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La chronique hebdomadaire
du P. Pierre Calimé et du P. Alexis Bacquet,
émission du dimanche matin 6h 45.
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Un chrétien vous parle
- Dimanche 18 août 2002
Pierre Calimé
Des
repères pour structurer la vie
Bonjour,
A peine le soleil arrivé, voici la rentrée.
A vos cahiers, gommes et crayons, classeurs et cartables, calculettes
et je ne sais quoi encore dont les chères têtes blondes vont avoir
besoin dans quelque jours. Ou feront croire à leurs parents qu’ils
en ont besoin, publicité aidant.
Au fait voilà une bonne opportunité pédagogique. La question est
simple: qu’est-ce qui est nécessaire, au juste, pour la rentrée
? La chose ou la marque?
Je me souviens de ce gamin, au fin fond d’un massif montagneux,
qui avait décrété du haut de ses 9 ans que, lui, il n’aurait “que
des marques” ! Il n’avait pas besoin d’un cartable qui tienne
la route, ni de matériel simple, robuste et efficace: il avait
besoin “de marques”. En le laissant faire - ou en l’encourageant
?- ses parents le fortifiaient dans l’idée que c’est l’apparence
qui compte.
Et je repense, en disant cela, à cette réflexion d’un garçon,
viré du bateau de je ne sais trop quel jeu télévisé de cet été,
sans doute vexé mais pas idiot, disant (je cite de mémoire): “Ces
filles, c’est comme les huîtres : belle allure. C’est vide à l’intérieur:
y’a pas de perle” .
Le premier acte pédagogique de l’année scolaire qui commence,
ce sont assurément les achats du matériel scolaire. Il y a peut
être des économies à faire et une éducation à la pratique de la
liberté. C’est à dire du choix des choses et, plus encore, aux
raisons du choix.
Allez, Allez. Ce n’est pas encore le rush final. Vous avez le
temps, devant les gondoles tentatrices, de donner le temps à votre
enfant d’apprendre à être libre.
Et puis, et puis, il y a toutes activités para et péri-scolaires
à choisir: il faudra bien occuper le gamin quand papa et maman
seront au travail avec des horaires décalés. Qui se soucie encore
des nécessités d’une vraie vie familiale ?Alors, il faut jongler
avec la gym, la danse, le tennis, la piscine, l’école de musique
et je ne sais quoi encore: il y a tant d’activités séduisantes
et utiles.
Au milieu de tout çà, si vous voulez que votre enfant ait une
éducation chrétienne - catholique, protestante ou orthodoxe ,
c’est votre choix-, vous, les parents, à quel moment allez-vous
vous poser la question ? Après les achats de matériel ? Après
les inscriptions à toutes les activités péri ou para-scolaires?
Quand l’agenda sera déjà tellement surchargé que votre enfant
dira : « pouce, j’en peux plus! » et que, de toute manière, ce
choix venant après tout le reste, il apparaîtra ... ce qu’il est
en fait pour vous : un truc en plus, à caser comme ou pourra...
Encore un souvenir.
Un jour de rentrée de catéchisme, un papa vient me dire devant
tous les parents: “Didier a un horaire très chargé le mercredi.
Le matin : cheval, puis tennis. L’après-midi, foot, gym et musique.
Je ne sais pas quand il aura le temps du caté”. Et j’entends encore
ma réponse, la même que je ferais aujourd’hui : “Par pitié, ne
le mettez pas au caté: il en mourrait”.
La question, hier comme aujourd’hui est de savoir s’il faut à
tout prix bourrer l’emploi du temps des enfants, ou s’il faut
donner aux enfants le temps de réfléchir, en jouant, au sens de
ce qu’ils font? Que voulons-nous pour les enfants : des choses
qui encombrent l’esprit ou des repères qui structurent la vie?
C’est le moment d’y penser.
Bonne semaine à tous.
Pierre Calimé
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