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21.01 - France : L'Eglise catholiques devant les sectes.


Le Service catholique national "Pastorale, sectes et nouvelles croyances " vient de publier un document critique de l'épiscopat français, signé par Mgr Jean Vernette, son secrétaire. Il met en garde contre la nouvelle proposition de loi sur les sectes.

L'Etat dans son service de l'ordre public et de la protection des personnes a été amené à proposer difféentes mesures administratives ou judiciaire pour rendre plus efficace la prévention contre les groupes ectaires dangereux. L'épiscopat fgrançais, dans ces dossiers délicats, dmande que soient respectés un certain nombre de critères.

Exemples à l'appui, il en examine les dérives possibles et réclame un "état des lieux" plutôt que des accusations mal fondées. Le Centre Roger Ikor,appelé encore Centre contre les manipulations mentales (CCMM) a fait paraître un dictionnaire où il n'hésite pas à classer comme sectes le mouvement des Focolari, la Communauté des Béatitudes et la Prélature de l'Opus Dei, le Buisson Ardent, les Légionnaires du Christ et le Chemin Neuf.

On peut ne pas être entièrement d'accord sur certaines de leurs méthodes. Mais la lutte anti-secte devient aussi une lutte anti-religieuse. "Inquiétantes sont les définitions données de réalités constitutives de la foi chrétienne, par exemple dans les entrées : Doctrine, Péché, Confession, ou bien Prière, Contemplation, Converion. On y discerne la ligne de pensée habituelle de "L'union rationaliste", de la "Libre Pensée", de la Franc-Maçonnerie dans sa version athée."

Une note de ce document de l'Eglise de France souligne et même condamne l'ambiguïté de certaines formules qui se disent être là pour une meilleure compréhension, mais à titre comparatif. Cette ambiguïté permet à ce dictionnaire d'être considéré comme "exhaustif, rigoureusement et officiellement informé. Les recensions des medias en témoignent."

Telle est bien la question de fond, aux yeux de Mgr Vernette : selon quels critères va-t-on décider de poursuivre un groupe ? Suffit-il de mettre en cause des activités "ayant pour but ou pour effet de créer ou d'exploiter la dépendance psychologique ou physique des personnes"? Même s'il faut empêcher la "manipulation" des libertés humaines, il se pourrait que la loi se retourne, demain, contre des communautés religieuses: n'y pratique-t-on pas la direction spirituelle et des activités fort retirées du monde... comme ce que certains reprochent aux sectes ? Ce ne sont pas des hypothèses gratuites. Un couple catholique, membre de la Communauté des Béatitudes, a failli, l'an dernier ne pouvoir adopter un enfant, parce que le ministère public jugeait que cette communauté charismatique attachée aux valeurs de pauvreté, d'obéissance et de chasteté, constituait "un obstacle à l'épanouissement" de l'enfant.

Mgr Vernette n'exclut pas qu'il puisse y avoir des dérives sectaires jusque dans l'Eglise catholique. La question propulsée dans les médias par les milieux "antisectes "ne lui paraît pas irrecevable. Mais il réclame un "état des lieux" plutôt que des accusations mal fondées, qui vont parfois en sens contraire. Il clôture ce document par quatre critères de discernement. Comment fonctionne le pouvoir - Comment circule le savoir - Comment se gère l'avoir - Comment sont vécues les relations. "Tout grouype, religieux ou non, mais aussi toute communauté d'Eglise pourrait se confronter utilement à ces critères."

Pour plus d'informations : Conférence des évêques de France

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