temps mexicains, le Texas en 1845, la Californie en 1848, le Nouveau Mexique en 1850, la Chambre des représentants vote une nouvelle loi sur l'immigration, puis l'administration Bush décide de construire un mur de 1 100 km couvrant le tiers de la frontière avec le Mexique, entre la Californie et l'Arizona. "Le mur de la honte".

Le mur n'est que le volet le plus spectaculaire d'une série de mesures destinées à contrôler les flux migratoires depuis le 11 Septembre 2001. Ces mesures peuvent gêner certains secteurs économiques nord-américains qui dépendent de cette main-d'œ.uvre. Elles peuvent aussi affecter les transferts d'argent des émigrés à leurs familles. 45 milliards de dollars ont ainsi été transférés en 2004.

Elles ont surtout pour effet de dégrader les relations entre les États-Unis et les pays d'émigration, notamment le Mexique et l'Amérique centrale. Dans ces pays, les Églises s'élèvent pour déplorer les effets sociaux dévastateurs des politiques néolibérales qui contraignent des millions de familles à migrer.

Ces migrations ont une autre conséquence. Les "Latinos" représentent près de 13 % de la population. Dans l'Église catholique, plus de 40 % des fidèles. Dans des villes désormais "latinisées" et bilingues les communautés chrétiennes se montrent actives, comme le sont les ressortissants sud-américains dans de nombreux secteurs professionnels et même de plus en plus fréquemment en politique.

Si le brassage des populations métisse la culture nord-américaine, les relations avec le pays d'origine ne sont jamais rompues.

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