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22.09 - Chine : Précisions, arrestations et dialogues.

Lors de son séjour d'une semaine en Chine, le cardinal Etchegaray a rencontré des représentants du Parti communistes chinois et a célébré la messe dans une église rattachée à l'Alliance Patriotique officielle.

Ces rencontres ont été confirmées par un porte-parole du ministère chinois des Affaires extérieures. Il s'est entretenu avec le conseiler d'Etat Ismaïl Ahmat, membre du Comité central du Parti communiste, et avec Ye Xiaowen, responsable gouvernemental pour les affaires religieuses.

Venu à titre personnel pour une conférence sur "les religions et la paix", à Pékin, le cardinal s'est aussi entretenu, à Pékin, avec Mgr Michel Fu Tieshan, évêque de Pékin et président de l'Association catholique patriotique, contrôlée par le Parti communiste.

Puis il s'est rendu à Shangaï. Il y a rencontré Mgr Louis Jin Luxian, de l'Association catholique patriotique, et a visité le séminaire dirigée par la même association. Enfin, le mardi 19 septembre, il a célébré l'Eucharistie dans le sanctuaire marial de Sheshan, près de Shangaï, un sanctuaire dédié à la Vierge "Secours des Chrétiens".

L'agence italienne de presse, "Ansa", a publié des déclarations, venant d'une source proche du cardinal, selon lesquelles celui-ci définit sa visite comme providentielle en un moment de graves incompréhensions, au moment où sont canaonisés les martyrs chinois. Au-delà des divisions, Radio Vatican, d'ailleurs a rappelé le 19 septembre que le sanctuaire marial Sheshan est très cher au coeur des Chinois catholiques et le but de nombreux pèlerinages. Il est comme un "signe d'union spirituelle au-delà de toute division ou tension". Le pape Jean-Paul II, rappelle aussi la même source, se sent lié spirituellement à ce sanctuaire. A l'angélus du 21 août 1988, le pape avait en effet décrit le sanctuaire et son histoire en détail, et disait s'unir spirituellement aux pèlerins chinois qui se rendaient dans ce sanctuaire. Il avait présenté son "acte de dévotion à la Vierge de Sheshan" et lui avait confié "toute l'Eglise et en particulier l'Eglise qui est en Chine".

Certes, le choix de la date du 1er octobre par le Saint-Siège pour la canonisation de 120 martyrs de Chine, avait fait l'objet de protestations de la part des autorités de Pékin, le mercredi 20 octobre, parce que cette canonisation est programmée pour le 1er octobre, date qui coïncide avec le 51e anniversaire de la proclamation de la République populaire de Chine par Mao Tsé-tung, en d'autres termes, avec l'anniversaire de la fondation du régime communiste. "Le geste du Vatican heurte gravement les sentiments du peuple chinois et la dignité de la nation chinoise et ne peut être toléré en aucun cas par le gouvernement et le peuple chinois".

A cela, le 22 septembre, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, M. Navarro-Valls, lors d'un point avec la presse, a répondu qu'il n'y avait aucune arrière-pensée politique ou diplomatique dans la décision du pape de canoniser 120 martyrs de la Chine le 1er octobre prochain. Le Saint-Siège n'entendait pas "attribuer des significations politiques ou diplomatiques à la canonisation et à la date choisie", disait-il. Les raisons de ce choix sont à la fois la circonstance liturgique de la fête de sainte Thérèse de Lisieux, patronne des Missions et qui a souvent exprimé son souci de la propagation de la foi en Chine, et au fait que traditionnellement le mois d'octobre est le mois missionnaire dans l'Eglise.

Parmi les 120 martyrs, la majorité, soit 87, sont des Chinois, laïcs (83), hommes et femmes. Les 33 autres martyrs sont des missionnaires venus d'Espagne, de France, d'Italie, de Belgique, des Pays-Bas et des Philippines: 6 évêques, 19 prêtres diocésains ou religieux, un religieux et sept religieuses, Franciscaines missionnaires de Marie.

L'attitude de Pékin reste hostile à l'Eglise "clandestine" Dans la région de Hébeï, Mgr Jacques Su Zhimin et son auxiliaire, Mgr François An Shuxin, ont disparu après avoir été arrêtés par la police en 1996. D'autres évêques de la région sont en résidence surveillée. Fin août, un prêtre, le P. Gao Yihua et 24 catholiques "clandestins" ont été arrêtés au Jujian. Plus encore. L'évêque de Yujiang, Mgr Zeng Jingmu a été arrêté le 14 septembre, pendant la visite personnelle à Pékin du cardinal Roger Etchegaray, venu appeler au respect de la liberté religieuse. Mgr Zeng était assigné à résidence depuis 27 mois, après trois ans d'emprisonnement. Entre 1955 et 1995, l'évêque a passé trente ans en prison.

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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