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La chronique hebdomadaire
du P. Pierre Calimé et du P. Alexis Bacquet,
émission du dimanche matin 6h 45.
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Un chrétien vous parle
- Dimanche 21 juillet 2002
Pierre Calimé
Je
choisis la jeunesse du monde.
Bonjour,
Hier, événement majeur dans ma ville de province : Mâcon était
étape contre la montre du Tour de France. La dernière sélection
des meilleurs avant tout à l'heure : la finale du tour sur les
Champs-Elysées et le début de la grande léthargie qui saisit le
pays au mois d'Août avant l'agitation de la rentrée.
De l'autre côté de l'Atlantique, une autre finale: celle des Journées
Mondiales de la Jeunesse. La rencontre, une fois de plus surprenante,
d'un pape que l'on pousse àla démission pour incapacité
physique et des jeunes qui en redemandent.
Surprenant, non?
Ces dernières semaines, avant l'événement, les commentaires ont
lourdement insisté, comme d'habitude, sur l'échec quasi certain
de ces journées : une bérésina de la foi et un krach financier
digne de Vivendi. Une fois de plus, l'opinion est forgée avec
des clichés qui ne touchent pas au fond des choses. Comme d'habitude.
Tenez, un simple exemple de vocabulaire. Mon journal local - qui
doit ressembler au vôtre comme un frère jumeau - ne tarit
pas d'éloges sur l'enthousiasme des supporters du tour, même quand
leurs débordements gênent ceux qu'ils voudraient encourager.
On dit des jeunes d'une rave party, plus ou moins défoncés, qu'ils
"s'éclatent" et çà fait branché.
Mais que des jeunes cathos, deux fois plus nombreux que les prévisions,
manifestent leur joie à l'arrivée du vieux pape qui, tout d'un
coup prend un coup de jeune, et mon journal reprenant comme tout
le monde une dépêche d'agence, parle "d'hystérie collectiv".
Enthousiasme d'un côté, hystérie de l'autre: n'y aurait-il pas
comme une incapacité, consciente ou non, à comprendre les enjeux
d'un événement spirituel? Comme d'habitude.
Pas plus que vous, je n'étais à à Toronto, mais en fouillant le
web, ou les magazines, je retiens des choses simples que disent
les jeunes. Et d'abord que l'important c'est la rencontre de la
diversité. La mondialisation de l'économie standardise modes,
coutumes, vêtement, nourriture. La rencontre de la diversité des
manières de vivre et penser la foi renvoie chacun au respect de
l'autre et à sa propre identité.
Un canadien de 30 ans est très clair: "la génération de nos
parents à mis la foi à la poubelle. Les contestataires des années
68 ont imposé un conformisme et un cynisme qui nous étouffent
aujourd'hui. Du coup la foi chrétienne, c'est s'affronter à vents
et marées".
Un autre qui redoutait une vague de sensibilité sans prise réelle
sur la vie découvre que la foi chrétienne, comme l'expriment les
jeunes du monde en développement, "doit avoir un impact sur
la vie économique et les manières individuelles et collectives
de consommer".
Vous voyez bien que, les JMJ, ce n'est pas hystérique !
Cet après-midi j'aurai, comme vous à choisir: suivre en direct
l'arrivée du tour sur les Champs-Elysées ou regarder, en différé,
la conclusion des JMJ. Je crois que je vais choisir la jeunesse
du monde.
Pour, moi aussi, prendre un coup de jeune et d'espérance.
Bonne semaine.
Pierre Calimé
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