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30.01 - Pour une communion plus universelle.


Depuis le 29 janvier jusqu'au 6 février, les 158 membres du Comité Central du Conseil oecuménique des Eglises (COE) sont réunis à Postdam, afin d'étudier la situation oecuménique actuelle et de proposer des initiatives d'avenir.

Dans son rapport d'introduction présente le lundi 29 janvier, le pasteur Konrad Raiser, secrétaire général du COE, a exprimé son inquiétude face au développement récent de l'œcuménisme. Il prône l'adoption de méthodes plus flexibles de dialogue et de coopération, au lieu de se focaliser sur les traditionnelles divergences théologiques et liturgiques.

Le COE doit faire face à de graves difficultés à l'heure où elle entend promouvoir le dialogue et la coopération internationale entre ses 337 Eglises membres, difficultés qui font obstacle aux relations entre les Eglises sur le plan mondial. Konrad Raiser s'est dit inquiet de voir que l'œcuménisme était en train de se réduire à la coopération entre les Eglises au niveau le plus bas, sans communion chrétienne authentique. "La communion fraternelle des Eglises au sein de ce Conseil a-t-elle une signification au-delà de sa valeur pratique, qui est de favoriser la coopération? Dans quel sens pouvons-nous continuer à parler d'une 'communauté fraternelle d'Eglises' aussi longtemps que la qualité ecclésiale des communautés séparées demeure incertaine?"

Dans ce sens, il a analysé les déclarations publiées l'an dernier par les deux plus grandes Eglises du monde, l'Eglise catholique romaine, qui n'est pas membre du COE et l'Eglise orthodoxe russe, qui est membre du COE : "Toutes deux considèrent que leur propre communion est l'Eglise une, catholique et apostolique telle qu'elle a été instituée par notre Seigneur et Sauveur".

A l'opposé, il a évoqué une tendance courante parmi les Eglises protestantes: "Celles-ci n'éprouvent aucune difficulté àse reconnaître mutuellement en tant qu'Eglises, mais leur attachement à leur autonomie en tant que dénomination ou a leur intégrité confessionnelle est en tension avec l'affirmation de la catholicité de l'Eglise. Elles se sont ouvertes de manière croissante, il est vrai, à l'invitation d'entrer en communion fraternelle avec d'autres Eglises, mais leur participation a cette communion n'affecte pas fondamentalement leur manière d'être l'Eglise."

La réforme du COE doit être entreprise comme une décision majeure. En effet les Eglises orthodoxes de l'ancien bloc soviétique, membres du COE depuis longtemps, ont adopté une attitude de plus en plus critique à l'égard de l'organisation. Dans de nombreuses régions du monde, les groupes de base ont pris de plus en plus d'importance et l'efficacité des grandes institutions a été remise en question. Beaucoup de grandes Eglises occidentales ont connu une période de crise avec la diminution du nombre de leurs membres et de leur soutien financier.

Certes, déclare toujours le secrétaire général, le COE a, ces dernières années, entrepris une réforme majeure, sous le thème : "Vers une conception et une vision communes du COE" (CVC), mais les réformes doivent encore aller plus loin. En font déjà partie une initiative nouvelle, l'alliance œcuménique "Agir ensemble", créée en décembre 2000 par un grand nombre d'organisations, entre autres le COE, diverses communions chrétiennes mondiales, les agences des Eglises, des organisations œcuméniques régionales et autres, y compris des agences catholiques."

" A bien des égards, cette Alliance, dit-il, est une réaction àla nouvelle situation créée par la mondialisation. Face aux structures et aux processus de décision mondiaux, les partenaires œcuméniques doivent franchir les limites de leurs champs et de leurs modes d'action traditionnels et s'efforcer de créer un cadre de collaboration et de soutien mutuel efficace."

Pour plus d'information : Agence ENI

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