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La chronique hebdomadaire
du P. Pierre Calimé et du P. Alexis Bacquet,
émission du dimanche matin 6h 45.
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Un chrétien vous parle
- Dimanche 11 août 2002
Pierre Calimé
Le
patrimoine et le sens des mots
Bonjour,
Dimanche dernier, je vous racontais les difficultés d’un curé
de cathédrale quand il veut faire vivre son édifice au présent
et pas seulement en gardien du passé. Et voilà que, pas plus tard
que cette semaine le Gouvernement a créé un «Comité du patrimoine
cultuel».
Vous avez bien entendu : cultuel, lié au culte ce patrimoine.
Aurait-on enfin le droit, en France, de ne pas passer pour illégal,
quand on fait vivre le patrimoine religieux dans sa dimension
religieuse vivante ? Il semble que oui.
Ce Comité aura la charge de protéger, conserver, enrichir et présenter
le patrimoine du culte. Me voilà rassuré, avec tous responsables
des cultes en France et de Navarre qui font vivre au présent pas
seulement leur temples de pierres et mais d’abord les Communautés
composées d’hommes et de femmes d’aujourd’hui bien dans leurs
baskets et dans leur foi exprimée !
Mais, le patrimoine cultuel, ce sont aussi et d’abord les mots
dont on se sert tous les jours pour dire les actes de la foi.
Le plus simple est que je vous raconte mes derniers coups de téléphones.
« Bonjour, je suis Madame Chose et je veux baptiser mon enfant.
Etes-vous libre à telle date ? ». Ma réponse est peut-être trop
rapide. « Si c’est vous qui baptisez votre enfant, vous n’avez
pas besoin d’un prêtre ». En général, suit un grand silence qui
me permet d’ajouter : « Ce n’est ni vous, ni moi qui baptisera
votre enfant : c’est l’Eglise . Etes-vous prête à en parler oralement
et pas au téléphone ? ».
En faisant cela, j’essaie de sauver le patrimoine des mots et,
à travers eux , de la chose : on reçoit le baptême,. On le demande.
On ne se le donne pas.
Autre cas de figure, cette semaine toujours. « Vioilà. Je planifie
mon mariage pour telle date de juin 2003. Tout est prêt. je cherche
un prêtre . Etes-vous libre à cette date ? ». Difficile d’expliquer
au téléphone que le curé ne devrait pas être le dernier consulté,
après le château et le traiteur de la réception. Car, en vérité,
il n’est pas certain que le mariage sera religieux si les fiancés
ne sont pas reconnus totalement libres et s’ils ne prennent pas
les engagements du mariage chrétien !
Avant de planifier son mariage, il faut savoir s’il pourra être
célébré religieusement. Je tente, là encore, à travers le sauvetage
des mots, de sauver la réalité du mariage chrétien et la liberté
des demandeurs.
Mais hier après midi, les fiancés qui se sont mariés dans une
de mes églises ont tout sauvé de ce patrimoine essentiel. Elle
est née en France de parents portugais. Emigrée au Brésil, elle
fait ses études en Angleterre . Là elle rencontre un jeune Allemand.
Ils se plaisent. La vie les sépare.
Une mission professionnelle en Europe les rassemble à nouveau.
Ils se re-plaisent. Il est luthérien. Elle est catholique. Ils
se préparent plus que sérieusement ; font deux fois le voyage
d’Allemagne pour préparer leur mariage. Hier, leurs amis de cinq
continents ont parlé cinq langues pour dire l’amitié, la foi,
l’amour.
Le patrimoine cultuel était sauf parce qu’il était vécu. Parce
qu’il était vrai et non folklorique. Et, quand la foi des pères
est vivante – c’est çà le sens du mot patrimoine – c’est fou ce
que cela fait du bien., le patrimoine.
Bonne fête aux Marie du 15 Août.
Bonne semaine à tous.
Pierre Calimé
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