29.05 - Inde : L'épiscopat hésite
et se divise.
Certains évêques avaient
demandé que soit publié une lettre pastorale défendant
les écrits du P. Dupuis mis en cause par la congrégation
pontificale de la Doctine de la Foi. Mais un désaccord est apparu
et cette lettre est devenue une déclaration réservée
aux seuls évêques.
Les uns se disaient concernés par les travaux du théologien
Jacques Dupuis qui s'appuie sur son expérience en Inde où
il a enseigné la théologie pendant 25 ans. En le soutenant
et en le défendant, ils entendait remettre dans son contexte
indien un livre "Vers une théologie chrétienne du
pluralisme religieux" où une notification de la congrégation
romaine voyait des ambiguïtés pouvant conduire le lecteur
à des opinions erronées. Ils voulaient ainsi mettre en
valeur la compréhension des réalitésindiennes du
P. Dupuis.
Devant les divergences et le désaccord apparus entre les membres
de la conférence épiscopale, la "déclaration
forte" a été retirée mais leurs vues ont été
cependant intégrées à l'intérieur d'une
autre déclaration qui traite de "Dominus Jesus". Primitivement
destinée aux prêtres, religieux et laïcs engagés,
cette déclaration est devenu un document privé, réservé
aux seuls évêques. "Elle était trop théologique
pour être communiquée aux laïcs", a déclaré
l'archevêque de Delhi.
En fait, après avoir récapitulé les divers points
doctrinaux abordés par la Congrégation pour la Doctrine
de la Foi, les évêques indiens explorent la façon
dont le document romain traite des thèmes du dialogue interreligieux,
de l'oecuménisme et de la recherche théologique. Ils s'emploient
à en désamorcer les effets négatifs affirmant même
qu'il peut, dans le contexte indien, promouvoir une libre recherche
théologique plus qu'il ne la décourage.
De son côté, le père Tissa Balasuriya, théologien
à Colombo au Sri Lanka, demande au Vatican un dialogue plus poussé
avec les théologiens en première ligne. Il remarque que le théologien
n'est point un chercheur qui s'aventure dans un domaine inexploré, comme
ses détracteurs voudraient le faire croire, mais "plutôt un disciple
de Jésus et de son Évangile, un membre loyal de l'Église qui veut rédimer
la mission chrétienne de plusieurs siècles d'intolérance et même de
l'alliance explicite ou du compromis tacite avec le colonialisme et
ses péchés".
"Les Églises asiatiques, dit-il encore, sont à la recherche d'une théologie,
d'une spiritualité et d'une présentation de la mission chrétienne qui
permette de reconnaître d'une façon adéquate la présence du spirituel
et du divin dans les autres religions et chez les sujets des autres
religions". La Congrégation "peut encourager cette recherche", et "elle
peut établir d'une manière significative un dialogue plus compréhensif
avec les théologiens qui, en Asie, contribuent au service de la mission
chrétienne à notre époque".
Pour plus d'informations : Eglise d'Asie
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