Infocatho



18.03 - Pays-Bas : L'Eglise déplore sa "mise à l'écart".

Le cardinal Adrianus Simonis, archevêque d'Utrecht, a critiqué le gouvernement des Pays-Bas l'accusant de considérer l'Eglise comme une "non-entité, dans une entretien accordé au quotidien "Volkskrant" et publié le 6 mars.

"A l'origine, déclare le cardinal Simonis, la séparation entre l'Eglise et l'Etat signifiait que l'Etat ne devait pas se préoccuper des affaires de l'Eglise."... "Mais les choses sont allées si loin que les croyances chrétiennes et l'Eglise n'ont plus aucune signification publique pour le gouvernement. "Le gouvernement ne voit dans ses citoyens que des individus, qu'ils soient croyants ou non"..." En conséquence, a déploré le cardinal, l'Etat reprend les tâches de l'Eglise."

C'est pourquoi ce sont les pouvoirs établis, et non la société en général, qui définissent aujourd'hui les valeurs et les normes sociales. Le cardinal faisait là référence au mariage, question à l'ordre du jour puisque les Pays-Bas deviendront bientôt l'un des premiers pays à autoriser le mariage civil entre personnes du même sexe.

Le cardinal Simonis a déploré également que le Premier ministre Wim Kok ait refusé de le rencontrer depuis trois ans. Le cardinal a établi un contraste entre le manque d'intérêt apparent pour les affaires religieuses aux Pays-Bas et les vues du nouveau président des Etats-Unis, George W. Bush, qui a appelé juifs, musulmans et chrétiens à rétablir les valeurs et les normes. "C'est un langage que vous n'entendez plus aux Pays-Bas" où l'Eglise catholique représente 34% de la population, les protestant 27% et les musulmans 3%.

Interrogé par le quotidien catholique français "La Croix", le porte-parole du cardinal, M. Loek Sinselmeyer explique :" Nous savons bien que le gouvernement n'est pas spécialement contre les catholiques. Mais il estime que le catholicisme, comme du reste les autres religions, reste une affaire exclusivement privée qui ne concerne pas le domaine public..."

Dans ce combat pour une reconnaissanbce du rôle des Eglises, le cardinal a trouvé des alliés auprès des autres religions. Ainsi le mardi 13 mars, l'ensemble des responsables religieux du pays ont écrit une lettre au gouvernement pour ciritiquer la législation concernant l'euthanasie.

Répondant à ces critiques, le Premier ministre Kok a déclaré que le cabinet écoutait l'ensemble des secteurs de la société, mais avait pris la responsabilité de rédiger les lois. Il a souligné que les divergences d'opinion majeures entre le cardinal et les membres du cabinet, et lui-même, subsisteraient sur des questions telles quel l'euthanasie, l'avortement et le mariage entre homosexuels.

Le premier ministre a ajouté cependant que les membres du cabinet voulaient en débattre avec les Eglises et la conférence épiscopale. "Je veux moi- même téléphoner au cardinal et l'inviter à prendre un café". La date envisagée pourrait être autour du 27 mars.

Pour plus d'informations : Conférence des évêques des Pays-Bas

Retour