09.11 - Kenya : Devant la multiplication des sectes.
Comme dans beaucoup de régions d'Afrique, de nouvelles "Eglises"
se développent qui prennent une partie de l'enseignement chrétien,
amalgamé à des traditions ésotériques ou
des rites ancestraux. Les autorités
kenyanes s'en inquiètent et ont ouvert une enquête, en vue de
les interdire. En République démocratique du Congo, une
enquête est ouverte également.
Le bureau de la Coordination urbaine de Kinshasa, structure gouvernementale,
a dénombré plus de 2.177 "Eglises" ou sectes
pur la seule capitale. Plusieurs voix s'élèvent pour dénoncer
ces "Eglises" qui exploitent la naïveté de leurs
adepetes pour s'enrichir.
Dans une intervention au parlement de Nairobi, le vice -ministre des
Affaires présidentielles, William Rutto, a tiré les premières
conclusions de l'enquête gouvernementale qui est en cours, sur
l'ensemble du Kenya. Comme la population, le gouvernement accuse de
nombreuses sectes d'introduire dans le pays des enseignements étrangers,
d'enlever et de tuer des enfants mineurs, ainsi que de mener des activités
subversives.
La plupart de ces "Eglises" n'ont pas de lieu de culte, mais
louent des locaux : chambres d'hôtel, bars, stades, pour accomplir leurs
prières. L'Eglise "Winner's Chapel", venue du Nigeria, "l'Eglise
Universelle du Royaume de Dieu", venue du Brésil et dont les pasteurs
ne parlent ni anglais ni kiswahili, ainsi que la secte Mungiki sont
directement visées par l'action du gouvernement.
Le ministre de l'Energie, Francis Lotodo, a interdit toute activité
de la "Winner's Chapel" dans sa commune de West Poko à Nairobi.
"Bien que la liberté de culte soit reconnue par la constitution, nous
n'allons pas permettre à de telles organisations de pervertir notre
population avec ces doctrines douteuses", a-t-il souligné. Lors d'une
réunion publique, il n'a pas hésité à déclarer
que ces derniers jours, trois enfants avaient échappé de peu à un enlèvement
par des disciples de "l'Eglise nigériane" qu'il a accusée
de pratiques bizarres et sinistres.
Lors du débat au parlement, le chef de l'opposition, Raila Odinga, a
défendu "l'Eglise nigériane", en faisant remarquer qu'elle
fait partie de celles qui se développent le plus rapidement au Nigeria
où elle est très bien considérée. "Le gouvernement ne se laissera pas
intimider par les succès de cette église à l'étranger", lui a répondu
le vice-ministre des Affaires présidentielles.
Le mois dernier, une foule en colère avait tenté de saccager et de détruire
une église leur appartenant, accusant la secte d'être derrière les enlèvements
et meurtres d'enfants. Ils en ont été empêchés par la police qui a dû
tirer en l'air pour les disperser.
Pour plus d'informations : Conférence
des évêques du Kenya
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