04.09 - Après le sommet religieux
de l'ONU
Le
Sommet du millénaire pour la Paix des leaders religieux, organisé
à l'initiative de l'O.N.U. laisse une impression nuancée,
quand elle n'est pas faite d'amertume, de la part de tous ceux qui en
font aujourd'hui le bilan. On pouvait en attendre beaucoup. Les résultats
sont "légers"....
La pression chinoise a faussé sa signification, rien que par
le seul refus de la présence du Dalaï-Lama. La conférence
devait être un élément constructif pour la paix.
Elle s'est révélée minée par les prérogatives
nationales et idéologiques. Les sept membres de la délégation
officielle chinois, dirigés par l'évêque de l'Eglise
catholique patriotique, ont chanté la paix religieuse dans leur
pays. Bouddhiste, taoïste, musulman, catholique et protestant,
chaque représentant des cinq religions reconnues par les autorités,
ont souscrit à cette affirmation de l'un d'eux :"En tant
que croyant moi-même, je ne ressens ni restriction ni persécution."
Dans le même temps, les arrestations disaient le contraire. Le
représentant bouddhiste n'hésitait pas à dénoncer
"les pays qui prennent prétexte de la liberté religieuse
pour alimenter le séparatisme d'autres pays." Taïwan
et le Tibet étaient en arrière-pensée.
De son côté, le secrétaire général
du Conseil oecuménique des Eglises, dans son entretien à
l'agence de presse ENI, résumait ainsi ce sommet : Un sommet
peu représentatif et sans véritables objectifs."
Il le considère "comme un pas dans un processus oecuménique
de dialogue... mais ce n'est pas le premier. Il y a eu déjà
de nombreuses rencontres internationales interreligieuses, dont certaines
étaient plus structurées que celles-ci." Il n'hésite
pas à se dire préoccupé par le double langage de
certains leaders hindous de l'Inde :"Ils ont parlé de paix
au Sommet alors qu'ils prônent souvent la violence dans leur pays."
Le pasteur Raiser nuance l'originalité que représente
l'annonce de la formation d'un conseil consultatif des responsables
religieux auprès de l'ONU :"Un certain nombre de réseaux
interreligieux, concernés par les questions de justice et de
paix existent déjà, tels que "la Conférence
mondiale pour la religion et la paix" ou "le Parlement mondial
des religions" ainsi que que "le Conseil oecuménique
des Eglises", trois organisations qui ont des contacts officiels
avec les Nations-Unies.
Pour plus d'informations : Agence ENI
Retour
|