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05.11 -
Le jubilé des parlementaires.

Avec des parlementaires, des ministres et des chefs d'Etat, le Pape a célébré le Jubilé des parlementaires. Dans son homélie, il leur a rappelé quelle devait être la cohérence de l'homme politique à la lumière de l'Evangile du dimanche :"Aimer Dieu de toutes ses forces... aimer son prochain comme soi-même."

Plus de 12.000 personnes avaient répondu à cette initiative jubilaire. dont 1.500 parlementaires et 10.000 représentants politiques, venus de 93 pays.

Le samedi 4 novembre, 1.000 d'entre eux avaient participé à une session originale de ce qu'on pourrait appeler "un Parlement mondial", devant lequel le Pape prit la parole, à l'issue des travaux où ces parlementaires avaient adopté trois motions demandant la réduction de la dette des pays les plus pauvres, la liberté religieuse et le respect de la dignité des personnes ainsi que l'humanisation de la mondialisation. Pour Jean-Paul II le scandale des sociétés opulentes c'est que "la richesse produit la richesse et les pauvres deviennent toujours plus pauvres."

Devant 50.000 personnes rassemblées place Saint-Pierre, dimanche, dans son homélie, Jean Paul II a voulu réfléchir avec eux à ce qu'est la relation des lois humaines par rapport à la Loi divine.

... "J’ai voulu réfléchir avec vous, Responsables de Gouvernements, Parlementaires et Hommes politiques, sur le sens et sur la valeur de la Loi divine, car il s’agit d’une question qui vous touche de près. N’est-ce pas votre labeur quotidien que d’élaborer des lois justes, et de les faire accepter et appliquer ? En réalisant cela, vous êtes convaincus de rendre un service important à l’homme, à la société, à la liberté elle-même. Et cela à bon droit. En effet, la loi humaine, si elle est juste, n’est jamais contre la liberté, mais à son service."

..."L’amour de Dieu ne peut qu’être "totalitaire". Mais Dieu seul est en mesure de purifier le cœur de l’homme de l’égoïsme et de "le libérer" en vue de la pleine capacité d’aimer. Un homme au cœur "rendu aussi bon" peut s’ouvrir à son frère et prendre soin de lui avec la même attention avec laquelle il se préoccupe de lui-même. C’est pourquoi Jésus ajoute: "Voici le second (commandement): Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Mc 12, 31). Celui qui aime Dieu de tout son cœur et le reconnaît comme "Dieu unique", et donc comme Père de tous, ne peut considérer ceux qu’il rencontre que comme des frères."

... "Elles posent (ces affirmations) à chacun de vous une question essentielle: de quelle manière, dans votre service de l’État et des citoyens, qui requiert délicatesse et engagement, pouvez-vous appliquer ce commandement ? La réponse est claire: en vivant l’engagement politique comme un service. C’est une perspective lumineuse autant qu’exigeante ! Elle ne peut en effet se réduire à une nouvelle affirmation générique de principes ou à une déclaration de bonnes intentions. Le service politique passe par un engagement précis et quotidien, qui exige une grande compétence dans l’accomplissement de son devoir et une moralité à toute épreuve dans la gestion désintéressée et transparente du pouvoir."

..."Cela prend une importance particulière dans la période actuelle d’intenses transformations, qui voit apparaître une nouvelle dimension de la politique. Le déclin des idéologies s’accompagne d’une crise des formations politiques, qui pousse à entendre de manière renouvelée la représentation politique et le rôle des institutions. Il convient de redécouvrir le sens de la participation, en engageant davantage les citoyens dans la recherche de voies opportunes pour aller dans le sens d’une réalisation toujours plus satisfaisante du bien commun."

... "Le dialogue reste l’instrument irremplaçable pour toute confrontation constructive, au sein même des États comme dans les relations internationales. Et qui pourrait assumer cette "charge" du dialogue mieux que l’homme politique chrétien qui, chaque jour, doit se confronter avec ce que le Christ a qualifié de "premier" des commandements, le commandement de l’amour."

Et le Pape termine en présentant saint Thomas More qu'il offrait comme patron et modèle des hommes politiques :"Le témoignage éloquent qu’il a rendu est on ne peut plus actuel dans un moment historique qui présente des défis cruciaux pour la conscience des responsables directs de la gestion des affaires publiques. Comme homme d’État, il s’est toujours mis au service de la personne, spécialement quand elle était faible et pauvre; les honneurs et les richesses n’eurent aucune prise sur lui, guidé qu’il était par un sens aigu de l’équité. Par-dessus tout, il ne s’abaissa jamais à des compromis avec sa conscience, allant jusqu’au sacrifice suprême plutôt que de ne pas en écouter la voix. Invoquez-le, suivez-le, imitez-le !"

Parmi les parlementaires, les Belges étaient au nombre de 12 et les Suisses au nombre de 5. On comptait 85 Polonais, et 77 venant d'Espagne. La délégation britannique comptait 43 personnes, les Tchèques 32 et le
groupe français 27 personnes. Des représentants moins nombreux mais remarqués venaient de pays d'Islam comme l'Iran et le Koweït.

Parmi les personnalités les plus connues, le président coréen Kim Dae Jung et M. Mikhaïl Gorbatchev, qui prit la parole le samedi "Le rôle des religions devient de plus en plus irremplaçable pour aider à conjuguer morale et politique car nous sommes passés du fondamentalisme communiste au fondamentalisme libéral."Parmi les inattendues, la présence du président du Rwanda, Paul Kagame.

Pour plus d'informations : Salle de presse du Vatican

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