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12.09 - France : Prière et recueillement à Notre-Dame de Paris.

Dès mardi soir 11 septembre le cardinal Louis-Marie Billé, Président de la Conférence des évêques de France, a tenu à faire immédiatement une déclaration.

"Nous sommes partagés entre l'horreur, la détresse, la révolte. Il est donc possible d'en arriver là, à ce degré de terrorisme aveugle, à une extrémité que rien ne peut justifier ? Il n'y a pas de parole à la hauteur d'un tel drame. Je prie pour les victimes, pour ceux qui pleurent, pour ceux qui ont peur.

Si la haine nous guette, que Dieu nous en préserve. Et qu'il éclaire ceux qui ont à prendre des décisions politiques. Cardinal Louis-Marie Billé, archevêque de Lyon, président de la Conférence des évêques de France.

Le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, a invité les fidèles parisiens à une messe qu'il devait célébrer lui-même à Notre Dame de Paris, le mercredi soir 12 septembre, suivie d'une veillée de prières jusqu'à 21 heures.


Il avait adressé d'ailleurs le message suivant pour en prévenir ses diocésains :"Une horreur qu'il est impossible de dire" : tels sont les mots du Pape. Je suis sous le coup de cette tragédie qui m'effraie pour l'humanité. Le terrorisme, nous savons ce que c'est : des attentats individuels, parfois collectifs ; il y en a eu à Paris pour faire parler de soi ou de sa cause, pour conditionner l'opinion publique ; une stratégie politique qui ne recule pas devant le risque du crime. "

" A New York et Washington, le terrorisme devient une guerre. Le monde entier a vu une ville dévastée comme après un bombardement. Quelle guerre ? La troisième guerre mondiale ? Que Dieu nous en garde ! Mais il y a encore plus grave : cette guerre est nourrie par la haine. Les évêques américains sont les seuls à avoir prononcé ce mot : " la haine ". Oui, c'est la haine qui arme les bras et qui rend les gens fous au point de préfèrer se tuer pour tuer. C'est l'inverse des martyrs. Le martyr donne sa vie pour sauver des vies. Le fou, suicidaire, le kamikaze, se tue pour tuer. "

" Cette guerre, c'est la guerre de la haine entre les peuples. Pour arrêter la guerre, il faut arrêter la haine. Sinon, ce nouveau siècle sera écrasé par un conflit inexpiable. Il faut désarmer la haine. Les gens de raison doivent accepter de se parler, de discuter, de se traiter en êtres humains ; qu'ils se défassent de leurs préjugés raciaux, religieux, ethniques, pour se reconnaître les uns les autres frères en humanité. Sinon même la simple équité ne pourra empêcher des conflits mortels. Le droit ne peut s'imposer qu'au nom de la justice acceptée."

" Pour nous, chrétiens, il nous faut pardonner, faire miséricorde, aimer. Car sans amour, il n'y a pas de miséricorde. Et sans miséricorde, il n'y a pas de véritable amour et il n'y a pas de paix possible. Il faut arrêter la gangrène de la haine qui provoque la guerre et la mort. Ce soir, à Notre Dame de Paris, je prierai avec les parisiens. Humble et pauvre prière, acte de vérité qui peut arrêter cette fatalité, puisqu'il dépend de nous d'aimer, même nos ennemis, comme Jésus l'a dit. "


Dans beaucoup de diocèses, les évêques ont aussi invité les fidèles à la prière. Mgr Michel Dubost demande chrétiens du diocèse d'Evry-Corbeil-Essonnes : "Les informations continuent à affluer de New York et de Washington... Les événements en cours sont horribles. Que les chrétiens se joignent à la prière qui monte de tous côtés et s'engagent à tout faire pour participer à l'effort de paix que ce drame incite à produire."

Mgr Albert-Marie de Monléon, évêque de Meaux en Ile de France, propose aux catholiques de son diocèse de reprendre ainsi la prière de la messe qui suit le Notre Père: " Délivre-nous de tout mal Seigneur. Le mal dont Jésus parle dans le Notre Père est le mal au sens fort, destructeur de l'humanité et personnalisé dans le démon. Et donne la paix à notre temps. Que l'enchaînement de la violence soit rompu pour une vraie paix dont le monde a tant besoin. Par la miséricorde, libère-nous du péché. Le nôtre et celui dont les hommes sont auteurs et victimes. Rassure-nous devant les épreuves. Donne-nous force, courage et lucidité devant le mal qui, parfois, se déchaîne."


Pour plus d'informations : Conférence des évêques de France

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