18.10 - Visite du chef d'Eglise ou de la souveraine ?
La reine Elisabeth II d'Angleterre, en visite d'Etat en Italie depuis
hier, accompagnée par le prince Philippe a été reçue ce matin
au Vatican, comme un chef d'Etat et non comme chef de l'Eglise anglicane.
"Comme je suis heureuse de vous revoir" ont été les premières paroles
de la reine au pape qui l'accueillait au seuil de sa bibliothèque. C'était
en effet la troisième rencontre entre la souveraine et Jean-Paul II,
après celle de 1980, au Vatican, et celle du 28 mai 1982. Une visite
que la reine accomplit en tant que reine d'Angleterre et non pas en
tant que chef de l'Eglise anglicane et il n'était prévu aucune manifestation
religieuse, pas même une prière avec le pape. D'ailleurs, lorsque le
prince Charles d'Angleterre avait été reçu au Vatican , le 29 avril
1985, il avait souhaité assister à la messe de Jean-Paul II en sa chapelle
privée, mais qu'il en avait été dissuadé par sa mère, par crainte des
réactions dans les milieux anglicans les plus conservateurs. "La religion
est parfois source de divisions, disait la reine, mais elle peut aussi
être une puissante source de guérison"
L'entretien privé entre la reine et le Pape a duré 24 minutes. Elisabeth
II a remercié le Pape pour son action en faveur de la paix en Irlande
du Nord et pour la réduction de la dette des pays pauvres. Elle a souligné
les "progrès" faits pour surmonter les divisions historiques entre Catholiques
et Anglicans et citait en exemple la rencontre qui a eu lieu au Canada
entre les évêques des deux confessions. De son côté, Jean
Paul II a rappelé les origines de la tradition chrétienne anglaise
avec l'évangélisation menée par saint Augustin de Cantorbéry au 7ème
siècle.
Il a mentionné le rôle de la reine comme chef de l'Eglise anglicane
:" Il ne peut y avoir de retour en arrière dans l'objectif
oecuménique que nous nous sommes fixé en obéissance
au commandement du Seigneur." A quoi la reine a répondue
:"Je suis convaincue que nous continuerons à avancer sur
le chemin qui conduit à l'unité des chrétiens."
Evoquant aussi longuement la construction d'une Europe unie et sans
conflits, dans la phase délicate qu'elle traverse actuellement. Le pape
souhaitait que soient "préservés" et "renforcés" les "idéaux les plus
élevés de l'héritage" de l'Europe aussi bien dans les domaines de la
politique, du droit, de l'art, de la culture, de la moralité, et de
la spiritualité, pour qu'elle ne soit pas une simple "unité vide".
Rappelant la nécessité pour les chefs des gouvernements de choisir,
à l'époque de la mondialisation, la solidarité et la coopération comme
impératifs éthiques pour que se comble peu à peu le fossé entre riches
et pauvres, il a salué les interventions anglaises en faveur
de la remise de la dette.
Pour le texte de cette intervention : Service
de presse du Vatican (en anglais)
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