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19.01 - France : Les évêques et la Conférence de Yaoundé.

Au moment où le président français, Jacques Chirac préside à Yaoundé au Cameroun, le Sommet franco-africain dont le thème central est : "face aux défis de la mondialisation", l'Eglise en France interpelle le président Jacques Chirac face aux défis de la mondialisation, dans une lettre ouverte signée par Mgr Lucien Daloz, président de Justice et Paix-France.

Le thème de la rencontre de Yaoundé, "L'Afrique face aux défis de la mondialisation", suscite parmi les membres "Justice et Paix" un intérêt tout particulier afin d'attirer l'attention du président Chirac sur trois dossiers importants : la défense et la promotion des droits de l'Homme, la réduction du poids de la dette, et le contrôle des transferts d'armements.

"Sans aller jusqu'à préconiser une attitude de rupture avec les régimes qui violent régulièrement de tels droits, il nous semble que la France pourrait faire preuve d'une plus grande fermeté", écrit Mgr Daloz. De nombreux échos "font état d'une dégradation de l'image de la patrie des droits de l'homme" en Afrique, du fait qu'elle semble complice, au moins par son silence, de gouvernants qui pratiquent la fraude électorale, la confiscation des ressources au bénéfice de groupes ou de régions particulières, l'emprisonnement, parfois même l'élimination physique, d'opposants ou de journalistes, etc".

Mgr Daloz souligne à ce propos que "ce sont les Africains eux-mêmes qui (...) revendiquent la démocratie, l'Etat de droit et le respect des droits de l'homme. L'image de la France est atteinte, parmi eux, lorsqu'elle semble soutenir des gouvernants dont la conduite contredit gravement les principes proclamés comme fondamentaux dans les discours venant de Paris."

En ce qui concerne l'allégement du poids de la dette, une question que l'Eglise catholique a pris à cœur à l'occasion du Jubilé, la lettre rappelle que, à la suite d'une importante mobilisation de l'opinion sur ce thème, notamment à l'occasion du Sommet de Cologne, le président et le ministre des Finances de la France ont annoncé des mesures d'annulation ou de réduction. "Mais il reste beaucoup à faire: le processus est long, les allégements décidés sont très en deçà de ce qui serait nécessaire et le nombre de pays bénéficiaires beaucoup trop restreint."

En ce qui concerne enfin la prolifération des "armes légères et de petit calibre", Justice et Paix-France participe à une campagne visant à obtenir que les transferts de tels matériels soient beaucoup plus étroitement contrôlés. Lancée en 1999 par un collectif d'associations, cette campagne a retenu l'attention des pouvoirs publics, ce dont se réjouit Mgr Daloz. Il reste que les conflits qui ravagent certains pays d'Afrique sont alimentés, en grande partie, par le commerce, légal et illégal, d'armes.

Pour le texte intégral de cette lettre ouverte : Conférence des évêques de France

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