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09.01 - Timor : Pour un rapatriement immédiat.

Les réfugiés cantonnés actuellement au Timor-Ouest doivent rentrer chez eux: c'est ce qu'ont demandé les quatre évêques du Timor, dans un communiqué publié au terme de leur réunion de trois jours, qui s'est tenue du 4 au 6 janvier à Dili.

Ce sommet avait été organisé par Mgr Ximenes Belo, évêque de Dili. Il avait pour but d'analyser la situation difficile de plus de 100.000 réfugiés, qui ont échappé aux violences des milices pro-indonésiennes il y a un an et demi au Timor-Oriental. Les violences ont fait suite à la victoire des indépendantistes dans le référendum sur l'autonomie du Timor-Est par rapport à l'Indonésie; les réfugiés sont actuellement cantonnés au Timor-Ouest, où les diocèses d'Atambua et de Kupang sont en train d'accomplir un effort extraordinaire d'assistance.

Les évêques ont confirmé que l'Église au Timor-Est "a promu la recherche de la réconciliation", mais actuellement il faut également former une commission pour la vérité, qui fasse toute la lumière sur les crimes commis et identifie les responsables. Au gouvernement indonésien, les évêques demandent "qu'il veille à la sécurité des camps de réfugiés et facilite le retour des Timorais de l'Est dans leur patrie, en leur garantissant une rentrée sûre".

Dans un entretien avec l'agence missionnaire Fides, Mgr Belo a déclaré : " L'événement est très important : pour la première fois, nous nous sommes rencontrés pour parler avant tout du problème humanitaire, du retour des réfugiés. Nous voulons rappeler que, aujourd'hui, à Timor Orientale, il règne la paix et la tranquillité : nous sommes prêts à les accueillir ".

L'administration de la toute nouvelle Nation est actuellement dans les mains de la " UNTAET " (United Nations Transitional Authority for East Timor) qui doit annoncer durant ce mois de janvier 2001 la date des premières élections dans l'histoire de Timor Orientale. Sur la situation de l'Eglise, Mgr Belo déclare : " L'Eglise a été touchée par la violence et par les morts du mois de septembre 1999, mais elle s'est reprise lentement. Actuellement, elle est vivante et florissante, grâce au grand apport des jeunes. Les martyrs ont apporté aux gens leur contribution de courage et de lumière ".

Dans leur communiqué, les Evêques de Timor déclarent : " La majorité des réfugiés qui se trouvent à Timor Occidentale désirent être rapatriés à Timor Orientale ". Aussi demandent-ils au gouvernement indonésien d'apporter son appui logistique pour les opérations de rapatriement, de pourvoir à la sécurité des réfugiés, et de faire obstacle à tous ceux qui " exploitent, pour des fins politiques ou des avantages économiques, la situation misérable dans laquelle vivent ces gens "

L'Eglise Catholique toutefois continue à travailler à la réconciliation de la population de Timor. C'est pourquoi " elle soutient la formation imminente d'une Commission pour la Vérité et pour la Réconciliation, et l'enquête de la Magistrature, reposant sur les valeurs du pardon pour tous ceux qui reconnaissent leur responsabilité dans les événements tragiques du passé ".

Le document se termine sur un appel aux Organisations internationales, afin qu'elles recommencent à travailler à Timor Occidentale dans le domaine de l'aide en faveur des réfugiés. Ces derniers mois, les organisations humanitaires ont quitté l'île à cause des menaces des groupes paramilitaires.

Pour plus d'informations : Agence Fides

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