10.09 - Espagne : A propos d'un scandale financier.
Contrairement aux allégations de certaines personnalités
politiques de l'opposition, les évêques nient toute implication dans
le scandale financier de la société "Gescartera".
13 % des investissements de cette société provenaient
d'organisations religieuses selon le quotidien espagnol El Mundo".
A quoi répondent les évêques en affirmant que le
denier du culte n'a pas été détourné car "la Conférence épiscopale espagnole
n'a jamais investi la moindre peseta dans Gescartera", selon le commentaire
du secrétaire de l'épiscopat, deux mois après la découverte d'un trou
de plus de 100 millions d'euros dans une société spécialisée en gestion
de fonds d'investissement.
De là à suspecter l'Eglise catholique de détournement de l'impôt ecclésiastique,
il n'y avait qu'un pa à franchir ce qu'ont fait des personnalités
et des associations hostiles au statut de l'Eglise en Espagne.
Le système actuel de financement des cultes en Espagne, mis en place
en 1988, repose sur une part de l'impôt que chaque contribuable a la
liberté d'affecter à une ou plusieurs organisations de son choix. Celles-ci,
dûment agréées, peuvent être des Eglises ou d'autres organisations religieuses,
ou encore des organisations sociales ou humanitaires.
A cette part de l'impôt, qui est de 0.5 %, et dont la destination varie
selon les contribuables, l'Etat ajoute un complément pour constituer
la dotation annuelle qui reviendra aux cultes et autres organisations
apparentées.
Dans le cas de l'Eglise catholique, l'Etat remet sa dotation annuelle
à la Conférence épiscopale, qui en répartit le montant selon les diocèses
pour leur permettre de subvenir à leurs dépenses. Que la Conférence
épiscopale n'ait rien investi dans "Gescartera" sans doute
, mais qu'en est-il pour chaque diocèse et pour les congrégations
religieuses ?
Mais investir n'est pas détourner, c'est au contraire fait fructifier
des sommes dont l'utilisation n'est pas immédiate. "Les religieux
qui ont fait des investissements ont agi dans l'ignorance et en toute
bonne foi, explique le P. José Luis Villegas, porte-parole de la Conférence
des religieux. Ils se sont fiés au bouche à oreille et, au bout du compte,
ils découvrent qu'on leur a volé de l'argent !"
La découverte du scandale financier met aussi en cause le gouvernement.
Comment la Commission nationale du Marché des Valeurs, qui dépend du
ministère des Affaires économiques et qui est chargée d'exercer un contrôle
sur pareille société, n'a-t-elle pas réagi plus tôt ? "Il m'apparaît
que la Commission n'a pas accompli son devoir de contrôle." déclare
Mgr Camilo Lorenzo, évêque d'Astorga.
Une réunion entre représentants du gouvernement et représentants de
l'épiscopat est prévue dans moins d'un mois pour réviser les accords
en cours sur la base du système inauguré en 1988, sans remettre tout
en question, car ce ne sont que 36,6 % d'Espagnols qui mentionnent dans
leur déclaration d'impôts que ce 0.5 % de leurs contributions doit être
affecté au financement du culte catholique. (apic/cip/jc/pr)
Pour plus d'informations : Conférence
épiscopale espagnole
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