06.10 - La mort de Mgr Kataliko, l'évêque déporté.
Mgr Emmanuel Kataliko, archevêque
de Bukavu,en République Démocratique du Congo, a succombé
à un malaise cardiaque dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4
octobre, à Rome, malgré l'intervention des médecins.
Déporté par le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) le 12
février dernier, sous l'accusation d'incitation à la haine ethnique
contre la population d'origine tutsie et d'incitation à la révolte contre
l'occupation étrangère, empêché par les rebelles pro-rwandais de retourner
dans son diocèse, Mgr Kataliko n'avait pu regagné Bukavu que le 14 septembre,
après un exil forcé à Butembo, dans l'ouest du Congo. Il était en Italie
pour participer, en sa qualité de vice-président de la Conférence épiscopale
de l'ex-Zaïre, à la réunion du Symposium des Conférences épiscopales
d'Afrique et de Madagascar (SCEAM).
Les rebelles du RCD, en déportant Mgr Emmanuel Kataliko, voulaient faire
taire la voix qui dénonçait les maux dont souffrent la région,
notamment l'occupation étrangère relayée par des factions locales. Le
14 septembre, les cloches de Bukavu, dans le Sud-Kivu, avaient sonné
à tout va pour célébrer son retour de l'archevêque après sept mois et
deux jours d'exil forcé à Butembo, dans le Nord-Kivu.
Sa mort frappe durement ses fidèles d'autant plus que Mgr Kataliko
avait été longtemps retenu loin de son diocèse et avait été très éprouvé
par cet exil forcé, dû en particulier à son message pastoral de Noël
dénonçant des incursions étrangères dans le pays. L'émotion est grande
aussi, rapporte Misna, dans son diocèse natal de Butembo-Beni (Nord-Kivu),
son diocèse natal où il fut évêque pendant plus de trente ans. Mgr Kataliko
était né à Lukale (alors diocèse de Beni-Butembo) en 1932. Ordonné prêtre
le 20 décembre 1958, il devint évêque le 11 octobre 1966. En mai 1998,
il prit la direction de l'archidiocèse de Bukavu, où il succéda à Mgr
Christophe Munzihirwa Mwene Ngabo pour se ranger du côté de la population.
Pour plus d'informations : Agence Fides
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