18.10 - Cameroun : Menaces du gouvernement
contre l'Eglise.
L'Agence missionnaire Misna se fait
l'écho des remous provoqués par la lettre pastorale des
évêques du Cameroun sur la corruption. Les instances gouvernementales
parlent même de restreindre la liberté de culte dans l'intérêt
de l'ordre public.
Dans une récente interview accordée au bimensuel "Jeune Afrique Economie",
le cardinal Christan Tumi, archevêque de Douala a en effet donné une
analyse impitoyable de la situation du pays. Mais ses commentaires sur
la transparence des élections, les rivalités ethniques et l'attitude
des forces de l'ordre à Douala ont fait réagir le ministre de l'Intérieur,
M. Koungou Edima qui a accusé le cardinal de vouloir discréditer le
Cameroun à travers des propos "anti-patriotiques" et a menacé de restreindre
la liberté de culte dans l'intérêt de l'ordre public.
L'opposition dénonce unanimement la tentative d'intimider ceux qui s'interrogent
courageusement sur la gestion politique de l'actuelle classe dirigeante
et n'hésite pas à comparer le cas à "l'affaire Ndogmo", l'évêque de
Nkongsamba condamné à mort par le Président Ahidjo en 1971 puis gracié
et exilé. Prenant pour fond de toile l'affaire Tumi, la presse indépendante
se demande qui a intérêt à faire taire l'Eglise. C'est le cas de plusieurs
journaux qui publient des extraits de la "Lettre pastorale des évêques
du Cameroun aux chrétiens et à tous les hommes de bonne volonté sur
la corruption", présentée aux journalistes par Mgr André Wouking, archevêque
de Yaoundé, le 09 octobre dernier.
Le mauvais exemple donné par des personnalités publiques de premier
plan impliqués dans des affaires de corruption, affirment les évêques,
semble avoir institutionnalisé cette pratique, officiellement tolérée
et employée par le gouvernement national. La corruption, dénonce fermement
la lettre pastorale, est tout à fait inacceptable lorsqu'elle touche
le système judiciaire chargé de garantir les principes de l'Etat de
droit.
Pour plus d'informations : Agence Misna
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