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05.01 - Cameroun : Décrispation entre l'Eglise et l'Etat.

Le ministre de la Communication du Cameroun, Jacques Fam Ndongo, et l'archevêque de Douala, le cardinal Christian Tumi se sont rencontrés pour "dissiper certains malentendus". Les deux parties entretenaient un conflit, par médias interposés depuis plusieurs mois.

Dans le journal "Jeune Afrique Economie" du 2 au 15 octobre, le cardinal avait donné son appréciation sur la vie politique et la manière de conduire les affaires du pays. Traité d'antipatriote, il n'avait hésité, le 27 octobre, à répondre dans une lettre ouverte, "J'aime mon pays comme tout camerounais. Je ne l'aime pas parce qu'il me donne un salaire. L'Etat camerounais ne me paye pas. J'aime mon pays parce qu'il est un don de Dieu pour moi... J'aime le Cameroun, c'est pourquoi je critique, avec amertume et sans haine, ceux de mes concitoyens qui le volent, qui l'exploitent, qui se servent de lui."

... "L'Eglise doit dénoncer la malhonnêteté de certains gouvernants corrompus. Il s'agit ici d'une faute moraler, le vol... Si ceux qui excerce le pouvoir politique dans ce pays acceptaient calmement des critiques motivées de leur manière de gérer les hommes et les biens du pays, nous éviterions des expérience yougoslaves et ivoiriennes."

Reprenant certaines accusations portées contre lui dans un communiqué du ministre de l'Administration territoriale, il exprima ainsi sa pensée :"Si notre Etat était un Etat de droit, où le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif, je le traduirais en justice à cause de ce communiqué diffamatoire"

Lors de sa rencontre avec le ministre de la Communication, le mercredi 3 janvier, le cardinal a réitéré son esprit républicain, soulignant qu'il est un "disciplinaire" et qu'il n'aime pas aller à l'encontre des lois. "C'est une culture chez moi, même si je ne suis pas d'accord avec une loi, une fois qu'elle est promulguée, je veille à ce que mes services obéissent à celle-ci", a-t- il affirmé.

Le lancement, la semaine dernière à Douala, d'une radio catholique, à son initiative, avait fini de convaincre les autorités du pays qui ont préféré entamer un dialogue plus serein. Le cardinal Tumi a précisé que sa station ne procédait qu'à des essais techniques et que le dossier de demande d'agrément avait été "détourné" par des fonctionnaires du ministère qui réclamaient des commissions.

Prudemment, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a déclaré :"Des informations ont pu laisser croire, de manière malicieuse, que le cardinal voulait porter l'estocade" contre le régime et entretenir avec lui une "sorte de bras de fer".

Devant la fermeté, la franchise et le courage du cardinal, la rencontre de mercredi, a permis, selon l'expression du porte-parole, "de dissiper certains malentendus."

Pour plus d'information : Africa

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