20.10 - Congo.R.D. : Respectez les
populations
L'évêque de Butembo
rappelle aux responsables des troupes ougandaises que celles-ci doivent
respecter les populations congolaises. Les
autorités civiles et militaires qui contrôlent la zone de Butembo-Beni
doivent faire en sorte que la sécurité soit rétablie et que soient bannies
les malversations financières et les actions visant à semer la discorde
parmi la population.
Dans une lettre qu'il leur a adressée le 16 octobre dernier,
Mgr Melchisedech Paluku Sikuli écrit qu'à Butembo, Beni et Lubero, à
l'Est de la République Démocratique du Congo, "la vengeance, le règlement
des comptes, l'élimination de tous ceux qui ont travaillé avec courage,
la reprise des assassinats sauvages (...) sont redevenus un système
de gouvernement".
L'évêque de Butembo tance les autorités et les forces d'occupation.
Il lance cet appel au président ougandais Yoweri Museveni et au président
du "Rassemblement congolais pour la démocratie-Mouvement de libération"
(RCD.ML), Ernest Wamba dia Wamba. Les troupes ougandaises, qui surveillent
la région au sein de la coalition hostile au président Kabila, doivent
respecter la paisible population, insiste l'évêque. Les officiers de
Kampala doivent en outre empêcher les militaires de commettre des pillages,
comme cela s'est produit le 9 octobre dernier au quartier Mondo de la
commune de Mususa.
Mgr Sikuli condamne sévèrement les malversations économiques, signalées
par les leaders du Rcd-Ml eux-mêmes, et les "intrigues politiques mortelles"
qui menacent la population. "Dans notre contexte actuel, tel que nous
vivons dans la peur continuelle, notre charge pastorale nous intime
de parler, pour dénoncer tout ce qui fait obstacle à la paix et à la
cohabitation pacifique". Il demande enfin "à toutes les personnes de
bonne volonté susceptibles de déjouer cette zizanie d'insécurité entretenue"
car "seule la vérité, et non la recherche effrénée des intérêts égoïstes,
libère".
Mgr Kataliko, l'archevêque de Bukavu relégué durant 7
mois par le RDC, à Butembo et décédé à Rome le 4 octobre, était
originaire de ce diocèse et en fut l'évêque de 1966 à 1997. Il était
accusé d'être l'agent du président Kabila et de prêcher la haine
ethnique, ainsi que d'entretenir des liens avec ceux qui réclamaient
le retrait des troupes rwandaises et ougandaises de l'Est du Congo.
Mgr Sikuli, son successeur, concélébrait la messe des
funérailles célébrées à Bukavu le 10 octobre, en présence d'une foule
de cent mille fidèles. "S'il ne pouvait plus parler comme par le passé,
avait-il déclaré, d'autres dans le diocèse avaient pris le relais et
parlé en son nom. Continuons à marcher sur ses pas". Ce qu'il vient
de faire courageusement par cet appel aux troupes d'occupation étrangères.
Pour plus d'informations : Agence Misna
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