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08.10 - Le Symposium des Eglises d'Afrique

Le Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) qui vient de se tenir près de Rome depuis le 30 septembre, avait pour thème : "Le Christ notre Paix: l'Eglise, Famille de Dieu, voie et sacrement de réconciliation, de pardon et de paix". La salle de presse du Vatican a publié e message que le Pape Jean Paul II lui a adressé le vendredi 6 octobre.

A ce Symposium , en plus des présidents des Conférences épiscopales, étaient invités des experts, des représentants de différentes confessions chrétiennes, des journalistes et des membres de plusieurs Congragations et Conseils Pontificaux. Les objectifs du SCEAM étaient multiples, même s'ils s'interfèrent les uns avec les autres : la libération totale de la personne humaine, l'œcuménisme et le dialogue interreligieux en Afrique, la promotion des Instituts de formation théologique et l'étude soutenue des problèmes qui se posent à l'Eglise en Afrique.

Dans ce dernier domaine, les conflits en Afrique ont tenu une grande place et le SCEAM pense que le plus important est de sensibiliser les populations sur les valeurs du patriotisme et de la solidarité dans la vérité et d'aider les populations à reformer le tissu social qui a été endommagé ou détruit. C'est durant ce symposium auquel il participait, que Mgr Kataliko, archevêque de Bukavu, qui venait d'être libéré, est mort d'une crise cardiaque.

Dans son message adressé au président du symposium, le Pape a repris les thèmes et les orientations qui ont été mis en lumière durant son déroulement. Nous en donnons ici de larges extraits, tel qu'il a été publié par la salle du presse du Vatican.

... "À cinq ans de la promulgation de l'Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Africa, nous devons constater que la vision d'ensemble de la situation du continent, telle qu'elle y est exprimée, n'a pas changé substantiellement. De nombreuses nations continuent d'être le théâtre de conflits dont les populations sont les victimes innocentes. En parcourant la tragique géographie des luttes armées, on constate que celle qui intéresse la région des Grands Lacs est, en un certain sens, la plus symbolique.

" Toutefois, nous devons garder présents dans notre coeur de pasteurs d'autres conflits, parfois oubliés, qui affectent de nombreux pays africains, souvent depuis plusieurs années. Ces conflits, dus à la fois à des causes externes et internes, constituent un mépris de la personne humaine, de ses droits et de sa dignité. Cette attitude est en grande partie à l'origine de nombreux autres maux qui affligent le continent, comme le sous-développement économique, la pauvreté, les migrations forcées, la diffusion du SIDA et de pandémies que l'on croyait définitivement éradiquées, le pillage des richesses naturelles et la dégradation de l'environnement.

" L'histoire chargée de souffrance des peuples de l'Afrique est aussi celle de l'Église sur ce continent. Au cours des dernières décennies, des Évêques, des prêtres, des missionnaires, des religieux, des religieuses et des laïcs ont été brutalement persécutés et même assassinés. Des structures qui servaient au bien de l'ensemble de la population, sans discrimination aucune, ont été saccagées et détruites à de nombreuses reprises. Des communautés entières ont été dispersées.

" Je voudrais cependant dire ici ma satisfaction pour l'heureuse issue des douloureux événements qui ont récemment frappé l'Église en Afrique à travers l'épreuve qu'ont connue deux de ses pasteurs : Mgr Misago, Évêque de Gikongoro, et Mgr Kataliko, Archevêque de Bukavu. Puisse la mort inattendue de Mgr Kataliko, dont la triste nouvelle vient de nous parvenir, être pour l'Église et pour l'Afrique une semence d'espérance et de paix! Je voudrais aussi rendre hommage à tous ceux qui, avec courage et abnégation, dans des situations difficiles, rendent témoignage au Christ, parfois jusqu'au don de leur vie; et je souhaite vivement que dans toute l'Afrique l'Église puisse librement annoncer le message d'amour du Christ, par sa parole comme par ses actes.

... "Pour répondre au mandat que Jésus lui a confié et pour jouer son rôle prophétique au milieu des nations, l'Église est engagée dans de nombreux domaines de la vie locale aux côtés des hommes et des femmes du continent, notamment pour contribuer à la réconciliation entre les personnes et entre les peuples ainsi qu'à l'établissement de la justice, de la solidarité, de la démocratie et de la paix. Plus que jamais, l'Église doit chercher des voies nouvelles et efficaces pour participer, selon sa vocation propre, au développement intégral de l'homme dans des sociétés fraternelles et pacifiques. Dans ce but, la collaboration sincère avec les autres croyants et avec tous les hommes de bonne volonté est un impératif qui doit animer les fidèles, unis à leurs pasteurs, dans un esprit de vérité et de respect mutuel.

... "Dans les situations difficiles que vous vivez, les rayons de lumière ne manquent pas, le Seigneur ne vous a pas abandonnés ! Pour construire le monde réconcilié auquel tous aspirent, c'est d'abord aux Africains eux-mêmes qu'il revient de prendre en mains l'avenir de leurs nations. J'invite à nouveau la communauté internationale à ne pas abandonner l'Afrique. Je connais les efforts qui sont déjà entrepris et qui manifestent une véritable solidarité. Ces efforts doivent être poursuivis et rendus plus efficaces, en particulier grâce à l'effacement ou à la réduction de la dette des pays les plus pauvres."

Pour plus d'informations et le texte intégral : Service de presse du Vatican

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