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14.06 - Tchad : Une lettre aux chrétiens.

Les Eglises chrétiennes du Tchad quinze jours après la diffusion des résultats des élections présidentielles remportées par le chef d'Etat sortant Idriss Deby ont publié une lettre aux chrétiens et aux hommes de bonne volonté. "Même après le vote, la démocratie se trouve encore au milieu de graves difficultés".

Le président de la Conférence épiscopale, Mgr Charles Vandame, le président de l'Alliance évangélique des Eglises de la Pentecôte et de l'Entente des Eglises et des Missions évangéliques, affirment que "la proclamation des résultats provisoires a largement humilié, découragé quant à l'espoir de voir s'instaurer" dans le pays "un véritable Etat de droit".

Les représentants religieux déclarent craindre une escalade de violence et demandent à la population de "maintenir ferme la conviction que c'est par le droit et la justice que l'on peut obtenir le changement dans la paix". Ils invitent enfin à se pencher sur les responsabilités communes dans les situations de crise que traverse le Tchad, en soulignant la diffusion des "comportements instables et matérialistes" et des "compromissions et faiblesses devant la corruption".


La démocratie au Tchad est aujourd'hui une série de questions sans réponse. On peut résumer de cette façon l'analyse effectuée, après les élections du 20 mai, par le P. Camille Nodjita Manyenan, jésuite, et publiée par l'agence DIA.

A travers les élections, le président Idriss Deby a été confirmé au pouvoir en 1999; mais le vote a été contesté et, dans une déclaration rendue publique ces jours-ci, les Eglises chrétiennes ont dénoncé les manipulations, les pressions et les menaces subies par les électeurs. Le religieux examine dans son commentaire la situation en présentant les données officielles, les perplexités des observateurs internationaux, la position du gouvernement et les dénonciations de l'opposition.

Au terme d'une semaine ponctuée de rumeurs sur un probable ballottage entre le candidat de la Far (Fédération action républicaine) Ngarlejy Yorongar et le président Deby, ce dernier à été soudainement proclamé vainqueur au premier tour, avec plus de 67 pour cent des suffrages.

Au cours des jours suivants, tous les candidats de l'opposition qui avaient signé un document de protestation ont été arrêtés et interrogés à plusieurs reprises par la police. Ils ont été relâchés mais entre temps, des heurts entre manifestants et policiers avaient coûté la vie à un jeune militant d'opposition.


Pour plus d'informations : Agence VID

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