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31.10 - Que veut dire "Eglises-Soeurs"?.


Dans une note, publiée le 28 octobre par le quotidien du Vatican "Osservatore romane", la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, essaie de calmer les inquiétudes nées de ses affirmations précédentes concernant l'expression "Eglises Soeurs".

Cette "Note sur l'expression Eglise soeurs"comporte douze paragraphes qui ne visent qu'à préciser la terminologie du point de vue théologique, explique le cardinal Ratzinger dans la lettre d'accompagnement envoyée aux dicastères de la Curie romaine et aux présidents des conférences épiscopales et des synodes des Eglises orientales. Elle n'avait pas été publiés de manière officielle dans les "Actes du Siège Apostolique" mais des indiscrétions l'avaient fait connaître à de nombreux médias qui en avaint publié des extraits au début de septembre dernier.

Les huit premiers paragraphes donnent l'origine et le "développement" de l'expression "Eglises sœurs", utilisé pour la première fois par le patriarche orthodoxe de Constantinople, Athénagoras Ier, dans les lettres qu'il a écrites à Jean XXIII. Le Concile Vatican II l'a employée pour "qualifier les rapports fraternels des Eglises particulières entre elles".

Quatre autress paragraphes donnent des indications pour un usage "théologiquement correct" de l'expression. "Au sens propre, les Eglises sœurs sont exclusivement les Eglises particulières entres elles, ou les regroupements d'Eglises particulières, les patriarcats ou les provinces ecclésiastiques"... "Il doit toujours rester clair, même quand l'expression "Eglises sœurs" est utilisée dans son sens propre, que l'Eglise universelle, une, sainte, catholique et apostolique, n'est pas la sœur mais la mère de toutes les Eglises particulières".

On peut également parler d'Eglises sœurs au sens propre en se référant à des Eglises particulières non catholiques, mais qu'il doit toujours s'agir de "communautés ecclésiales qui ont conservé un épiscopat et une Eucharistie valides". L'Eglise de Rome, en tant qu'Eglise particulière, peut elle aussi être dite "sœur" de toutes les autres Eglises particulières.

Il existe en fait une unique Eglise, une, sainte, catholique et apostolique. C'est pourquoi, le pluriel "Eglises" ne peut se référer qu'à des Eglises particulières. "Il ne s'agit pas seulement d'une question de terminologie mais surtout de respecter une vérité fondamentale de la foi catholique : celle de l'unicité de l'Eglise de Jésus-Christ."

En revanche, on ne peut pas dire au sens propre que l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique, soit la "sœur" d'une Eglise particulière ou d'un groupe d'Eglises. Et c'est là une grave difficulté théologique dans le dialogue oecuménique. L'Eglise romaine peut-elle revendiquer d'être l'unique Eglise ? d'autant que, dans le même temps, l'Eglise orthodoxe pose la même affirmation pour elle-même comme vient de le rappeler le patriarche Bartholomée I.

La Congrégation pour la doctrine de la foi invite donc à éviter l'usage de formules comme "nos deux Eglises", notamment en les appliquant à l'Eglise catholique et à l'Eglise orthodoxe, qui peuvent être "source de malentendus et de confusion" sur ce point. Il n'en reste pas moins que cette "Note" témoigne d'imprécisions théologiques qui viennent du fait qu'on n'ose pas aborder clairement l'essentiel doctrinal, de peur de rompre tout dialogue oecuménique.

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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