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23.10 - Les nouveaux esclavages en Afrique.


Un meeting international sur les nouveaux esclavages s'est tenu à l'occasion de la canonisation de Joséphine Bakhita, la soudanaise, au début d'octobre. Le P. Gino Barsella y a dénoncé la persistance de l'esclavage au Soudan et dans d'autres pays, ainsi que des nombreuses formes d'esclavage répandues dans le monde à cause de l'injustice.

Le directeur de la revue missionnaire "Nigrizia" n'a pas manqué de faire une dure dénonciation des responsabilités du monde occidental à l'égard des pays pauvres, notamment de l'Afrique. "Nous sommes en l'an 2000, a-t-il dit, mais le mot esclavage n'a point été banni encore de notre vocabulaire, bien au contraire, c'est un terme très actuel... Nous vivons dans une société où 20% de la population mondiale consomme 80% des ressources disponibles, et c'est la conséquence du système économique globalisé... C'est ce 20% qui pratique le tourisme sexuel, exploite la prostitution, fait travailler les mineurs dans des conditions inhumaines, développe la production là où les droits élémentaires des personnes sont ignorés et foulés aux pieds.

En ce qui concerne la dette des pays pauvres, il faut en renverser la perspective. "Il est nécessaire de commencer à réinterpréter l'histoire non seulement du côté des vainqueurs, mais aussi des exploités, depuis le moment où, à partir des entreprises des navigateurs européens, l'Afrique est tombée dans les griffes des colonisateurs européens qui ont saccagé ses énormes et précieuses ressources. Si la dette internationale existe depuis trente ans, l'Afrique exige un dédommagement d'au moins cinq siècles; elle est donc créancière."

Face à tout cela, notre engagement consiste à rééquilibrer les rapports entre le Nord et le Sud de la planète pour dédommager les pays que nous avons dépouillés, à repenser le système économique mondial et affronter sérieusement le grand thème de la société multiculturelle".

Parmi les intervenants, l'évêque auxiliaire de Khartoum, Mgr Daniel Adwok Marko Cur, a donné un dramatique témoignage sur les conditions de vie au Sud-Soudan, où rien n'a vraiment changé depuis l'époque de sainte Joséphine Bakhita. La pratique du commerce des esclaves, jeunes filles, femmes et enfants, est encore répandue et alimentée par la situation de guerre.

Pour plus d'informations : Agence VID

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